Guerre en Ukraine : la progression ukrainienne en Russie, une nouvelle bascule ?
Les forces ukrainiennes ont lancé une offensive dans l'oblast russe de Koursk. Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, une armée régulière est entrée sur une partie du territoire russe. Le gouverneur par intérim de cette région, Alexeï Smirnov, a fait un rapport de la situation à Vladimir Poutine, lundi 12 août. Au total, 28 localités seraient sous contrôle ukrainien, dans une zone d'opération de 12 km de profondeur et 40 km de largeur, soit 480 km². Le pouvoir ukrainien revendique, pour sa part, 1 000 km² sous le contrôle de son armée.
"L'Ukraine ne souhaite pas annexer de territoire de la région de Koursk ", a assuré, mardi 13 août, le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères. Cette offensive inédite, a-t-il assuré, s'arrêtera si la Russie accepte les conditions posées par l'Ukraine : "Plus vite la Russie acceptera de rétablir une paix juste […], plus vite cesseront les incursions des forces de défense ukrainiennes en territoire russe". De son côté, l'armée russe a assuré "déjouer" de nouvelles attaques ukrainiennes.
Les forces ukrainiennes avancent
L'Ukraine tente de renverser le rapport de forces depuis la fin de sa contre-offensive en novembre 2023 et de profiter du laxisme des forces russes à la frontière. Les autorités ukrainiennes ont décidé de parier sur la création d'un contre-feu pour obliger son adversaire à disperser ses ressources, en détournant une partie de la pression de l'est de l'Ukraine vers la région de Koursk en Russie. Une distraction tactique comme l'un des principaux objectifs de cette incursion.
Après une semaine, les forces ukrainiennes ont saisi plusieurs localités, dont la plus importante est la ville de Soudja, 5 000 habitants, et continuent d'avancer dans plusieurs directions. Cette opération mettrait en difficulté le pouvoir russe. L'offensive ukrainienne renverse l'image d'un enlisement du conflit qui prenait place depuis plusieurs mois, et remonte un moral en berne au sein de l'armée notamment.
Plus de 120 000 personnes ont été évacuées de la région russe, souvent par leurs propres moyens. Les effectifs ukrainiens engagés dans l'offensive s'élèvent à quelques milliers d'hommes. Le gouverneur de la région Alekseï Smirnov a déclaré que 12 civils auraient été tués et 121 blessés depuis le début de l'incursion ukrainienne, le 6 août. De son côté, Vladimir Poutine a qualifié cette offensive de "provocation majeure", et a fait part de sa volonté d'"expulser" l'armée ukrainienne du territoire russe. Maria Zakharova, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe, a assuré qu'une réponse ferme de la Russie "ne tardera pas".