"De l'or liquide" : un pays cache précieusement son trésor national, il est aussi important que le pétrole

"De l'or liquide" : un pays cache précieusement son trésor national, il est aussi important que le pétrole Cette réserve unique au monde dissimule un trésor évalué à 250 millions d'euros et indispensable à la vie quotidienne des habitants.

C'est un véritable trésor, une réserve qui peut faire rêver certains cambrioleurs. Imaginez un peu : trois hangars, remplis de milliers de tonneaux, à l'intérieur desquels un précieux liquide est entreposé. Valeur totale du butin lorsque tout est plein : 250 millions d'euros. Un joli pactole, préservé précieusement par un pays qui possède cet "or liquide" à foison. La sécurité est draconnienne, d'autant plus depuis qu'un énorme casse s'est produit, entraînant la disparition de 11 millions d'euros de marchandise.

Plus précisément, ce sont nos cousins québécois qui hébergent ces millions de litres. Dans trois villages situés au cœur de la campagne entre Québec et Montréal (Laurierville, Plessisville et Saint-Antoine-de-Tilly) se trouvent les trois entrepôts de la "réserve stratégique" du pays. Mais ne tentez pas d'y aller pour faire votre plein de carburant : ce n'est pas du pétrole !

© PPAQ

Unique au monde, ce stockage est loin de l'image des petites cabanes à sucre pittoresques. Car oui, le pays mondialement réputé pour son sirop d'érable dispose bien de la seule réserve mondiale de ce produit que la planète s'arrache. Ici, les tonneaux sont remplis "quand la production dépasse la demande. Le sirop d'érable en surplus est pasteurisé pour en assurer la conservation avant d'être entreposé dans la réserve", détaillent les Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ). À l'inverse, lorsqu'une trop faible récolte survient, le sirop entreposé est offert et vendu aux acheteurs afin de combler la demande."

Ce stock est particulièrement stratégique compte-tenu de la demande mondiale en la matière, puisqu'il assure un approvisionnement permanent des marchés nationaux et internationaux et permet une stabilisation des prix. Toutefois, cette ressource est précieuse car le changement climatique n'est pas sans conséquences sur la production de sirop d'érable.

Le gouvernement canadien a lancé plusieurs alertes sur le sujet : bourgeons précoces et gelées tardives, liés à ces modifications, entraînent des dommages sur les tissus en développement, tout comme les phénomènes météorologiques "extrêmes". "Si de tels phénomènes deviennent chroniques, le gel pourrait réduire la croissance annuelle du bois et l'accumulation des réserves", alerte l'Etat.