Cette région est "la poubelle de la France", selon le président d'une association écologiste

Cette région est "la poubelle de la France", selon le président d'une association écologiste Ce territoire concentre plus de la moitié d'une forme de déjections et cela entraîne des problèmes de santé publique.

Les farouches oppositions entre les agriculteurs et les militants écologistes ne manquent pas. Ils s'affrontent sur les normes environnementales exigées au nom de la transition écologique mais coûteuses pour les exploitants agricoles. Ils s'accrochent sur la question des pesticides et autres produits phytosanitaires : les écologistes rêvent de les voir interdits, tandis que de nombreux agriculteurs veulent pouvoir y recourir tant qu'aucune solution alternative n'est proposée. Et les deux camps s'opposent aussi sur la question de l'élevage intensif.

Ce mode de production peut avoir de lourdes conséquences sur l'environnement. Qui dit élevage, dit bétails et dit fumier. Plus il est présent en grande quantité et plus le lisier peut entraîner des dégâts, notamment la prolifération d'espèces indésirables et dangereuses. Certaines régions, qui concentrent à elles seules la majorité des déjections animales, souffrent depuis plusieurs décennies des conséquences environnementales et, à force, sanitaires. L'une d'elles en particulier doit gérer "60 % du lisier français" selon le militant écologiste Yves-Marie Le Lay dans 20Minutes.

Cette région, c'est la Bretagne. La pointe du nord-ouest français n'est pas la zone la plus agricole de France : elle n'abrite que 7% de la surface agricole du pays. Pourtant, elle concentre 50% des élevages de porcins, 50% des élevages de volailles et 30% des bovins selon Reporterre. Un cheptel considérable dont la "quantité de lisier, de fientes et de fumier produite chaque année dans les quatre départements bretons équivaut aux déjections émises par 50 millions d'habitants", compare l'association Eaux et rivières de Bretagne. Une surexposition au lisier et à ses effets sur la nature qui pousse Yves-Marie Le Lay à dire qu'il "faut que la Bretagne arrête d'être la poubelle de la France".

La colère du militant écologiste n'est pas tant due aux déjections animales, mais au fait qu'elles favorisent la prolifération de l'algue verte sur les côtes bretonnes. Or, ce végétal est responsable de la mort de plusieurs animaux et même de personnes. La justice a d'ailleurs reconnu qu'un homme est décédé en étant asphyxié par les émanations d'hydrogène sulfuré se dégageant des algues en putréfaction le mardi 24 juin 2025. Une première et une victoire pour les militants qui luttent contre la prolifération de cette algue comme Yves-Marie Le Lay.

Cette algue dégage effectivement un gaz qui, en grande quantité, peut s'avérer mortel lorsqu'elle pourrit sur les plages. Sauf que ce végétal naturellement présent sur les côtes françaises se développe à vitesse grand V dans les eaux riches en nitrates. Elle se plait donc particulièrement dans les eaux bretonnes dans lesquelles se déversent les grandes quantités de nitrates issues du lisier. Nombreux sont les militants écologiques à appeler à une régulation de l'élevage intensif en Bretagne et au remplacement de certaines cultures, seuls moyens, selon eux, de faire baisser le taux de nitrates dans les eaux et donc la présence de la toxique algue verte.