Qui s'occupe encore des sept péchés capitaux ?
Tout le monde connaît la liste des sept péchés capitaux, mais on aurait tort de penser qu'elle est figée pour toujours... Certains souhaitent la modifier.
Bientôt de nouveaux péchés capitaux ?

Une institution, au Vatican, a le pouvoir de changer la liste millénaire des péchés capitaux : la Pénitencerie apostolique, l'un des trois tribunaux de la Curie romaine et le plus ancien organe du Vatican. C'est là que se décident la rémission de certains péchés (induglences plénières, absolutions, etc.) pour les croyants. La Pénitencerie aopostolique est dirigée par le cardinal James Francis Stafford.
C'est son Régent, l'archevêque Gianfranco Girotti, qui a fait parler de lui récemment, en proposant dans une interview publiée par le journal du Vatican, l'Osservatore romano, que la liste des 7 péchés capitaux soit complétée. Il souhaite y ajouter des péchés plus sociaux et collectifs, inscrits dans les débats contemporains : les violations bioéthiques, la pollution, l'abus de drogue, l'abus de richesse, la contribution à l'écart entre riches et pauvres. Une proposition qui risque de provoquer un débat à l'intérieur même de l'Eglise. Mais pas uniquement.
Gourmandise ou gloutonnerie ?
Les 7 péchés capitaux n'appartiennent plus uniquement à la sphère catholique, loin de là. Ils ont largement inspiré le cinéma, la littérature, le théâtre, devenant presque un "patrimoine commun" que tout le monde connaît. C'est justement cette notoriété qui a poussé de grands chefs cuisiniers à réclamer le retrait de la gourmandise de la liste des péchés capitaux. En 2003, Paul Bocuse, Alain Ducasse et des personnalités comme André Santini ou Patrick Poivre d'Arvor publient une "Supplique au Pape pour enlever la gourmandise de la liste des péchés capitaux". Une requête très sérieuse qui considère que, loin d'être un mal, la gourmandise est un bien pour le corps et l'esprit. Et qui propose de la remplacer par la "gloutonnerie", la "goinfrerie" ou "l'intempérace". Une demande qui, à ce jour, n'a pas eu de suite. La liste est toujours la même depuis des siècles.
Une liste millénaire
La première liste de péchés capitaux, aussi appelés vices, est dressée au tout début de la chrétienté, au IVe siècle, par le moine Evagre le Pontique. Ce dernier publie alors un recueil en huit livres qui se veulent des répliques au démon pour chacun des péchés capitaux. Le huitième péché inscrit est la tristesse, ou mélancolie, qui condamne la complaisance dans le spleen et la dépression. C'est le pape Grégoire le Grand qui, au VIe siècle, la supprime. La liste sert alors surtout de repères aux moines pour repérer les tendances dont ils doivent se méfier.
C'est au XIIIe siècle, quand l'Eglise se fait plus présente et contrôle davantage les chrétiens, que la liste des 7 péchés capitaux devient connue de tous. Les catholiques ont alors l'obligation de se confesser une fois par an, et doivent connaître la liste des péchés. Saint Thomas d'Aquin établit à cette époque la liste actuelle. Ce n'est qu'avec la Réforme protestante qu'elle perdra de son influence. Même si elle, encore aujourd'hui, sujet de débats...
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