Tesla à Fessenheim : l'inattendu coup de com' de Ségolène Royal
Ségolène Royal a pris l'habitude de lancer des pavés dans la mare et de surprendre les médias par des déclarations tonitruantes. Ce mardi, la ministre de l'Ecologie a annoncé lors d'un point presse qu'elle avait discuté avec le patron de Tesla, Elon Musk, d'une éventuelle implantation d'une usine de voitures électriques en lieu et place du site nucléaire de Fessenheim, promis à la fermeture dans les prochaines années. "Il n'a pas dit non", a fait savoir la ministre, considérant que le gouvernement devait désormais aborder la question de l'avenir du site alsacien : "Le principal problème c'est la mutation du site. Les gens s'y attendent maintenant, mais il faut quand même proposer quelque chose". Et d'ajouter : "Qui ne risque rien n'a rien !"
"Il faut donner un espoir au territoire", a déclaré assez solennellement la ministre de l'Ecologie, après avoir perçu que son auditoire esquissait quelques sourires. Ségolène Royal ne semble pourtant pas prendre les choses à la légère, elle a d'ailleurs rappelé que la société Tesla comptait construire une usine en Europe dans un avenir proche (pour assurer la livraison des nouvelles Model 3 ?), et que le groupe hésitait aujourd'hui entre la France et l'Allemagne. Prenant de cours les acteurs du site nucléaire, la ministre prévient déjà EDF, avec qui "il faut négocier" désormais, pour imaginer la reconversion du site, qui passera par une indemnisation : "C'est assez paradoxal parce que l'Etat est actionnaire à 80 %".
Les dirigeants de Tesla rencontreront la ministre française de l'Ecologie dans dix jours. Leurs réactions à la proposition de s'installer à Fessenheim seront très attendues, mais Ségolène Royal a déjà réussi son coup de com', en s'affichant à l'initiative d'un projet en faveur de la voiture de demain. Et ce, malgré la moindre étude de faisabilité d'une telle reconversion.
En vidéo : Ségolène Royal a rappelé il y a quelques semaines, que le la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim était toujours prévue avant la fin du quinquennat de François Hollande :