Macron sur le Nouveau front populaire : Mélenchon, "300 circonscriptions" LFI... L'intox du président
Emmanuel Macron a martelé que l'accord du Front populaire donnait 300 circonscriptions à LFI et prévoyait Jean-Luc Mélenchon à Matignon. Deux informations démenties par la gauche.
"S'il y en a un qui doit se retourner dans sa tombe aujourd'hui, c'est Léon Blum, en pensant qu'on a appelé 'front populaire' une alliance électorale qui permettra de donner 300 circonscriptions à La France insoumise", s'est indigné Emmanuel Macron en conférence de presse, ce mercredi matin. Un chiffre brandi par le président alors qu'aucune communication officielle n'avait encore été faite par les forces de gauche en négociation. Or, dans la foulée, le Parti socialiste a dévoilé les termes d'un "accord de principe" sur la répartition des circonscriptions dans ce nouveau "front populaire". Celui-ci dément l'affirmation du président.
D'après un courrier adressé à ses adhérents, le PS indique que La France insoumise aura 229 candidats au législatives, tandis que les socialistes en auront 175, EELV en aura 92 et le PCF en aura 50. Le parti fondé par Jean-Luc Mélenchon obtient donc bien le nombre le plus important de circonscriptions au sein de la coalition des gauches, mais bien loin des "300" avancées par Emmanuel Macron.
"C'est M. Mélenchon, je pense"
Le chef de l'Etat ne s'est pas contenté d'inventer un chiffre pour grossir l'emprise de La France insoumise sur cette alliance des gauches. Il a également martelé que Jean-Luc Mélenchon serait le candidat du nouveau Front populaire au poste de Premier ministre : "Qui est le candidat du bloc d'extrême gauche et associés ? C'est M. Mélenchon, je pense", a-t-il affirmé devant les journalistes.
"Jean-Luc Mélenchon ne sera pas candidat pour être Premier ministre", déclarait pourtant le socialiste Pierre Jouvet, actif dans les négociations, mardi sur BFMTV. Affirmation confirmée par Olivier Faure mais aussi par le patron des communistes, Fabien Roussel.
Mais pour le président de la République, la tentation est trop grande de renvoyer les électeurs au souvenir des législatives 2022, lorsque la Nupes avait fait campagne avec le slogan "Mélenchon Premier ministre"... avant d'éclater quelques mois plus tard. Emmanuel Macron a bien conscience que le fondateur de LFI est devenu une figure repoussoir pour une partie de la gauche. Il espère ainsi voir la nouvelle tentative de coalition des gauches connaitre le même effondrement que sa prédécesseuse.