Ce superbe village de 250 habitants n'en peut plus de gérer jusqu'à 800 000 touristes par an : "La foule dicte son propre rythme"
C'est en train de devenir une des grandes problématiques de l'été. De Saint-Malo à Barcelone en passant par Venise, de nombreuses villes souffrent d'une surfréquentation touristique qui épuise les infrastructures et exaspère les locaux. Mais le phénomène touche aussi de plus en plus de petits villages, souvent classés parmi les plus beaux de France. Surpeuplés en été, beaucoup cherchent des solutions pour réguler le flux des visiteurs et préserver la qualité de vie des habitants.
Un charmant village du sud de la France à encore fait la une cet été pour le ras-le-bol qui anime désormais ses résidents. Il s'agit de Saint-Guilhem-le-Désert, niché dans la vallée de l'Hérault. Avec ses ruelles médiévales et son abbaye millénaire, ce bourg de 250 âmes seulement draine chaque année entre 600 000 et 800 000 visiteurs. Une pression touristique devenue insoutenable pour les habitants. "Ça me gêne dans ma vie de tous les jours", déplore Gérard Vareilhes, un retraité du village, au micro de France Info. "On ne sort pas quand on veut, on ne va pas faire des courses quand on veut, il faut calculer son truc".

"La foule impose son rythme", abonde un autre riverain. Et même les nuits sont devenues pénibles : "Il n'est pas question de laisser les fenêtres ouvertes", poursuit Gérard Vareilhes, "On doit tout fermer, mettre la climatisation, il y a du bruit".
Face à cette situation, la mairie tente depuis plusieurs années de réguler les flux, en réduisant l'accès au parking du centre et en aménageant un autre à l'extérieur qui peut grimper au-delà des 500 places, avec navettes gratuites. "Quand vous êtes dans un endroit où il y a trop de monde, les gens sont stressés", explique le maire Robert Siegel, toujours à France Info. "C'est quelque chose qui n'est pas agréable pour le visiteur."
L'office de tourisme, avec les élus et les commerçants, cherche quant à lui à répartir les vacanciers dans les 28 communes de la vallée de l'Hérault, et fait la promotion du territoire sur les ailes de saison. Alors que Saint-Guilhem-le-Désert concentre la totalité des visites ou presque sur 40 jours à peine, il s'agit de faire venir les touristes sur une période et dans un périmètre plus larges, indique France Bleu, et pourquoi pas plus longtemps pour lisser les pics de fréquentation.
Pour booster la capacité des quelque 25 chambres disponibles(hôtels, gîtes et locations confondus), de nouveaux établissements sont recherchés en périphérie du village, dans les autres communes de la Vallée de l'Hérault. Le label "Grand Site de France", dont bénéficie la Vallée de l'Hérault, est aussi un enjeu, le jury national se réunissant bientôt pour décider de son maintien ou de sa suppression.
L'objectif affiché est bien d'attirer des touristes toute l'année, et plus seulement l'été. Un défi de taille pour ce joyau languedocien, victime de son succès.