Meurthe-et-Moselle : un homme dans le coma, un tir policier à l'origine du drame ?

Meurthe-et-Moselle : un homme dans le coma, un tir policier à l'origine du drame ? L'homme était au volant d'une voiture lorsqu'il a été touché. Alors qu'il était toujours dans le coma mercredi 5 juillet, l'avocat de sa famille a fait savoir qu'une plainte pour "tentative d'homicide volontaire" va être déposée. Ce que l'on sait.

"Au regard des éléments dont je dispose, il semble évident que le tir provient d'un membre du RAID." Ces mots sont ceux de Me Yassine Bouzrou au Monde. Avocat de Nahel, tué il y a plus d'une semaine par un policier à Nanterre, il est désormais aussi l'avocat de la famille d'Aimène B., 25 ans, actuellement plongé dans le coma après avoir reçu le 30 juin un bean bag, soit un sachet contenant des petits plombs, utilisé comme projectile par les forces de l'ordre, en pleine tête alors qu'il était au volant d'une voiture et circulait en marge des émeutes à Mont-Saint-Martin, en Meurthe-et-Moselle.

Au quotidien du soir, l'avocat a d'ores et déjà fait savoir qu'une plainte pour "tentative d'homicide volontaire" allait être déposée sous peu. De même, qu'une demande d'ouverture d'une information judiciaire. De son côté, la procureure de la République au tribunal judiciaire de Val-de-Briey a ouvert une enquête en flagrance pour "fait de violence volontaire". L'IGPN, à savoir la police des polices, a été chargée de faire toute la lumière sur les événements. 

Que s'est-il passé ?

L'homme dans le coma est un agent de sécurité prénommé Aimène, selon les informations de franceinfo. Il a été grièvement blessé après avoir reçu un projectible au niveau de la tête. Si la nature de la munition qui a touché la victime n'est pas précisément connue, il s'agirait selon la piste la plus sérieuse d'un "bean bag", une arme non létale qui correspond à un sachet rempli de billes. Ces bean bags font partie des armes intermédiaires du même type que les lanceurs de balles (LDB) utilisées par les forces de l'ordre.

Aimène a été touché alors qu'il circulait en voiture, avec deux passagers à bord, dans Mont-Saint-Martin aux alentours d'une heure du matin dans la nuit du vendredi 30 juin au samedi 1er juillet. Les trois individus se rendaient vers la frontière avec le Luxembourg, située à seulement une poignée de kilomètres.

Un tir perdu en marge des émeutes ?

Les deux passagers qui accompagnaient le jeune homme blessé dans la voiture ont assuré aux enquêteurs qu'ils ne participaient pas aux émeutes. Les fouilles du véhicule ont prouvé l'absence de feux d'artifice, de pierres ou de tout objet qui aurait pu servir de projectiles lors des émeutes. La procureure du Val de Briey a ajouté que le conducteur du véhicule n'avait pas refusé d'obtempérer.

Se trouvant à proximité des zones de violences, le jeune homme aurait pu avoir été visé par erreur selon les déclarations des policiers. Les agents du Raid présents lors des faits ont déclaré aux enquêteurs avoir été les cibles de tirs de mortiers et autres projectiles lancés depuis des véhicules dans le secteur de Mont-Saint-Martin. Ils ont également indiqué ne pas avoir eu conscience qu'un de leurs tirs a pu blesser des civils non impliqués dans les violences. Selon franceinfo, les policiers du Raid n'ont été au courant des blessures causées à Aimène qu'après le dépôt de plainte de la famille du jeune homme. L'enquête doit désormais déterminer les circonstances du drame.