Avant, c'est inutile ! Voici le bon moment pour donner un cahier de vacances à son enfant, une experte est formelle
Certains élèves les adorent, d'autres les détestent. Mais les cahiers de vacances restent, pour de nombreux parents, un incontournable de l'été. Environ 4,5 millions d'exemplaires sont vendus chaque année dans l'Hexagone, entre 5 et 10 euros. Ils couvrent tous les niveaux, de la maternelle au lycée, avec une majorité de titres dédiés à l'école primaire ou au collège.
Leur objectif : maintenir les acquis pendant les vacances et préparer en douceur la rentrée, dans un format ludique et pédagogique. Mais faut-il vraiment en acheter un ? L'internaute.com a posé la question à Marie Costa, coach parentale. Selon elle, cela dépend des enfants : "Les cahiers de vacances plaisent surtout aux enfants très scolaires", selon elle. S'ils aiment faire des exercices, autant les laisser faire. "C'est une possibilité, pas une obligation", insiste l'autrice de livre sur la parentalité et l'éducation.
Certains enseignants conseillent ces types de cahiers aux élèves ayant des difficultés à l'école. Alors que ces enfants peinent déjà à comprendre avec l'aide d'un professeur, Marie Costa estime que "seuls face à leur cahier de vacances, ils n'en sont pas souvent pas capables". D'après elle, "37% des enfants finissent leur cahier de vacances" dont "la plupart sont très motivés au départ, mais finissent par ne faire que les petits jeux en dernière page".
Si votre enfant souhaite un cahier de vacances, encore faut-il s'y prendre correctement. Pour éviter le découragement, tout commence par un "bon timing". Inutile de dégainer le cahier dès les premiers jours de vacances. "Il vaut mieux laisser une première partie pour se reposer et rompre avec le rythme scolaire", conseille la coach parentale. La reprise doit se faire en douceur, "autour du 15 août, jusqu'à la rentrée".
A ce moment-là, le cerveau est plus disposé à réactiver des connaissances. "Quand on est fatigué, le cerveau est incapable d'engendrer quelque chose"; prévient-elle. S'il est forcé, l'enfant en difficulté peut se mettre à pleurer. "Ça crée des conflits dans la famille", affirme Marie Costa, rappelant qu'"il faut être très pédagogue".
Autre clé pour susciter l'envie : laisser l'enfant choisir son cahier. "C'est très important", souligne Marie Costa. "Il faut le laisser choisir, que ce soit le visuel, le thème ou la difficulté." Pourquoi ? Parce que "quand la motivation est intrinsèque, c'est-à-dire qu'elle vient de l'enfant, on travaille mieux et plus longtemps". La coach conseille par ailleurs de faire des sessions de 15 à 30 minutes une fois tous les deux jours, et plutôt le matin. Pour maintenir l'élan, mieux vaut "transformer l'exercice en plaisir plutôt qu'en contrainte", en alternant avec des jeux ou des sorties culturelles.
Enfin, l'ambiance de travail compte tout autant que les exercices. "On n'est pas à l'école, et le parent n'est pas l'enseignant", rappelle-t-elle en insistant sur le maintient d'une "atmosphère positive". Mieux vaut souligner les efforts plutôt que les erreurs. "Valoriser des réussites, c'est valoriser le cheminement, même si le résultat final est faux", affirme la coach parentale. Et si malgré tous ces efforts, le cahier devient une source de tension ? "Dès que le cahier devient conflit, contrainte ou tension familiale, il faut le suspendre".