Emmanuel Macron va-t-il envoyer des instructeurs français en Ukraine ? Un discours ambigu
Emmanuel Macron a pris la parole sur TF1 et France 2 ce jeudi soir. Il a de nouveau évoqué le cas de l'Ukraine et a réaffirmé son soutien au pays qui lutte toujours contre la Russie. "Nous avons toujours la même philosophie, nous aidons les Ukrainiens à résister. Mais nous ne voulons pas l'escalade de la guerre et en aucun cas nous ne sommes en guerre contre la Russie et son peuple", a-t-il d'abord déclaré. Le président s'entretiendra de nouveau avec Volodymyr Zelensky en fin d'après-midi ce vendredi, rencontre qui sera suivie d'une conférence de presse qui devrait préciser les annonces faites la veille.
Ces derniers jours, c'est le sujet de la formation des soldats ukrainiens par des instructeurs français qui questionne. La semaine dernière, le commandant en chef de l'armée ukrainienne avait affirmé que la France allait envoyer des instructeurs en Ukraine pour former les troupes du pays. Cependant, cela n'a pas été officialisé et cette possibilité serait encore en discussion.
Le Kremlin a toutefois déjà prévenu qu'il n'exclurait pas de frapper ces instructeurs si une telle décision était prise. "Peu importe qu'ils soient français ou non. Aucun instructeur s'occupant de la formation des militaires ukrainiens n'a d'immunité", a réagi le porte-parole du Kremlin.
Une formation en France ou en Ukraine ?
Lors de sa prise de parole, Emmanuel Macron est revenu sur ce sujet. "Ce que nous proposons, c'est de former 4500 soldats ukrainiens, de les équiper, de les entrainer, de leur apporter les munitions, les armes, ce qui leur permettra de défendre leur sol", a annoncé le président. Le chef de l'Etat a insisté sur le fait qu'il s'agissait d'une demande des Ukrainiens : le ministre de la Défense du pays a ainsi sollicité, dans une lettre officielle, une aide à la formation orchestrée sur le sol ukrainien.
Emmanuel Macron a néanmoins précisé que l'objectif n'était pas "d'aller former sur la zone de combat" mais que "aller former quelqu'un dans la zone ouest, qui est une zone libre, n'est pas agressif à l'égard de la Russie". Le projet serait donc encore en discussion : "je n'ai pas dit qu'aujourd'hui vous avez des formateurs sur le terrain français ni que nous allons le faire demain, ce que je vous dis c'est pourquoi l'exclurions-nous".
Le président souhaite aussi former des pilotes ukrainiens sur le sol français suite à la cession de mirages 2000-5, avions de combat français, pour leur permettre de protéger leur sol. "On va proposer au président Zelensky que les pilotes soient formés dès cet été, il faut normalement 5 à 6 mois", a-t-il annoncé.