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Etienne Pierart était en chat à L'Internaute Magazine
Mardi 27 décembre de 17h30 à 18h30 | |
Dans quel cadre vous êtes vous rendu en Arctique ? J'y
ai été en tant que photographe. J'ai en effet accompagné une expédition scientifique
russe. C'était un rêve d'avoir la chance de participer à ce type d'expédition.
Après avoir visité plus d'une soixantaine de pays, je souhaitais me rendre dans
cette contrée lointaine et immense qu'est l'Arctique. Je voulais avoir un échange
particulier avec la nature et écouter le silence qui y règne. Comment
vous y êtes vous préparé ? Il m'a fallu pas mal de temps. Tout d'abord,
j'ai dû convaincre les différents participants de cette expédition scientifique
de l'intérêt de ma présence et de mon travail pour pouvoir les accompagner. Cela
n'a pas été une chose évidente. J'ai dû ensuite me préparer tant physiquement
que psychologiquement à cette aventure. J'ai du également choisir un matériel
photographique adéquat pour affronter les conditions climatiques qui sévissent
dans ces régions. Justement, quel type de matériel photographique
utilisez-vous ? J'ai employé du matériel photographique à la fois numérique
et argentique. Mon Canon EOS DS Mark II avec 17 millions de pixels m'a essentiellement
servi à prendre des photos d'animaux comme les ours polaires, les oiseaux et les
morses. Mais il a énormément souffert du froid contrairement à mon appareil argentique
Leica qui a été plus robuste. C'est avec ce dernier que j'ai réalisé mes plus
belles photos de paysage. J'ai réussi à avoir plus de profondeur. Y
a-t-il une technique particulière pour prendre des photos en région arctique ?
Le meilleur moment pour prendre des photos dans cette région en août,
c'est de 11h du soir à 2h du matin. La lumière est alors suffisamment forte pour
travailler en très basse sensibilité. Il est nécessaire d'avoir un zoom pour photographier
les oiseaux. Il faut savoir également que les batteries résistent très mal au
froid et à partir de -15°, il n'est plus possible de prendre des photos.
Qu'est-ce qui vous a le plus marqué lors de votre voyage dans cette vaste
région polaire ? Le froid, le fait que l'on mange tout le temps et surtout
le silence. Ce sont vraiment les trois éléments qui m'ont le plus marqué lors
de cette expédition. Je peux vous dire que là-bas, on se sent vraiment très loin
de tout. On apprend à écouter le silence et on comprend la chance que l'on a de
vivre un tel rêve. J'ai été très impressionné par la calotte glacière, cet
immense désert de glace et par la vitesse à laquelle elle fond. Quels
animaux avez-vous rencontré là-bas ? J'ai croisé des ours polaires, des
morses, des renards polaires et une foule d'oiseaux. J'ai eu l'occasion de voir
également des baleines finlandaises car dans les eaux arctiques, il y a énormément
de nourriture et cela les attire. Pour photographier les ours polaires, j'ai eu
de la chance car attirés par une baleine morte, ils se sont regroupés en grand
nombre juste devant nous. Mais attention, on ne s'en approche pas et une distance
de 500 mètres est un minimum. Les ours polaires attaquent et tuent chaque année
des hommes. Par contre, le morse est un animal adorable et inoffensif qui, de
plus, ne court pas très vite. Vous avez également été en Antarctique.
Quelles différences majeures constatez-vous entre ces deux régions ? Personnellement,
j'ai été plus ému par l'Arctique. La calotte glacière est magnifique et les couleurs
sont encore plus belles et lumineuses. Quant à l'eau, on dirait de l'or. L'Antarctique
m'a toutefois plus marqué par son immensité. Quel est le prochain
voyage que vous envisagez ? La Nouvelle-zélande sera ma prochaine escale.
C'est prévu pour janvier 2006. Je m'y rends pour réaliser des photos de rites
Akas et Maori. » En
savoir plus Etienne
Pierart » Voir
notre article sur l'Arctique
» Voir ses
photos sur l'Antarctique
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