Le mystère de "l'Homme de Vitruve" de Léonard de Vinci résolu, un détail était passé inaperçu
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Le mystère de "l'Homme de Vitruve" de Léonard de Vinci résolu, un détail était passé inaperçu

La célèbre œuvre de Léonard de Vinci a été examinée de près par un dentiste, qui a remarqué un détail qui n'avait pas été soulevé auparavant.

C'est l'une des œuvres les plus connues de Léonard De Vinci. L'Homme de Vitruve a été dessiné vers 1490 à la plume et à l'encre. Il représente un homme en deux positions superposées, l'une debout en croix et l'autre bras et jambes écartés. Ses membres s'inscrivent dans un cercle et un carré. C'est une célèbre représentation des proportions idéales du corps humain car les deux formes géométriques étaient considérées comme parfaites pendant la Renaissance. Le dessin est accompagné d'un texte rédigé en vieux toscan à l'envers, expliquant ce que l'architecte romain de l'Antiquité Vitruve décrivait, dans son traité De architectura, comme les mesures du corps humain.

En suivant le récit de Vitruve, d'autres ont essayé de reproduire l'œuvre. Pourtant, ils ne sont jamais tombés sur le bon résultat. Léonard de Vinci a donc dû faire quelques modifications... Mais de quelles manières ? Les spéculations sur la méthode ont été nombreuses, mais la justification des choix spécifiques de l'artiste tendent toujours à manquer.

Récemment, Rory Mac Sweeney, dentiste britannique diplômé de l'École des sciences dentaires du Trinity College de Dublin, s'est penché sur la question et a détaillé ses observations dans le Journal of Mathematics and the Arts. Il a regardé de plus près le texte écrit par Léonard de Vinci en écriture miroir, soit de droite à gauche. Il a notamment soulevé l'existence d'une troisième forme géométrique souvent oubliée : "Si vous ouvrez suffisamment vos jambes pour que votre tête soit abaissée d'un quatorzième de votre taille et levez suffisamment vos mains pour que vos doigts étendus touchent la ligne du haut de votre tête, sachez que le centre des membres étendus sera le nombril, et l'espace entre les jambes sera un triangle équilatéral". 

Il a relié cette découverte à un principe d'anatomie dentaire aujourd'hui bien connu : le triangle de Bonwill. Ce triangle "relie les deux condyles mandibulaires (articulations de la mâchoire) au point médian des incisives centrales inférieures", favorisant la répartition des forces pour la mastication. Pour le dentiste, ce même schéma peut être transposé à l'échelle du bassin, redistribuant de manière équilibrée les contraintes mécaniques entre le haut et le bas du corps. Il a ainsi répliqué six fois ce triangle faisant apparaitre un motif hexagonal avec un rapport de 1,64 entre le côté du carré et le rayon du cercle. Ce chiffre se rapproche du rapport tétraédral idéal (1,633), qui est l'agencement le plus stable d'éléments tridimensionnels dans la nature.

Pour Rory Mac Sweeney, Léonard de Vinci a ainsi traduit une loi universelle en organisation biologique. Le génie avait donc pressenti des principes de biomécaniques bien avant leur découverte en médecine. "Les résultats positionnent l'Homme de Vitruve à la fois comme un chef-d'œuvre artistique et comme une hypothèse scientifique prémonitoire sur les relations mathématiques régissant la conception proportionnelle humaine idéale", a conclu le dentiste.