Résultat de Reconquête aux législatives 2022 : une claque, et maintenant ?

Résultat de Reconquête aux législatives 2022 : une claque, et maintenant ? RECONQUÊTE. Le parti d'Eric Zemmour ambitionnait d'entrer à l'Assemblée nationale. Aucun candidat de Reconquête ne s'est finalement qualifié pour le 2e tour des élections législatives. Dès lors, quel avenir pour la formation d'extrême-droite ?

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Zéro pointé. Eric Zemmour et Reconquête ont une nouvelle fois échoué. Lourdement. Après le cuisant revers essuyé à l'élection présidentielle, c'est une véritable claque qu'a reçu le parti d'extrême-droite au 1er tour des élections législatives. Pas un seul de ses candidats ne s'est qualifié pour le 2e tour. Aucune des figures médiatiques de la formation, que ce soit le fondateur en personne, le jeune Stanislas Rigault, ou encore l'ex-LR Guillaume Peltier, pourtant député sortant de sa circonscription, n'est parvenue à se qualifier. Dans une prise de parole peu après l'annonce des premières estimations, Eric Zemmour a reconnu que "les résultats ne sont pas à la hauteur de nos attentes." Relégué au second plan à la présidentielle, effacé du paysage politique avant même d'y avoir installé un élu à l'Assemblée nationale, à quel avenir peut désormais prétendre Reconquête ? Le parti, né il y a moins d'un an, est-il déjà voué à disparaître ?

Reconquête, "le seul parti de droite" selon Zemmour

Au sein de Reconquête, l'hypothèse est réfutée. Le cap est plutôt mis sur les prochaines échéances électorales, à savoir les élections européennes de 2024, mais surtout les élections municipales de 2026. Eric Zemmour s'est félicité d'avoir, avec ces élections législatives, "posé un drapeau dans chaque circonscription de France." Jeune parti avec des candidats novices, qui faisaient pour la plupart leurs premières armes en politique, la formation d'extrême-droite ne veut en effet pas s'avouer vaincue après ce premier échec. Ces profanes des campagnes électorales, ou presque, ont pâti de leur absence d'ancrage local, de bilan à défendre. Difficile ainsi de se faire entendre sur des territoires dans lesquels les principaux candidats étaient déjà implantés. Dès lors, Reconquête entend se structurer davantage, faire valoir ses idées et voir des figures émerger. Bref, solidifier une ossature encore jeune et fragile, bien que forte de 130 000 adhérents. Reconquête ne veut pas s'enterrer.

Mais ses adversaires pourraient le faire pour lui. Car ces élections législatives, tout comme la présidentielle avant elles, ont mis en avant la rivalité entre Eric Zemmour et Marine Le Pen. Si le premier n'avait, par exemple, pas investi de candidat sur la circonscription de la seconde, cette dernière ne s'est pas privée pour envoyer des candidats défier les représentants de Reconquête, et notamment Eric Zemmour. De quoi étioler les voix de l'extrême-droite et empêcher l'ancien polémiste de se hisser au 2e tour, lui qui avait pourtant tendu la main au Rassemblement national en vue d'une union pour les élections législatives. En vain. Désormais, le cap est fixé : se battre "contre l'islamogauchisme de Mélenchon et la gauche technocratique et carriériste de Macron" avec sa formation, "le seul parti de droite" selon ses dires.

Quels étaient les candidats de Reconquête aux élections législatives ?

Eric Zemmour avait tenté, en vain, de sceller un pacte avec Marine Le Pen pour les législatives. Si la démarche n'avait pas abouti face au refus de la patronne du RN, le candidat déchu à la présidentielle n'avait toutefois investi aucun prétendant à la députation face à sa rivale, tout comme face à Nicolas Dupont-Aignan et Eric Ciotti. En revanche, un bulletin Reconquête ! était bien présent dans la quasi-totalité des circonscriptions. Parmi les candidats, quelques figures de premier plan telles qu'Eric Zemmour en personne, investi dans la 4e circonscription du Var, à Saint-Tropez. Non loin de là, le responsable de Génération Z, Stanislas Rigault, avait tenté d'être élu dans la 2e du Vaucluse, aidé par sa suppléante, Marion Maréchal. Reconquête avait par ailleurs investi quelques têtes d'affiche dans les Alpes-Maritimes : Philippe Vardon (3e), ex-cadre du RN, Damien Rieu (4e), activiste identitaire, ou encore Denis Cieslik (6e), ex-responsable des parrainages pour la présidentielle. Par ailleurs, Guillaume Peltier, ex-LR, était candidat à sa succession, dans la 2e circonscription du Loir-et-Cher, tout comme le premier maire a avoir publiquement soutenu Eric Zemmour, Loup Bommier, dans la 4e circonscription de la Côte-d'Or. L'ancienne figure des Gilets jaunes, Benjamin Cauchy, s'était présenté dans la 1ere de l'Aisne, mais aussi le policier syndicaliste Bruno Attal dans la 14e du Rhône, ou encore deux présidents de Sens commun, Laurence Trochu (1ere des Yvelines) et Sébastien Pilard (14e de Paris). Enfin, Amaury de Bourbon Parme, lointain descendant de Louis XIV, avait été investi dans la 2e de l'Orne.

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