Ministres aux législatives 2022 : quel résultat pour Borne, Montchalin et les 13 autres ministres ?

Ministres aux législatives 2022 : quel résultat pour Borne, Montchalin et les 13 autres ministres ? MINISTRES LEGISLATIVES. Le gouvernement ressort fragilisé de ces législatives. Qui sont les trois ministres qui devront plier bagage ? Qui sont ceux qui s'en sortent de justesse? Etat des lieux.

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[Mis à jour le 20 juin 2022 à 15h55] "Compte tenu de ce résultat, je quitterai le Gouvernement et mes fonctions de ministre. Je veux remercier le Président de la République et la Première ministre pour leur confiance" écrit sur Twitter à ses followers la ministre de la Santé et de la Prévention Brigitte Bourguignon, qui doit se retirer du gouvernement conformément aux promesses faites par l'exécutif. Elle devrait être suivie par Julie Bénin, la secrétaire d'Etat chargé de la Mer éliminée dans la 2e circonscription de Guadeloupe, mais aussi par la n°5 du gouvernement Amélie de Montchalin, une figure de la macronie nommée ministre de la Transition écologique au mois dernier et déjà contrainte à plier bagage. Ces trois ministres doivent se plier à la volonté populaire et à la loi des urnes, laissant 12 ministres-députés en poste. De fait, ils étaient 15 ministres à jouer leur place au gouvernement, dont la cheffe de l'exécutif, Elisabeth Borne, dans ce second tour des législatives. Ces pertes représentent donc un coup dur pour la majorité présidentielle déjà affaiblie par la perte de la majorité absolue. 

Pour certains ministres, c'était moins une. La Première ministre, Elisabeth Borne, est notamment sortie victorieuse du scrutin d'une courte tête (52,46%). D'autres ministres sont aussi passés à travers les mailles du filet comme Stanislas Guerini, ministre de la Fonction publique, et Clément Beaune, ministre chargé des affaires européennes, vainqueurs à Paris malgré un ballotage défavorable après le premier tour. Pour la dizaine de ministres restants, l'élection s'est faite sans encombre, de quoi rassurer La République en marche mise à mal dans les résultats des législatives. Ces résultats rendent inévitable un nouveau remaniement, ne serait-ce que pour remplacer les ministres battues aux législatives. Le gouvernement n'a pas encore communiqué de date concernant la nomination des prochains ministres. Mais avant d'annoncer le remaniement, Elisabeth Borne doit remettre sa démission de courtoise, comme le veut la tradition républicaine. Sauf surprise, la locataire de Matignon devrait être réélue dans ses fonctions.

Elisabeth Borne, première candidature aux législatives et première victoire !

Nommée Première ministre au mois de mai sans jamais avoir exercé de mandat local, Elisabeth Borne soumettait pour la première fois son nom au vote des électeurs. Pari réussi selon les premiers résultats du 2e tour avec 53% des voix contre 47% pour Noé Gauchard (NUPES) selon un sondage Ipsos Sopra Steria pour France Télévision. Naturellement investie par la coalition Ensemble (ENS), Elisabeth Borne aspirait à représenter la 6e circonscription du Calvados, dans laquelle elle a quelques attaches familiales. Arrivée en tête au 1er tour (34,32%), elle défiait un jeune candidat de la Nupes, Noé Gauchard, 22 ans, qui a terminé deuxième (24,53%). Victoire au final pour la Première ministre, qui s'est imposée dans la 6e circonscription du Calvados avec 52,46% des voix.

Gérald Darmanin, conforté dans sa circonscription du Nord et réélu

Le ministre de l'Intérieur, reconduit dans ses fonctions au sein du nouveau gouvernement, aspirait à être réélu dans la 10e circonscription du Nord, dans laquelle il s'était déjà imposé en 2012, alors avec l'étiquette de l'UMP. Gagnée depuis 2016 par son suppléant Vincent Ledoux, la circonscription semblait tendre les bras au "premier flic de France", sorti vainqueur dimanche dernier (39,08%) devant son adversaire Nupes, Leslie Mortreux (23,08%). Mission accomplie selon les résultats complets du ministère de l'Intérieur : Gérald Darmanin l'emporte avec 57,52% des voix contre 42,48% pour son adversaire Nupes Leslie Mortreux dans la 10e circonscription du Nord.

Amélie de Montchalin, une défaite et une sortie du gouvernement

Cinquième dans l'ordre protocolaire du gouvernement, Amélie de Montchalin était la principale ministre en difficulté. 2e à l'issue du 1er tour dans la 6e circonscription de l'Essonne, dont elle est la députée sortante, la ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires s'est inclinée face à Jérôme Guedj. La ministre a rassemblé 46,64% des voix, tandis que son adversaire en avait 53,36%. Elle doit donc quitter le gouvernement.

Brigitte Bourguignon, la défaite malgré le front républicain

Brigitte Bourguignon était l'une des deux ministres en duel face à un candidat du Rassemblement national.  Mais la ministre de la Santé n'a pas réussi à s'imposer ce dimanche 19 juin 2022 : elle a été battue à seulement 56 voix d'écart dans la 6e circonscription du Pas-de-Calais. Son adversaire, Christine Engrand (RN), l'a emporté à 50,06% des voix. Brigitte Bourguignon devra donc présenter sa démission du gouvernement.

Olivier Dussopt, une nouvelle victoire en Ardèche

Elu député de la 2e circonscription de l'Ardèche depuis 15 ans, Olivier Dussopt devrait rempiler à la députation et conserver, ainsi, son poste de ministre du Travail. Après avoir recueilli 30,04% des suffrages au 1er tour, il défiera Christophe Goulouzelle (Nupes), qu'il avait distancé dimanche dernier (23,58%). Lors du second tour, Olivier Dussopt l'aurait emporté avec 58,86% des voix, contre 41,14% pour son adversaire de la Nupes, selon BFM TV qui cite le ministère de l'Intérieur.

Damien Abad, réélu malgré les affaires 

Ce sont des affaires dont se serait bien passé Emmanuel Macron pour débuter son second mandat. Accusé d'agressions sexuelles et de viols, Damien Abad a malgré tout été maintenu à son poste de ministre des Solidarités et est resté candidat aux élections législatives. Malgré tout, celui qui est député de la 5e circonscription de l'Ain depuis 2012 ne semble pas pâtir des accusations. En tête au premier tour avec 33,38% des voix le 12 juin, loin devant Florence Pisani (Nupes, 23,54%) qu'il défiait ce dimanche, Damien Abad semble en bonne voie pour être réélu puisqu'il obtient 57,86% des voix selon les chiffres complets du ministère de l'Intérieur.

Marc Fesneau, une élection sans encombre

Il a littéralement traversé la rue lors du changement de gouvernement. Passé des Relations avec le Parlement à l'Agriculture, le ministre, député de la 1ere circonscription du Loir-et-Cher, affrontait lui aussi un candidat de la Nupes, Reda Belkadi. Le ministre l'emporterait avec 56,47% des voix, selon les résultats définitifs communiqués par le ministère de l'Intérieur. 

Stanislas Guerini, pas de couac pour le lieutenant de Macron

Député sortant de la 3e circonscription de Paris (17e et 18e arrondissements), Stanislas Guerini pourrait être battu par la Nupes. Arrivé derrière la candidate de l'union de la gauche au 1er tour (38,66% contre 32,50%), le délégué général de La République en Marche aurait pu échouer à conserver son siège. Il n'en a finalement rien été : selon les chiffres partiels du ministère de l'Intérieur (sur 97% des bulletins dépouillés), le ministre de la Fonction et de la Transformation publique sortirait vainqueur des législatives avec 51,03% des suffrages exprimés en sa faveur. Il devance ainsi Léa Balage El Mariky (48,95% des voix), candidate de la Nupes.

Yaël Braun-Pivet, une nouvelle victoire évidente

Après avoir réussi un tour de force en 2017 en délogeant le député en place depuis 24 ans, Yaël Braun-Pivet entendait rempiler. Candidate dans la 5e circonscription des Yvelines, la ministre des outre-mer l'a emporté avec 60,9% des suffrages face à Sophie Thevenet (39,1%), son adversaire de la Nupes, selon les résultats partiels du ministère de l'Intérieur sur 75% des bulletins dépouillés. D'autant plus sur un territoire historiquement à droite et macroniste ces dernières années.

Olivier Véran réélu et confirme son avance

L'ancien ministre de la Santé a été réélu député de la 1ere circonscription de l'Isère. Arrivé en tête au soir du 1er tour avec 40,5% des suffrages exprimés, celui qui est désormais chargé des Relations avec le Parlement ne disposait toutefois que d'un peu plus de trois points d'avance sur sa rivale investie par la Nupes. Il a toutefois été réélu avec 55,53% des suffrages, selon les résultats définitifs du ministère de l'Intérieur. Son opposante, Robin Salomé, a eu 44,47% des voix en sa faveur.

Gabriel Attal, une formalité de 2e tour

C'est une autoroute qui s'ouvre devant Gabriel Attal. Crédité de 48,06% des suffrages au 1er tour, le désormais ministre des Comptes publics ne devrait pas avoir de mauvaise surprise dans la 10e circonscription des Hauts-de-Seine, d'autant que son adversaire, Cécile Soubelet (Nupes), compte près de 18 points de retard (30,75%). Selon les résultats partiels communiqués par le ministère de l'Intérieur prenant en compte 92% des inscrits, Gabriel Attal obtient 59,83% des voix à l'issue du second tour des législatives et s'impose face à la candidate de la Nupes. Cécile Soubelet aurait eu 40,17% de votes en sa faveur.

Franck Riester, le quatre à la suite

Comme Brigitte Bourguignon, Franck Riester faisait face à un candidat du Rassemblement national au 2e tour. Rien d'étonnant dans la 5e circonscription de Seine-et-Marne, territoire qui avait placé Marine Le Pen en tête au 1er tour de la présidentielle et qui lui avait accordé 48% des suffrages au 2e. Après avoir décroché 29,27% des voix dimanche dernier, le ministre du Commerce extérieur a rempilé dans une circonscription dans laquelle il est élu sans discontinuer depuis 2007. A l'issue du second tour des législatives, il l'emporterait à 53,21% des voix.

Clément Beaune, pas d'échec pour sa première

Candidat à une élection pour la première fois, Clément Beaune était inquiet sur le scrutin des législatives. Investi sur la 7e circonscription de Paris (parties des 4e, 11e et 12e circonscriptions), le ministre chargé de l'Europe a été devancé par Caroline Mecary, candidate de la Nupes (41,40% contre 35,81%), sur une terre propice à Emmanuel Macron depuis 2017. Cependant, il a été réélu à 50,73% des suffrages selon BFM TV, tandis que son adversaire de la Nupes a remporté 49,2% des voix.

Olivia Grégoire, à nouveau élue sans difficulté

La nouvelle porte-parole du gouvernement n'a pas été en mesure d'être bousculée dans la 12e circonscription de Paris (parties des 7e et 15e arrondissement). Créditée de 39,51% au 1er tour, elle devançait déjà largement son adversaire Céline Malaisé (Nupes, 22,34%). Elle a confirmé son résultat et a été élue à 69,21% des voix selon les résultats partiels du ministère de l'Intérieur (91,85% des inscrits).

Justine Benin rate son pari

Elue députée de la 2e circonscription de la Guadeloupe en 2017, Justine Benin a terminé le 1er tour devant son adversaire divers gauche, Christian Baptiste (31,31% contre 26,78%). Mais sur ce territoire, le vote anti-Macron est très élevé : Jean-Luc Mélenchon avait obtenu plus de 50% des suffrages au 1er tour de la présidentielle, avant que Marine Le Pen n'en décroche 69%. Lors du second tour des législatives, la secrétaire d'Etat chargée de la mer a été battue par le candidat divers gauche Christian Baptiste (Nupes). Elle devrait donc démissionner du gouvernement.

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