Election présidentielle 2024 : à quelle date en cas de démission de Macron ?
Si Emmanuel Macron ne va pas au bout de son mandat, un calendrier est déjà prévu.
L'hypothèse bruisse depuis que les scénarios du résultat des élections législatives s'affinent : si le Rassemblement national obtient une majorité absolue ou relative au soir du 7 juillet, quid de l'avenir d'Emmanuel Macron comme président de la République ? A vrai dire, à chaque situation sa conséquence. Mais une chose est sûre : la fin de mandat du chef de l'Etat s'annonce houleuse, semée d'embûches et, surtout, ne lui permettra pas de mettre en œuvre sa politique. Les équilibres parlementaires vont changer, au point de faire vaciller le locataire de l'Elysée ? S'il a exclu de démissionner, Emmanuel Macron n'en serait pas à son coup d'essai en prenant tout le monde de court. Si l'hypothèse reste infime car elle ne résoudrait en rien le blocage parlementaire à venir, des dispositions sont toutefois prévues dans la Constitution quant aux modalités d'organisation d'un tel scrutin. Quand pourraient-elles avoir lieu si l'ancien ministre de François Hollande quittait la rue du Faubourg-Saint-Honoré ?
Qu'est-ce qui pourrait entraîner une démission d'Emmanuel Macron ?
La composition de l'Assemblée nationale à l'issue des élections législatives peut devenir un élément de blocage pour le gouvernement et le chef de l'Etat. S'il n'obtient pas de majorité, absolue ou relative, Emmanuel Macron ne pourra pas mener sa politique puisqu'un autre parti sera à l'œuvre au gouvernement. Mais si aucun parti ne dispose de majorité absolue (289 sièges au moins), c'est toute la politique nationale qui risque d'être à l'arrêt faute de pouvoir faire passer des lois et de constituer un gouvernement soutenu par une majorité. Rappelons qu'une simple motion de censure votée par une majorité de députés fait tomber instantanément un gouvernement. Face à cet immobilisme, Emmanuel Macron pourrait concevoir sa démission comme la seule solution pour faire avancer le gouvernement dans un sens ou dans l'autre.
Une démission d'Emmanuel Macron aurait pourtant des conséquences institutionnelles limitées. Celle-ci permettrait de changer de chef d'Etat, mais pas de revoir la composition de l'Assemblée nationale et ne résoudrait pas le blocage institutionnel.
Mais si Emmanuel Macron peut décider de démissionner, rien ne l'y oblige pas même un blocage institutionnel dû à l'absence de majorité à l'Assemblée nationale. Ce n'est d'ailleurs pas un cas "d'empêchement" entraînant de facto une nouvelle élection présidentielle, comme le prévoit la Constitution.
Interrogé sur le sujet, le chef de l'Etat s'est montré très clair quant à une éventuelle démission de sa part et a assuré que cela n'arrivera pas même après une défaite aux législatives et une perte de majorité à l'Assemblée.
A quelle date une élection présidentielle pourrait-elle avoir lieu en 2024 ?
Si, malgré tout, Emmanuel Macron bouscule son monde et décide de quitter ses fonctions, le président du Sénat serait chargé de l'intérim en attendant l'organisation d'une nouvelle élection présidentielle. Celle-ci doit être organisée "vingt jours au moins et cinquante jours au plus après l'ouverture de la vacance ou la déclaration du caractère définitif de l'empêchement. Par exemple, s'il démission le 1er septembre, le 1er tour pourrait se dérouler au plus tôt le 21 septembre. En revanche, le 2e tour ne pourrait pas avoir lieu plus tard que le 21 octobre. Cela entraînerait donc, à nouveau, une campagne express.