Peut-on être recalé au bac pour avoir séché trop de cours au 3e trimestre ? Des conséquences concrètes

Peut-on être recalé au bac pour avoir séché trop de cours au 3e trimestre ? Des conséquences concrètes Les élèves de terminale, qui peuvent estimer leur note finale du bac depuis la mi-avril, ont séché massivement les cours au troisième trimestre. Mais ce n'est pas sans conséquence.

De nombreux élèves boycottent les bancs du lycée depuis la mi-avril, eux qui connaissent déjà 70% de leur note finale au baccalauréat. Les résultats des épreuves de spécialité, qui ont eu lieu en mars dernier et font désormais partie des épreuves terminales, ont en effet été communiqués plusieurs mois avant la fin de l'année scolaire. Et ces notes comptent à elles seules pour un tiers de la note du bac (calculée sur 100 points). Le verdict du contrôle continu (40% de la note du bac) est également largement connu. 

Les épreuves anticipées poussent les enseignants à clore le programme prématurément afin que les élèves soient suffisamment préparés le jour J. Les poussées d'absentéismes sont donc de plus en plus fréquentes ces dernières semaines, et les témoignages d'élèves désormais en dilettante affluent.

Dans la classe de Lou, 17 ans, sondée par Le Point fin avril devant le lycée Louis Armand (15e arr. de Paris), plus de la moitié des élèves ne venaient déjà plus en classe. "Sur une classe de 25, on n'est plus que 10 ou 12 à venir en cours", soufflait-elle. Son camarade Moussa enchaînait même : "Je connais quelqu'un qui a plus de 120 heures d'absence". "Depuis le bac, on ne fait plus grand-chose en cours. Ce n'est pas motivant et, forcément, quelques-uns ne viennent plus", avouait Salomé, toujours auprès du Point.

 

Pas de bac pour les habitués du mur ?

A noter également que les notes du troisième trimestre ne sont plus prises en compte sur la plateforme Parcoursup, ce qui peut accroître le sentiment des élèves de perdre leur temps en continuant à aller au lycée. Suite à la réforme du baccalauréat, en 2019, le temps pour achever le programme (de septembre à mars) est fortement raccourci. De mars à juin, par opposition, il s'étire par rapport à ce que les élèves ont à faire, pointent certains d'entre eux.

Face à ces élèves démissionnaires, certains professeurs tentent de faire acte de fermeté : un trop fort taux d'absentéisme pourrait ainsi mener à une mention défavorable, certains sous-entendent même que les sanctions peuvent conduire à... la non-obtention du bac.

Las, ces avertissements ne semblent pas spécialement impressionner les élèves concernés et sans doute bien informés. L'obtention du bac n'est pas conditionnée à la présence en cours des élèves, aucun candidat ne sera privé de bac pour avoir trop séché de cours. Mais attention, des sanctions sont bien prévues en cas d'absentéisme et cela peut prendre une ampleur importante.

Des sanctions qui peuvent être lourdes

D'abord, le chef d'établissement, qui veille à ce qu'il n'y ait pas de décrochage scolaire, convoque généralement les parents dont les élèves ont plus de 2 jours d'absence non justifiée dans le mois pour rappeler les engagements et les responsabilités de chacun. Le directeur académique des services de l'Éducation nationale (Dasen) peut aussi intervenir auprès des parents de l'élève concerné et leur adresser un avertissement, voire lancer une procédure conduisant à la saisie du procureur de la République.

La loi prévoit une amende de 135 euros (article R 624-7 du code pénal) pour les parents inactifs et même une peine allant jusqu'à deux ans de prison et 30 000 euros d'amende (article 227-17) dans le cas où ces absences entrent dans le cadre d'un défaut majeur d'éducation. Ces procédures sont toutefois très rares.

Le ministère de l'Education nationale a quant à lui tenu à insister sur l'importance de rester assidu en cours jusqu'à la fin de l'année scolaire, auprès des élèves de terminale, pour des raisons pédagogiques : "Les élèves doivent maintenant poursuivre leurs efforts autour des évaluations des disciplines du tronc commun, qui comptent dans 40 % des résultats du bac finaux, maintenir leur investissement en enseignements de spécialité dans l'objectif de préparer leur épreuve du grand oral et leur entrée dans le supérieur", a-t-il rappelé dans un communiqué daté d'avril.

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