Time Paradox Ghost Writer : à la rencontre des créateurs du manga qui ont secoué internet en 2020

Time Paradox Ghost Writer : à la rencontre des créateurs du manga qui ont secoué internet en 2020 Il s'agit du premier titre publié en simultané sur la plateforme Manga Plus et dans le Weekly Shônen Jump. Un pan de l'histoire du célèbre magazine sur lequel Linternaute.com est revenu, en compagnie du scénariste Kenji Ichima et du dessinateur Tsunehiro Date.

Time Paradox Ghost Writer, un manga au concept aussi original qu'addictif, a fait une entrée tonitruante sur la scène internationale dès la parution de son premier chapitre sur plateforme Manga Plus. Cette œuvre signée Kenji Ichima (scénario) et Tsunehiro Date (dessin) a immédiatement captivé les lecteurs du monde entier grâce à un pitch aussi audacieux que mystérieux : un aspirant mangaka reçoit, après un étrange orage, un exemplaire du Weekly Shônen Jump venu du futur ; choqué par la qualité d'un nouveau manga et croyant avoir rêvé, il décide de s'en inspirer…

Publié simultanément en japonais et en anglais, ce premier chapitre a rapidement fait le tour du globe, provoquant un véritable raz-de-marée sur les réseaux sociaux. Entre réactions enflammées, vidéos de critique et théories en pagaille, Time Paradox Ghost Writer est devenu, en l'espace de quelques heures, un sujet brûlant dans les communautés manga. Le hashtag #TimeParadoxGhostwriter a même grimpé dans les tendances Twitter dans plusieurs pays, une performance rare pour un tout nouveau titre, qui plus est quand il s'agit d'une première sérialisation d'un duo de mangaka.

Ce démarrage fulgurant témoigne d'un engouement inédit pour une série encore inconnue quelques jours plus tôt. En exploitant les codes du shônen d'aventure et du thriller, tout en les détournant de manière intelligente, ce premier chapitre a su créer une alchimie narrative qui a touché aussi bien les amateurs de science-fiction que les passionnés de l'univers du Weekly Shônen Jump. Comblant le vide laissé par le grand Bakuman, Time Paradox Ghost Writer s'est imposé comme un incontournable malgré sa courte durée de publication (deux tomes).

Quelle est la flamme à l'origine de votre carrière de mangaka ?

Kenji Ichima : Je gribouillais déjà des dessins de type manga, et même des petites scénettes dès mon plus jeune âge. On peut dire que devenir mangaka s'est inscrit dans la continuité de cette passion pour le dessin.

Que dessiniez-vous ?

Je dessinais des personnages originaux, ce qui me passait en tête. Je ne faisais pas de copie des protagonistes de manga ou de dessin animé. Mais quand je parle de personnages originaux, gardez en tête que j'étais un enfant : on devrait parler de croquis plutôt que de dessins.C'est peut être pour ça que je me suis orienté vers le scénario (rires).

Et vous, Monsieur Date ?

Tsunehiro Date : J'adore maître Akira Toriyama. Je copie ses dessins depuis tout petit, même encore aujourd'hui. Quand j'étais à l'école primaire, tout le monde dessinait du Dragon Ball. Et il se trouve que j'étais à l'époque celui qui dessinait le mieux. C'est la première flamme. La seconde flamme, c'est probablement mon père. Lui-même est un très bon dessinateur, le voir dessiner m'a inspiré.

Une fois que vous avez pris cette décision de devenir mangaka, qu'avez vous mis en œuvre pour y parvenir ?

© HETAPPI MANGA KENKYUJO © 1984 by Akira Toriyama / SHUEISHA Inc.

Kenji Ichima : J'ai été autodidacte, mais je me suis fortement inspiré de Bakuman. J'étais en première année de collège, je m'en souviens comme si c'était hier. Avec mon meilleur ami, on s'amusait à réaliser un manga. On s'est inspiré de Bakuman. C'était le premier manga qui montrait l'envers du décor. Mashiro et Takagi, les protagonistes du manga, avaient à peu près le même âge que nous, le même rêve : viser une publication au sein du Weekly Shônen Jump. Tout était là pour que l'on s'identifie fortement à ce duo atypique.

On a réalisé des mangas en tous genres.

Tsunehiro Date : J'ai appris en lisant L'Apprenti mangaka de maître Akira Toriyama. J'ai fait tous les exercices proposés un nombre de fois incalculable. Ce livre était un peu comme une bible pour l'aspirant mangaka que j'étais. Comme j'habitais à la campagne, il n'y avait aucune école spécialisée en art à la ronde. Donc je n'avais pas trop de choix que d'apprendre par mes propres moyens.

Monsieur Date, vous avez été assistant auprès de maître Hideaki Sorachi, sur Gintama. Quel enseignement utilisez-vous dans votre quotidien de mangaka ?

Tsunehiro Date : J'ai appris énormément à ses côtés, mais si je dois retenir une chose particulièrement, c'est l'art de créer un personnage intéressant, original. Aussi bien en termes de caractère que de design.

Vous avez tous les deux commencé une carrière solo. Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Kenji Ichima : C'est grâce à notre éditeur, monsieur Sugita, que nous nous sommes rencontrés. Il était notre éditeur sur nos publications en solo. Quand j'ai écrit le story-board d'une histoire courte, le prototype de Love Attack, monsieur Sugita a été très enthousiaste et on a parlé de sérialisation. Mais je ne me sentais pas de dessiner une série. Je n'avais pas les compétences suffisantes en dessin. Et c'est monsieur Sugita qui m'a présenté monsieur Date. Mais le projet n'a pas été validé en comité éditorial. C'est alors qu'est né Time Paradox Ghost Writer.

Comment est né le titre Time Paradox Ghost Writer ? Quelle a été la première graine a germer ?

Kenji Ichima : La première image que j'ai eu de ce manga, c'est l'idée que le Jump du futur arriverait après qu'un éclair frappe avec fracas (rires).

À droite le script de monsieur Kenji Ichima à gauche le storyboard de Monsieur Tsunehiro Date © TIME PARADOX GHOST WRITER © 2020 by Kenji Ichima, Tsunehiro Date/SHUEISHA Inc.

C'était déjà un micro-onde ?

Kenji Ichima : Au départ, j'avais en tête que c'était un toaster, mais le Jump est trop gros pour ce type d'objet. Ensuite j'ai pensé au réfrigérateur, qui a définitivement la place mais qui est bien trop gros. Et j'ai alors pris un Weekly Shônen Jump et j'ai essayé de le placer dans différents appareils de ma cuisine, et il se trouve qu'il rentrait à la perfection dans mon micro-onde. Mais, bien entendu, je ne l'ai pas fait cuire (rires).

Monsieur Date, quelle a été votre réaction quand vous avez découvert le script de Time Paradox Ghost Writer ?

Tsunehiro Date : J'ai lu ce premier script d'un seul coup. Il faut savoir que dans le premier jet du script, le protagoniste était âgé de 30 ans. À la fin de ma lecture, je ne me suis fait qu'une seule remarque : " Si le héros était plus jeune, ce script pourrait déboucher sur une sérialisation, sans aucun doute. " Monsieur Ichima a été d'accord avec cette réflexion et nous avons donc rajeuni notre héros.

Recherches graphiques © TIME PARADOX GHOST WRITER © 2020 by Kenji Ichima, Tsunehiro Date/SHUEISHA Inc.

Quand la publication de Time Paradox Ghost Writer a commencé, combien de chapitres aviez-vous de prêts ?

Kenji Ichima : Quand on soumet un nouveau manga au comité éditorial en vue d'une sérialisation, nous devons proposer les trois premiers chapitres complets a minima. Cela permet au comité de voir si le pitch est viable sur plusieurs chapitres et d'apprécier la gestion du rythme d'un manga. Une fois que l'on a l'accord du comité éditorial pour publier une série, il faut attendre qu'il y ait une place dans le magazine pour accueillir une nouveauté. Dans notre cas, l'attente a été de trois mois environ. J'ai utilisé ce temps pour travailler sur plusieurs chapitres d'avance et j'en avais story-boardé 5 ou 6 de plus environ.

Du storyboard à la version finale en passant par le "name". L'évolution d'une planche de Time Paradox Ghostwriter. © TIME PARADOX GHOST WRITER © 2020 by Kenji Ichima, Tsunehiro Date/SHUEISHA Inc.

Disons-le très simplement. Le premier chapitre de Time Paradox Ghost Writer est celui qui m'a le plus captivé de cette dernière décennie. Combien de versions de ce premier chapitre avez-vous faites avant de trouver le bon équilibre ? À quel moment sait-on qu'on a "la bonne version" ?

Kenji Ichima : Nous avons eu une dizaine de réunions avec notre responsable éditorial, monsieur Sugita. La majorité de ses retours étaient sur des points de détails, des ajustements plutôt à la marge. Je pense qu'il faut principalement distinguer trois versions. Une première que j'ai partagée avec monsieur Sugita, une seconde qui prenait en compte les retours de monsieur Sugita et que j'ai partagée avec maître Date, et enfin une troisième version qui était la quintessence des retours de nous trois. Mais comme je suis un éternel insatisfait, je crois que nous avons fait encore plusieurs dizaines de micro ajustements ici et là avant la publication.

Combien de temps a durée cette période de conception du premier chapitre ?

Kenji Ichima : Je n'en ai aucune idée, j'étais dans un tunnel créatif et j'en ai perdu la notion du temps (rires).

Monsieur Sugita : Je pense que l'on est autour d'une période d'environ six mois entre la conception et la publication. Le projet de sérialisation de Love Attack n'ayant pas abouti, messieurs Ichima et Date ont tout de suite travaillé sur une autre proposition et la conception des trois premiers chapitres a pris trois mois.

Le script hyper détaillé de Monsieur Kenji Ichima © TIME PARADOX GHOST WRITER © 2020 by Kenji Ichima, Tsunehiro Date/SHUEISHA Inc.

Ce premier chapitre a été publié en simultané sur la plateforme Manga Plus, en plusieurs langues (dont l'anglais), et a généré un buzz incroyable en ligne. Avez-vous été surpris par le retour des lecteurs ?

Kenji Ichima : J'ai un compte Twitter et tout à coup j'ai reçu pleins de notifications, de messages venant de lecteurs étrangers. C'est via ces messages que j'ai découvert Manga Plus, et même que j'ai découvert la puissance du Weekly Shônen Jump à l'international. Je me suis dis que c'était vraiment un magazine encore plus incroyable que ce que je pensais.

Vous aviez presque dix chapitres de prêts d'avance. Est-ce que ces retours vous ont fait modifier quoi que ce soit ?

Kenji Ichima : J'ai eu énormément de retours, en effet. Une majorité était enthousiaste, mais j'ai quand même eu plusieurs retours reprochant à Teppei de voler l'œuvre de quelqu'un d'autre. Mais ce n'était pas du tout mon intention en créant ce manga. Je ne comptais pas du tout aborder la notion de vol, mais plutôt celles de justice, de devoir et de remords. J'ai essayé d'accentuer le message que je souhaitais faire passer en amendant un petit peu les chapitres préparés, mais malheureusement les lectrices et lecteurs n'ont pas suivi. Et la série n'a pas pu prendre son envol.

Est-ce que Teppei Sasaki est un personnage nourri de vos expériences respectives ?

Kenji Ichima : Peut-être qu'il y a une petite projection sur la réalité des difficultés à créer un manga. Mais je n'ai pas consciemment choisi de puiser dans mon expérience pour créer Teppei, ni même voulu projeter quoi que ce soit de moi dans ce personnage. Je suis d'un naturel optimiste et donc je ne fais pas preuve d'autant de persévérance que Teppei.

Tsunehiro Date : Lorsque l'on dessine, on a tendance inconsciemment à tendre vers ce que l'on connaît. Il est possible que la manière qu'a Teppei de tenir sa plume me ressemble ou qu'il y ait ici ou là quelques similitudes, par exemple avec mon bureau. Mais comme l'explique maître Ichima, nous n'avons pas décidé de faire de Teppei un hybride de nos expériences. Nous avons juste voulu créer un aspirant mangaka qui rêve de percer au sein du Weekly Shônen Jump.

Comment est né ce personnage de Teppei ? Qu'est-ce qui vient en premier, son rôle dans l'histoire, son caractère, son design ?

Kenji Ichima : Pour Teppei, il est arrivé après le high concept de l'histoire avec ce Jump venu du futur. Dès lors, je me suis demandé quel personnage serait le plus à même de servir ce pitch. Qui bénéficierait le plus de ce Jump du futur, qui serait en mesure d'exploiter ce cadeau ? C'est en déroulant ce fil que j'ai créé le personnage de Teppei. Donc c'est son rôle qui a piloté le reste.

Et graphiquement ?

Tsunehiro Date : Il y a eu plusieurs designs pour Teppei Sasaki avant que l'on se mette d'accord. Dans la première version, on avait un personnage très " shonenesque", mais presque trop propre, lisse, par rapport à l'histoire.

Essais pour le personnage de Teppei Sasaki TIME PARADOX GHOST WRITER © 2020 by Kenji Ichima, Tsunehiro Date/SHUEISHA Inc.

Pareillement, comment est né le personnage d'Itsuki Aino ?
 

Kenji Ichima : C'est un peu l'inverse pour Itsuki Aino. Ce personnage est né à la suite des propositions de design de maître Date. Son caractère est venu par la suite.


Itsuki semble être le contrepoint de Teppei. Itsuki est talentueuse là où Teppei manque de talent. Tout semble réussir pour Itsuki alors que Teppei galère malgré ses nombreux efforts. Est-ce que cette idée d'équilibre primait lors de sa création ?

Kenji Ichima : Plus qu'une question d'équilibre avec Teppei, ce qui a gouverné la personnalité d'Itsuki, c'est le fait qu'elle soit un génie. Nous, personnes normales, nous ne pouvons pas comprendre un génie. Un génie évolue à un rythme différent, dans un monde presque parallèle au nôtre. On peut comprendre son génie, mais pas sa façon de penser, de créer. Elle entre en écho avec Teppei, mais c'est plus une conséquence qu'une finalité.

Recherches graphiques pour le personnage d'Itsuki Aino © TIME PARADOX GHOST WRITER © 2020 by Kenji Ichima, Tsunehiro Date/SHUEISHA Inc.

Généralement, quand vous créez un personnage, qu'est-ce qui prédomine : sa place dans l'histoire, son caractère, son design, l'équilibre des protagonistes ?

Kenji Ichima : Le personnage principal est imaginé pour servir l'histoire. J'ai même envie de dire que je crée le personnage principal pour qu'il ne gêne pas le déroulement de l'histoire. Même si je vais ensuite lui donner des côtés attrayants, de la profondeur, de quoi créer de l'empathie avec les lecteurs, il doit être avant tout un vecteur pour l'histoire. Pour Itsuki, au contraire, j'ai souhaité qu'elle marque les lecteurs tout de suite. Il lui fallait une personnalité qui attire le regard. Qu'elle explose aux yeux des lecteurs.

Le tanto de Teppei lui rappelle que le plus important, pour un mangaka, c'est l'originalité. Est-ce que c'est la chose la plus importante pour vous aussi ?

Kenji Ichima : On a tendance au début à chercher l'originalité avant tout. Mais avec l'expérience, on se rend compte qu'il ne faut pas chercher à forcer l'originalité. Nous sommes toutes et tous différents. Nous avons nos manières à nous de raconter nos histoires. De fait, ce que je raconterai sera original. J'invite les jeunes auteurs à travailler la technique narrative et leurs personnages. Naturellement, ce qu'ils proposeront une fois qu'ils auront maîtrisé les clés du storytelling sera original.

Tsunehiro Date : Je suis d'accord avec ce que dit maître Ichima. Si on se focalise trop sur cette recherche d'originalité, on risque de se noyer dans une quête sans fin. On commence toujours à apprendre en copiant des styles avant de naturellement acquérir le nôtre. Mais il ne faut pas se contenter de copier : le but est d'analyser, de disséquer les œuvres, pour comprendre le fonctionnement de l'art séquentiel. Les gens qui souffrent du syndrome de la page blanche sont ceux qui, en général, n'ont pas réussi à faire naître notre propre style. Ceux qui se sont contentés de copier sans comprendre ni apprendre. Dans le cadre de monsieur Ichima, le problème, c'est que sa puissance créatrice est trop grande, il faut arriver à le canaliser (rires). Les éditeurs de Jump attendent des auteurs qu'ils amènent leur style, leur originalité à eux.

Kenji Ichima : Certains mangakas ont une force créatrice qui va au-delà de l'originalité. Ils ont une capacité de créer des choses qui n'ont jamais été abordées. D'ouvrir des chemins.

J'ai cette volonté, moi aussi, de réaliser un manga dont ni le concept, ni le genre n'a existé jusqu'à présent.

Pages storyboardées par Monsieur Tsunehiro Date © TIME PARADOX GHOST WRITER © 2020 by Kenji Ichima, Tsunehiro Date/SHUEISHA Inc.

Teppei, le protagoniste, décide par facilité de plagier un manga du futur. Quelles sont les contraintes à mettre en place quand un héros fait quelque chose de moralement discutable ?

Kenji Ichima :  C'est toute la subtilité de ce manga. Comme je le disais, pour moi, le but n'était pas de me contenter de faire de Teppei un simple adepte du plagiat.  C'est pour cela qu'il perd le premier volume reçu de ce Jump du futur. Il va alors croire que ce qui s'est passé n'était qu'un rêve, qu'une illusion et il va ensuite présenter au monde cette œuvre comme si s'agissait de la sienne. C'est sur ce postulat que je voulais lancer la série. Ce que je souhaitais aborder, avant tout, était cette notion de justice et de devoir. Teppei est rongé par le remords, mais il a aussi le poids de la responsabilité de mener à bien l'histoire de White Knight mais aussi de prévenir un avenir néfaste pour Itsuki.

Est-ce pour cela que vous avez décidé de faire se rencontrer Teppei et Itsuki dès le second chapitre ?

Kenji Ichima : C'est tout simplement parce que je trouvais que l'interaction entre Teppei et Itsuki serait intéressante que j'ai souhaité la provoquer le plus rapidement possible.

Tsunehiro Date : On aimait tellement ce personnage d'Itsuki que l'on avait hâte de la voir en scène.

La double page d'ouverture du premier chapitre qui a captivé des centaines de millier de lecteurs © TIME PARADOX GHOST WRITER © 2020 by Kenji Ichima, Tsunehiro Date/SHUEISHA Inc.

Est-ce que l'on peut rêver de vous voir collaborer à nouveau ?

Kenji Ichima : Ce serait un réel plaisir.

Tsunehiro Date : On s'est promis que, malgré les nombreux refus de nouvelles séries que nous avons essuyés, on arriverait à réaliser une nouvelle série ensemble.

Pour l'instant, les chemins des deux mangakas se sont séparés. Tsunehiro Date illustre le manga Slow Life Ieyasu, scénarisé par Jô Taketsuki, une comédie déjantée dans laquelle Ieyasu Tokugawa, l'un des plus célèbres seigneurs du Japon féodal, se réveille dans le monde contemporain. Un "reverse isekai" mettant en scène l'ancien shogun accompagné par deux lycéennes et jouant sur les très nombreux gaps culturels.

De son côté, Kenji Ichima a lancé le 18 juin 2025 un nouveau manga sur Jump+, Gun no kyoshitsu ("La classe des cerveaux"). Il reprend les crayons pour les besoins de cette nouvelle série. Ce thriller fantastique met en scène un jeune lycéen, Satoki Tsutsuno, qui apprend qu'il doit sauver le monde le jour où sa professeure principale est évincée par une extraterrestre, Madame A. Cette dernière a remplacé les camarades de Satoki par des bocaux contenant leurs cerveaux respectifs…

Aucun doute, cependant, la passion et l'amitié qui lient Date et Ichima garantissent que leurs chemins se croiseront à nouveau. Gageons qu'à ce moment, ce sera pour nous livrer une nouvelle série qui saura captiver le monde entier.

Time Paradox Ghost Writer, Crunchyroll éditions, 7,15€