Résultat d'Olivier Faure aux législatives 2022 : en tête sous la bannière de la Nupes

Résultat d'Olivier Faure aux législatives 2022 : en tête sous la bannière de la Nupes OLIVIER FAURE. Olivier Faure arrive en tête en Seine-et-Marne au premier tour des élections législatives ce dimanche 12 juin 2022, en portant les couleurs de la Nupes.

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[Mis à jour le 12 juin 2022 à 21h56] Député PS de la 11ème circonscription de Seine-et-Marne depuis 2012, Olivier Faure brigue un troisième mandat pour garder son siège à l'Assemblée nationale ce 12 juin, pour le premier tour des élections législatives 2022. Il porte les couleurs de la Nupes. Selon les estimations de France 2, le candidat est arrivé en tête avec 47% des voix obtenus à l'issue du premier tour.

Olivier Faure a troqué la bannière du Parti socialiste pour celle de la coalition de la gauche : la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes). Un accord inédit, obtenu à l'issue d'âpres négociations, grâce auxquelles Olivier Faure n'a pas de concurrent issu de La France insoumise ou d'Europe-Ecologie-Les Verts face à lui. Une situation qui avantage le député sortant. Sans autre prétendant de gauche et en tant que seule figure nationale à se présenter dans le secteur, le patron du PS espère avoir un boulevard devant lui pour les scrutins législatifs.

Avec cette union de la gauche, qu'Olivier Faure a défendu malgré les désaccords et les fêlures qui se sont créés au sein du Parti socialiste, le candidat entend regrouper les voix des électeurs socialistes, insoumis et écologistes et supplanter ses adversaires de la majorité présidentielle et de la droite. Une force sur le papier mais en pratique l'alliance présente encore des faiblesses, notamment un groupe de dissidents de poids qui s'est créé dans les rangs du PS malgré l'avertissement du premier secrétaire du parti : tous les candidats dissidents seront exclus du parti.

Candidat Nupes aux législatives, le volte-face d'Olivier Faure ?

Le PS continue de perdre en force et l'élection présidentielle de 2022 a failli être un coup fatal pour le parti de la gauche. Avec moins de 2% des voix recueillies par Anne Hidalgo contre 21,95% pour Jean-Luc Mélenchon, les rapports de force se sont inversés et la France insoumise s'est imposée comme la nouvelle première force de gauche. A l'aube des législatives, Olivier Faure avait deux possibilités : poursuivre le combat politique seul et compter sur l'implantation locale du PS pour rester présent dans l'hémicycle ou rejoindre l'alliance de la gauche et bénéficier des viviers de voix des électeurs socialistes, écologistes et surtout insoumis. Le patron du PS a fait le choix de la sécurité en présentant ses candidats sous la bannière Nupes plutôt que celle du PS contre l'avis des ténors de la gauche qui ont vu dans cette alliance la "mort" et la "soumission" du PS à la radicalité des insoumis.

"Il n'y a pas de soumission aux Insoumis (...), il y a un accord, une volonté de construire une coalition, ce n'est pas une soumission", a contredit Olivier Faure sur BFMTV le 5 mai lors de la signature de l'accord. Et d'ajouter : "Les points de convergence sont tellement nombreux que ce serait fou de passer à côté et de considérer que parce que nous avons des désaccords, nous ne pouvons pas gouverner ensemble". Pourtant nombre de socialistes ne sont pas de cet avis, jugent les divergences entre PS et LFI trop profondes et estiment qu'elles portent sur des valeurs fondamentales du parti, à commencer par l'Europe. Olivier Faure, lui-même, faisait partie de ceux-là lors de son accession à la tête du parti et assurait que le PS était la force autour de laquelle la gauche devait s'articuler pour accéder aux responsabilités.

Olivier Faure, faiseur de la fin du PS ?

"Quand le Parti socialiste disparaît, c'est toute la gauche qui disparaît. Lui seul peut faire la jonction entre les revendications du centre-gauche et de la gauche de la gauche", assurait Olivier Faure en 2018. Quatre and plus tard, ces convictions ont perdu de leur force et le premier secrétaire du PS s'est rangé derrière la gauche de la France insoumise en signant l'accord de coalition. Les grandes lignes du programme de l'alliance sont celles de LFI, la majorité des circonscriptions reviennent aux candidats LFI – plus de 300 contre 70 pour les socialistes – et surtout en cas de majorité les signataires ont accepté de défendre la nomination de Jean-Luc Mélenchon en tant que Premier ministre.

La décision d'Olivier Faure, a suscité la colère des poids lourds de la droite comme l'ancien président de la République, François Hollande, qui fut un temps le maître à penser du patron du PS. Au sein de la famille politique des désaccords se sont renforcés au point que certains ont promis des candidatures dissidentes sous l'étiquette du PS comme les investitures de la Nupes. Signe qu'un point de non-retour a été atteint : Olivier Faure a assuré que les candidats dissidents seraient exclus du parti, ajoutant à la fragilisation de la force politique. Celui qui souhaitait "[pouvoir] parler à l'ensemble de ces forces" en se posant en leader a finalement rejoint les autres gauches mais sans en être à la tête.

Olivier Faure contre les anciens ténors du Parti socialiste

En discutant puis en signant l'accord de la gauche avec Jean-Luc Mélenchon, Olivier Faure s'est attiré les foudres de ses prédécesseurs et des anciennes figures du parti à la rose. Bernard Cazeneuve, Jean-Christophe Cambadélis ou encore François Hollande ont accusé le premier secrétaire du PS de mener le parti à sa perte. Des critiques qu'Olivier Faure a renvoyé aux visages de ses détracteurs taclant "ces gens qui ont été aux commandes du Parti socialiste à un moment où il était au plus haut..." Selon lui, être à la tête de parti aujourd'hui n'est plus si simple car, en plus de maintenir le bateau à flot il faut essuyer les reproches de ce que "tous les autres ont pu faire avant" lui. Le 1er mai sur France Inter, le socialiste tire à boulet rouge sur le CICE (crédit d'impôt compétitivité emploi à destination des entreprises, ndlr), sur la loi El Khomri ou encore l'emploi du 49.3... Tous passés ou utilisés pendant le quinquennat de François Hollande. Les anciens ténors de la droite n'ont pas flanché face aux remontrances d'Olivier Faure martelant que le député et patron du PS "brad[ait] l'histoire" du parti, pour reprendre les propos du maire du Mans Stéphane Le Foll, contre une poignée de circonscriptions.

Ancien Aubryste, ancien Hollandais... Qui est Olivier Faure ?

Député socialiste de Seine-et-Marne, Olivier Faure est actuellement président du groupe "Nouvelle gauche" à l'Assemblée nationale ; qui réunit les députés socialistes et assimilés. Il avait déjà pris la tête du groupe parlementaire en décembre 2016, après la nomination de Bruno Le Roux au gouvernement. Une fois réélu député, en juin dernier, il avait à nouveau obtenu la confiance des élus socialiste. De fait, Olivier Faure est un homme de réseau, qui connaît l'appareil socialiste de l'intérieur, qui a tissé au sein du parti des relations durables avec la nouvelle garde et conservé de très bons rapports avec d'anciennes figures de sa famille politique.

Il n'a pas encore 25 ans lorsqu'il intègre le PS, comme jeune rocardien. Ses premiers pas en politique, il les fera comme assistant parlementaire, auprès du député Gérard Gouzes. Dans les années 1990, il sera conseiller ministériel de Martine Aubry au ministère du Travail, puis directeur de cabinet adjoint de François Hollande lorsque ce dernier est Premier secrétaire du parti. Des années qu'il doit aujourd'hui se remémorer avec une nostalgie ironique, puisqu'il assistait alors... Stéphane le Foll. Auprès du maître de la synthèse, il devient une cheville ouvrière au sein d'un PS qui s'apprête à accéder aux plus hautes responsabilités. Il sera d'ailleurs "Monsieur opinion" de François Hollande, lorsque celui-ci décidera de se lancer dans l'élection présidentielle.

Lorsque François Hollande accède à l'Elysée, Olivier Faure est élu député, dans une circonscription de Seine-et-Marne. Il est aussi conseiller spécial du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Ses prises de positions dans les médias ou à l'Assemblée, à la fois consensuelles et marquées par de bons mots dont il a fait sa marque de fabrique, séduisent à la fois l'exécutif et la direction du PS. Il est désigné porte-parole du parti en 2014. A ce poste, il saura naviguer entre la ligne social-libérale du gouvernement et les désapprobations de plus en plus audibles des frondeurs. Légitimiste jusqu'au bout des ongles, malgré sa volonté manifeste de préserver l'unité et les voix discordantes, il choisira de rejoindre Benoît Hamon à l'issue de la primaire à gauche.

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