Qui est Narges Mohammadi, lauréate du prix Nobel de la paix 2023 ?

Qui est Narges Mohammadi, lauréate du prix Nobel de la paix 2023 ? Le prix Nobel de la paix a été décerné, ce vendredi 6 octobre, à l'Iranienne Narges Mohammadi pour son "combat contre l'oppression des femmes en Iran". La militante est actuellement emprisonnée à Téhéran.

La militante iranienne âgée de 51 ans a reçu, ce vendredi 6 octobre 2023, le prix Nobel de la paix pour sa lutte acharnée pour les droits de l'Homme. Avec cette récompense, la commission du prix salue "son combat contre l'oppression des femmes en Iran et pour la promotion des droits humains et de la liberté pour tous". La lauréate a sacrifié sa liberté pour la lutte contre le port obligatoire du voile, la peine de mort ou encore les abus sexuels dans les établissements carcéraux. Depuis sa cellule dans la prison d'Evin à Téhéran, celle qui est également lauréate du Prix du Courage RSF, poursuit son combat qui s'inscrit dans un contexte tendu en Iran depuis plus d'un an.

La présidente du prix Nobel, Berit Reiss-Andersen, a dit espérer la libération de la lauréate d'ici décembre pour qu'elle puisse recevoir sa récompense. "Si les autorités iraniennes prennent la bonne décision, ils la libéreront, a-t-elle déclaré. Elle pourra ainsi être présente pour recevoir cet honneur, ce que nous espérons avant tout." L'ONU a également réclamé la libération de Narges Mohammadi, ce vendredi 6 octobre : "Le cas de Narges Mohammadi est emblématique des risques énormes que prennent les femmes pour défendre les droits de tous les Iraniens, a assuré le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, dans un message à l'AFP. Nous demandons sa libération et celle de tous les défenseurs des droits humains emprisonnés en Iran."

C'est donc un choix politique qu'a fait le comité Nobel. La lauréate a été condamnée en 2016 en Iran pour avoir créé et dirigé un mouvement de défense des droits de l'homme et militant pour l'abolition de la peine de mort. Narges Mohammadi est également militante et vice-présidente du Defenders of Human Rights Center, le mouvement mis sur pied par une précédente lauréate du prix Nobel de la Paix, Shirin Ebadi, primée en 2003.

La lauréate du Nobel enchaîne les arrestations depuis 1998. Condamnée à plusieurs peines de prison, elle doit encore être jugée pour de nouveaux chefs. Elle est actuellement incarcérée à la prison d'Evin à Téhéran où elle doit purger une peine de seize ans pour "propagande contre l'État". L'association Reporters sans frontières (RSF) dénonce les méthodes de la justice iranienne qui l'a rendrait victime d'un "véritable harcèlement judiciaire".

Son combat continue depuis sa cellule

Depuis sa cellule, la militante poursuit son combat pour les droits de l'Homme et parvient à communiquer avec le monde extérieur. Ces derniers mois, elle a réussi à accorder des interviews pour différents médias, dont RFI cet été. Elle est également parvenue à envoyer une lettre à Vaclav Balek, président du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, dans laquelle elle s'oppose à la nomination de la République islamique à la présidence du Forum social des droits de l'Homme de l'ONU. Elle a aussi écrit une lettre à l'Union européenne et dénoncé la situation des prisonniers en Iran.

Le mari de la lauréate, Taghi Rahmani, et leurs jumeaux âgés de 17 ans se sont réfugiés en France en 2012. Sa famille a tenu à dédier ce prix "à l'ensemble des Iraniens et en particulier aux femmes et aux filles iraniennes qui ont inspiré le monde entier par leur courage et leur combat pour la liberté et l'égalité". Elle dénonce l'"emprisonnement arbitraire" de la militante, avant d'exprimer sa tristesse car elle "ne peut être parmi nous pour partager ce moment extraordinaire". 

Autour du même sujet

Biographie