Résultat de Florian Philippot aux législatives 2022 : nouvelle claque pour l'ex-RN

Résultat de Florian Philippot aux législatives 2022 : nouvelle claque pour l'ex-RN PHILIPPOT. Florian Philippot arrive en 6e position dans la 6e circonscription de Moselle avec 4,62% des voix.

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[Mis à jour le 12 juin 2022 à 22h14] On connaît les résultats définitifs du 1er tour des élections législatives dans la 6e circonscription de Moselle. Kévin Pfeffer (RN) y arrive en tête avec 30,58% devant Christophe Arend (ENS) à 22,13% et Jonathan Outomuro (NUPES) à 17,32%. Florian Philippot (DSV) se place en 6e position avec 4,62% des voix, selon les remontées du ministère de l'Intérieur. Le président et fondateur du parti des Patriotes ne sera donc pas présent au second tour dimanche prochain, lui qui entendait porter ses idées souverainistes à l'Assemblée Nationale avait conclu "l'Union pour la France" avec Génération Frexit et avec le député de 8e circonscription de l'Essonne, Nicolas Dupont-Aignan. Ensemble, ils souhaitaient envoyer des députés dans 500 circonscriptions françaises à l'issue des élections législatives.

Ancien conseiller municipal de Forbach, une ville de Moselle, et ancien vice-président du Front national, Florian Philippot fut également député européen sur la période de juillet 2014 à juillet 2019. Son dernier poste en date est celui de conseiller régional du Grand Est, un poste qu'il a occupé pendant cinq ans, de 2016 à 2021. Entre-temps, il a fondé le parti des Patriotes, qu'il préside encore à ce jour. Ces élections sont l'occasion pour lui de se relancer pour de bon dans l'arène politique et d'implanter son parti localement... Mais aussi de siéger à l'Assemblée pour la première fois.

Qui Florian Philippot affrontait-il dans la 6e circonscription de la Moselle ?

Avec Florian Philippot, ils étaient treize à candidater dans cette circonscription qui comprend les villes de Forbach, de Behren-Lès-Forbach, de Freyming-Merlebach, ou encore de Stiring-Wendel. Si Christophe Arend, le député LREM sortant, semblait en bonne passe de passer ce premier tour, il a de la concurrence à droite : déjà battu au 1e tour de 2017 par un candidat d'extrême-droite, il concourt cette fois dans une circonscription acquise au RN lors de la présidentielle, avec 36,1% des voix pour Marine Le Pen au 1e tour, et 56,3% au second. Un constat similaire dans la plupart des 9 circonscriptions du département, qui ont donné la candidate d'extrême-droite vainqueur ou au coude à coude avec le président réélu.

Pour porter le RN à l'Assemblée, le candidat Kevin Pfeffer, le trésorier et membre du bureau exécutif du RN, peut également compter sur son poste de conseiller régional du Grand Est. A l'extrême de l'échiquier politique, on trouve également Eric Diligent, représentant des idées de Reconquête !. Ces candidats concurrents étaient autant d'obstacles pour un Florian Philippot qui a refusé tout rapprochement et alliance avec Marine Le Pen et Eric Zemmour. Il devra également affronter Marc Friedrich, suppléé par Michel Florsch pour LR, et Christophe Mouynet, d'Ensemble pour les Libertés, un parti divers aux idées sensiblement similaires aux siennes, notamment en ce qui concerne l'opposition aux mesures sanitaires (avec un #balancetoneffetsecondaire) pour fustiger la dangerosité des vaccins. 

Florian Philippot et Nicolas Dupont-Aignan

Ils concourent aujourd'hui les mains jointes. Nicolas Dupont-Aignan et Florian Philippot, deux hommes politiques aux idées souverainistes, ont amorcé leur rapprochement il y a quelques temps. D'abord, ce sont leurs similitudes idéologiques qui les ont amenés à se prononcer sur les mêmes sujets, de l'importance des "libertés" à l'indépendance de la France vis-à-vis d'organisations comme l'OTAN ou l'Union européenne... Jusqu'à prendre part aux mêmes manifestations. Au plus fort de la crise sanitaire, ils se sont imposés comme les figures de proue des manifestations dites "antivax". De son côté, Florian Philippot encourageait les Français à réaliser un blocage total du pays, dénonçant un "coup d’Etat sanitaire" et justifiant ses actions par un amour de la "liberté"" et de la "Résistance", faisant un parallèle avec les actions de de Gaulle face à l’occupation nazie il y a 80 ans. Il a poursuivi ses actions de contestation en participant notamment aux manifestations de soutien au Convoi de la liberté en février 2022.

Approché (selon ses dires) par Eric Zemmour à l'aube de la présidentielle, l'ancien bras droit de Marine Le Pen a finalement officialisé son soutien à Nicolas Dupont-Aignan le 14 mars dernier, après son échec pour obtenir les 500 signatures nécessaires pour se présenter dans la course à l'Elysée. "C'est la seule candidature qui défend clairement les libertés, qui dit qu'il n'y aura plus jamais de pass vaccinal ni de masque en France. Mais c'est aussi le candidat de l'indépendance, de la souveraineté puisqu'il pose la question aux Français de l'appartenance à l'Union européenne", avait-il expliqué au micro de RMC le 25 mars dernier.

Florian Philippot et l'Union pour la France

Florian Philippot est donc candidat dans la 6e circonscription de la Moselle, celle de Forbach, où il avait échoué en 2017. Il s'était incliné au second tour à 43,04% face au député RN Christophe Arend (56,96%). Malgré les distances qu'il a pris avec certaines figures de l'extrême-droite, le souverainiste ne concourt pas seul aux législatives. En effet, c'est sous la bannière de l'"Union pour la France" qu'il se présente, en vertu d'un accord de parti avec Debout la France, présidé par Nicolas Dupont-Aignan, et le mouvement Génération Frexit. "Pour la première fois, les patriotes, les gaullistes et les souverainistes bâtissent une véritable dynamique de rassemblement", pour défendre "les libertés publiques, l'indépendance de la France et un modèle social si durement attaqués par Emmanuel Macron", avait écrit Florian Phillipot dans un communiqué publié par Les Patriotes, son parti. Ensemble, ils espèrent présenter leurs candidats dans 500 circonscriptions, ce qui suppose de faire concurrence au RN et à Reconquête!. 

Philippot, une tentative de candidature à la présidentielle 2022

De manière symbolique, Florian Philippot choisit la date du 14 juillet 2021 pour annoncer sa candidature à l'élection présidentielle de 2022. Le lancement de sa campagne s’est organisé le 24 octobre 2021 aux Docks de Paris, à Aubervilliers. Il y déclarait vouloir "défendre les libertés individuelles" et promouvoir ses valeurs politiques à travers le souverainisme de la France et la prise en charge des problématiques sociales du pays. C'est en tant que candidat des Patriotes, son propre parti politique, qu'il comptait participer à l'élection. La création de ce dernier en 2017 marque la fin de son engagement auprès du Front national et de Marine Le Pen. S'il n'est pas réélu aux postes de député européen et de conseiller régional du Grand Est, sa notoriété médiatique augmente sensiblement lorsqu'il s'oppose aux mesures de restriction imposées par le gouvernement face à la crise sanitaire du Covid-19. Finalement, ce souverainiste anti-Européen n'est pas parvenu à récolter les 500 parrainages nécessaires pour se porter candidat à la présidentielle. Le 14 mars 2022, il abandonne donc cette ambition et officialise son soutien à Nicolas Dupont-Aignan, préférant soutenir le souverainiste plutôt que la candidate d'extrême-droite avec qui il a de plus en plus de divergences.

Quelles sont les convictions politiques de Florian Philippot ?

Le candidat souverainiste de la Moselle est un habitué des prises de position et des prises de parole clivantes : ce sont d'ailleurs grâce à elles qu'il s'est fait remarquer ces cinq dernières années, depuis qu'il a quitté le Front National de Marine Le Pen. En effet, s'il n'avait pas été réélu aux postes de député européen et de conseiller régional du Grand Est, sa notoriété médiatique a augmenté sensiblement lorsqu'il s'est opposé aux mesures de restriction imposées par le gouvernement face à la crise sanitaire du Covid-19. Par ailleurs, il a été un fervent partisan des manifestations "antivax", qu'il a organisé parfois, et a dénoncé l'état alarmant du système de santé publique du pays.

Aux côtés de Nicolas Dupont-Aignan, Florian Philippot s'impose comme l'une des figures de proue des manifestations dites "antivax", ayant lui-même refusé de se faire vacciner. Il a souvent encouragé les Français à réaliser un "blocage total du pays", tout en dénonçant un "coup d'Etat sanitaire". Il a justifié ses actions et sa participation à ces évènements au nom de la "liberté"" et de la "Résistance", faisant un parallèle avec les actions de de Gaulle face à l'occupation nazie il y a 80 ans, des déclarations qui lui ont valu d'être perçu comme une personnalité conspirationniste.

En outre le programme qu'il entend appliquer s'il remporte ces législatives s'oriente vers un souverainisme anti-Union européenne, indépendant des directives de l'OTAN et de l'Union européenne. Cela tient, entre autres, à sa volonté de sortir de l'Union européenne, qu'il considère comme une instance dictatoriale, ainsi qu'à la fin des accords de Schengen. En matière de réformes juridiques enfin, Florian Philippot se dit favorable à une perpétuité incompressible pour les criminels et s'oppose à une éventuelle réhabilitation de la peine de mort.

Biographie courte

Florian Philippot est né le 24 octobre 1981, à Croix, dans le Nord. Il entame une carrière d’inspecteur de l’administration avant de concrétiser ses ambitions politiques. En 2009, après sa rencontre avec Marine Le Pen, il s’engage auprès du Front national. Il adhère au parti en 2011 et, un an plus tard, est élu vice-président du FN. Par la suite, il occupe d’autres postes à responsabilité, comme député européen (2014 à 2019) et conseiller régional du Grand Est (2016 à 2021). En 2017, il crée et devient le président de son parti politique Les Patriotes.

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