Cet aliment est banni de nombreuses cantines scolaires à la rentrée, un risque pour la santé détecté
Tout commence avec la publication en octobre 2024 d'un rapport des ONG Bloom et Foodwatch qui alertait sur le taux inquiétant de mercure dans les boîtes de thon en conserve. Le mercure est connu à cause de sa nocivité pour la santé et une trop grande présence de cette substance dans le poisson largement utilisé en cuisine faisait craindre à deux ONG un risque de contamination. En réaction, huit villes françaises ont décidé d'agir. Alors que la rentrée scolaire 2025 approche, Paris, Lille, Lyon, Bègles, Grenoble, Montpellier, Mouans-Sartoux et Rennes ont décidé de bannir "temporairement le thon des menus scolaires dont elles ont la charge", expliquent-elles dans un communiqué commun.
Du poison dans le thon ! @Bloom_FR et @foodwatchfr alertent sur la contamination généralisée du #thon au #mercure. Les supermarchés doivent retirer le poison de leurs rayons : notre santé est en jeu ! Signez notre pétition #StopMercure https://t.co/7KxsSatbbn pic.twitter.com/iCqtXMfy1s
— foodwatch France (@foodwatchfr) October 29, 2024
Comme l'explique le média 20Minutes, les différentes municipalités accepteront de réintroduire du thon au sein des menus de leurs cantines scolaires à la condition d'une révision des normes européennes : "Cette mesure ne pourra être revue sans que la limite maximale de mercure autorisée dans le thon ne soit abaissée à la teneur la plus stricte existant pour le poisson, à savoir 0,3 mg/kg ", indiquent les huit villes toujours dans leur communiqué.
Elles lancent aussi un appel auprès des ministères de la Santé et de l'Agriculture afin qu'ils défendent une réduction du taux de mercure dans le thon en conserve à la Commission européenne de Bruxelles. Les huit municipalités demandent également au gouvernement et aux parlementaires français d'interdire dans le pays la commercialisation des thons en conserve dont le taux de mercure dépasserait 0,3 mg/kg. Selon l'OMS, le mercure "constitue l'une des dix substances chimiques gravement préoccupantes pour la santé publique", rappellent les huit villes.
Un "devoir moral de l'État et des élus"
Interrogée par plusieurs antennes régionale du média Ici, Camille Doriot, responsable des campagnes de l'ONG Foodwatch, indique que "le mercure est un métal lourd comme le plomb qui va avoir en particulier des effets sur le cerveau et la formation des neurones". Toujours selon elle, "le lobby de la pêche du thon est un lobby important [...] les normes ont été construites à l'inverse de la santé publique, pour préserver des quotas de pêche élevés", déplore-t-elle.
La Fédération des industries d'aliments conservés (Fiac), quant à elle, conteste les accusations, comme le révèle 20Minutes. Elle dénonce une enquête "partiale et volontairement alarmiste" de la part des ONG. Selon elle, "la consommation de thon en conserve n'est pas dangereuse pour la santé et les produits proposés aux consommateurs respectent scrupuleusement la réglementation française et européenne".
En dépit de ces déclarations, les huit villes continuent à penser que "l'affaire est grave". Dans leur communiqué, elles disent agir au nom d'un "devoir moral de l'État et des élus" afin de protéger les citoyens, et en particulier les enfants.