Débat présidentielle 2022 : qui a gagné ? Temps forts et sondage sur le débat

Débat présidentielle 2022 : qui a gagné ? Temps forts et sondage sur le débat RESUMÉ DÉBAT 2022. Que retenir des 3 heures d'échange entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron ? Le débat de l'entre-deux-tours de la présidentielle 2022 a été de bonne tenue, marqué par plusieurs temps forts.

L'essentiel
  • Que retenir du débat du mercredi 20 avril entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen ? Celui-ci n'a pas passionné les foules, puisque seulement 15,6 millions de personnes ont suivi ce duel d'entre-deux-tours de la présidentielle 2022 ; en 2007, elles étaient 20 millions en 2007, 17 millions en 2012 et 16 millions en 2017, toutes chaînes confondues.
  • Un sondage Elabe pour BFMTV, effectué hier soir, montre que 59% des Français ont trouvé Emmanuel Macron "plus convaincant". 53% des sondés ont jugé que le chef de l'Etat avait le plus "les qualités nécessaires pour être président", contre 29% pour Marine Le Pen. Il est probable que ce débat ne change pas vraiment le rapport de force de 2e tour et les dynamiques enregistrés dans les sondages de la présidentielle 2022.
  • Le débat d'entre-deux tours de la présidentielle 2022, mercredi 20 avril, a été cordial, sans invective, permettant à Emmanuel Macron et à Marine Le Pen de décliner les principales propositions de leur programme. Le président sortant a été plus offensif que sa rivale du soir, Marine Le Pen a montré un visage sérieux, se présentant comme la candidate "du quotidien, du pouvoir d'achat". Emmanuel Macron s'est employé à pointer les faiblesses du programme de la candidate d'extrême droite, adoptant parfois une posture professorale, nonchalante, que d'aucuns jugeront aisément d'arrogante. Il est parvenu à mettre en difficulté Marine Le Pen sur sa position vis-à-vis de la Russie, sur ses incohérences vis-à-vis de l'Union européenne et sur les failles de ses propositions économiques.

Les temps forts du débat de la présidentielle

  • Sur les salaires. Dans le volet pouvoir d'achat en début de débat, Emmanuel Macron a reproché le vote de Marine Le Pen contre le bouclier énergétique tandis que la candidate a réclamé des mesures "pérennes", notamment une augmentation des salaires. Emmanuel Macron a alors flirté avec le cours d'économie, face à une Marine Le Pen un peu décontenancée. "Vous n'augmentez pas les salaires de 10% Madame Le Pen", a-t-il dit. "Vous essayez de faire croire que vous allez augmenter les salaires, ce sont les entreprises qui augmentent les salaires, pas les services de l'Etat". "Dans la vraie vie, la banque vous demande votre salaire et se moque des primes. Pour louer un appartement aussi", a répondu Marine Le Pen. Réponse d'Emmanuel Macron : "On est tous dans la vraie vie. Mme Le Pen, vous ne ferez pas non plus des primes ! Il y a des employeurs qui feront, d’autres non". 
  • Sur l'Ukraine et le prêt russe de Marine Le Pen. "Il n'y a qu'une mesure avec laquelle je ne suis pas d'accord : c'est le blocage du gaz et pétrole russe. Ce n'est pas la bonne méthode, ce n'est pas efficace et les Français en seraient impactés", a dit Marine Le Pen. Emmanuel Macron a alors répondu sur un autre plan : "Vous avez été, je pense, l’une des premières responsables politiques européennes dès 2014, à reconnaître le résultat de l’annexion de la Crimée. Vous l’avez fait pourquoi ? Et je le dis avec gravité ce soir, parce que pour notre pays, c’est une mauvaise nouvelle : parce que vous dépendez du pouvoir russe et que vous dépendez de M. Poutine. (...) Vous avez contracté un prêt auprès d'une banque russe (...) Vous ne parlez pas à d'autres dirigeants, vous parlez à votre banquier Madame Le Pen. (...) Vos intérêts sont liés au pouvoir russe". "Emmanuel Macron sait que tout ce qu'il dit est faux. Je suis une patriote, je suis une femme libre", a répondu Marine Le Pen.
  • Sur l'Europe. Alors que Marine Le Pen a assuré ne pas vouloir sortir de l’euro, Emmanuel Macron l’a accusée de vouloir "quitter l’Union européenne sans le dire" via une série de mesures contraires aux traités. "Vous êtes dans des raccourcis qui ne marchent pas. Votre projet est un projet qui consiste au fond à sortir de l'Union européenne. L'Union européenne est une copropriété, vous n'allez pas changer la façade et dire : "Maintenant on change le nom. (...) Vous mentez sur la marchandise", a lancé Emmanuel Macron. "C'est faux, tout le monde sait que ce que je souhaite c'est l'Europe des nations (...) Vous avez une vision rabougrie de la France, la France est une puissance mondiale et non continentale", a répondu Marine Le Pen.
  • Sur le voile et la laïcité. "La laïcité ce n'est pas combattre une religion. Avec moi, il n'y aura pas d'interdiction du foulard, de la kippa et des signes religieux. Ce que vous proposez est une trahison de l’esprit français, vous allez créer la guerre civile", a insisté Emmanuel Macron au sujet de l'interdiction du voile proposée par sa rivale. Marine Le Pen se défend : "La loi que je ferai voter ne concerne que les islamistes. Je suis pour l'interdiction du voile dans l'espace public car je pense que c'est un uniforme imposé par les islamistes. Il faut libérer l’ensemble de ces femmes et pour cela il faut interdire le voile dans l’espace public".
  • Sur le Covid et l'hôpital public. "J’ai été en désaccord avec vous après le premier confinement, vous avez continué les couvre-feux, vous avez continué de fermer les commerces en considérant les essentiels et non essentiels. (...) Pendant votre quinquennat, vous aurez attendu les crises. Il n’y a que les crises qui arrivent à vous faire bouger. Les infirmières en sous-effectifs, les déserts médicaux, ça date depuis des années", a lancé Marine Le Pen, qui a rappelé qu'elle souhaite "investir 20 milliards sur cinq ans dans les hôpitaux". "Qu'est-ce que vous auriez fait ?" a interrogé Emmanuel Macron en retour, qui a eu cette phrase : "Je n'aurais pas la cruauté de revenir avec vous sur la crise du Covid", rappelant que Marine Le Pen souhaitait rendre disponible en France le vaccin russe Sputnik.
  • Sur l'économie. "Vous nous expliquez avoir fait beaucoup d’efforts pour les plus modestes, moi, ce que je vois, c’est qu’il y a 400 000 pauvres supplémentaires sous votre quinquennat (…) On vous présente comme le Mozart de l'économie, or il y a 400 milliards de déficit de la balance commerciale, un record absolu", a lancé Marine Le Pen qui a dépeint un "bilan économique qui est très mauvais et un bilan social qui est encore pire". 
  • Sur la transition écologique. Emmanuel Macron s'est montré offensif dénonçant un programme du RN qui "ni queue ni tête". "Vous êtes climatosceptique. Votre stratégie est une stratégie du tout-nucléaire. Elle n’est pas possible. Vous allez démanteler les éoliennes qui existent, ce qui coûte un argent fou. Et donc, je trouve que l’argent du contribuable pourrait être mieux utilisé". Marine Le Pen a répondu : "Je ne suis absolument pas climatosceptique, mais vous êtes un peu climato-hypocrite. [...] Vous défendez une écologie punitive, d’une grande violence pour les classes moyennes et les classes modestes". Contre les éoliennes, Marine Le Pen a ensuite accusé Emmanuel Macron d'avoir prévu des installations en mer partout "sauf en face du Touquet" (où le président possède une résidence avec son épouse - NDLR). "Ca c'est du complotisme", a rétorqué l'intéressé.
  • Sur l'école. Alors qu'Emmanuel Macron a promis une revalorisation des enseignants, Marine Le Pen l’a attaqué : "la réforme que vous proposez est une réforme qui consiste à payer les professeurs en fonction des résultats de leurs élèves. Je ne sais pas si c’est McKinsey qui a proposé ça", a lancé Marine Le Pen, en référence à l'affaire des cabinets de conseil privés qui a été très commentée tout au long de la campagne.
Le fil du débat, minutes par minutes

00:29 - Emmanuel Macron a l'avantage sur le fond mais péche sur la forme

[FIN DU DIRECT] Qui l'emporte à l'issue du débat d'entre-deux-tours ? Une chose est sûre à la différence de 2017, ce n'est pas une victoire par KO. Emmanuel Macron semble tout de même sortir du débat avec un avantage sur son adversaire, le candidat s'est imposé et a contraint Marine Le Pen à botter en touche sur certains sujets où elle semblait pourtant avoir l'avantage, notamment le pouvoir d'achat dès le début de débat. En revanche, Emmanuel Macron n'a pas gagné en capital sympathie pendant la confrontation. Alors que l'objectif pour le président sortant était de ne pas paraître hautain et arrogant, le candidat a été dans cette posture pendant la quasi-totalité du débat. Son attitude nonchalante, son regard peu porté sur sa rivale et son ton énervé ont été pointés du doigt par les éditorialistes réunis sur la plateau de France 2. Dans ces conditions, il n'est pas dit que le débat ait un impact sur les intentions de vote pour le second tour.

00:19 - Le débat d'entre-deux-tours, un "gâchis" pour Mélenchon

Le candidat malheureux au premier tour de l'élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, a été parmi les premiers à réagir à la fin du débat. L'Insoumis s'est exprimé simplement dans un tweet qualifiant le débat de "gâchis" : "Le pays méritait mieux".

00:17 - Une pointe d'humour à la fin du débat d'entre-deux-tours

Les candidats se sont eux-mêmes félicités de leur tenue pendant le débat alors qu'après plus de deux heures de confrontation, les chronomètres et donc les temps de paroles étaient à égalité. "On est beaucoup plus disciplinés qu'il y a cinq ans madame Le Pen", fait remarquer Emmanuel Macron, en référence au débat de 2017 bien plus houleux. Remarque à laquelle la candidate répond aussi par le second degré : "Oui c'est vrai, on voit qu'on a vieilli en fait". "Vous ça ne se voit pas. Moi j'ai peur que ça se voit beaucoup", conclut le président sortant. Voici le seul moment de détente survenu entre les candidats ce soir.

00:10 - Emmanuel Macron et Marine Le Pen, bons élèves pendant le débat ?

Ponctué de temps forts et de joutes verbales, le débat d'entre-deux-tours était plus dans la retenue que l'édition de 2017 qui opposait les mêmes candidats. C'est d'ailleurs le ressenti de la journaliste Léa Salamé qui explique à France 2 à la sortie du plateau qu'après la confrontation les candidats "se sont souris" et ont souri aux deux présentateurs comme pour indiquer que cela a été "de bonne tenue", qu'ils ont été "bons élèves".

00:04 - Marine Le Pen : "J'en appelle au bon sens des électeurs"

Marine Le Pen a eu le mot de la fin. "Je voudrais m’adresser au peuple français qui malgré la fatigue et la lassitude de cinq années de confrontation permanente, de dégradation de son niveau de vie, de privation de liberté individuelle et collective, aspire à la tranquillité, au bon sens dans la gestion de l’Etat", a-t-elle déclaré en critique à son adversaire, elle appelle au "bon sens de ses compatriotes", celui "d’empêcher de nuire les prédateurs d’en haut qui font de l’optimisation fiscale et puis les prédateurs d’en bas qui harcèlent les braves gens. Le bon sens de privilégier l’enracinement à la spéculation, le localisme au globalisme, la valeur travail à l’ubérisation de nos emplois, le bons sens de défendre ce qui fait l'âme de la France. Ce projet est viable, il est vital, c’est celui que je porte pour les Français pour tous les Français".

00:02 - Emmanuel Macron : "Cette élection est une élection pour ou contre l’Union européenne"

Avec deux minutes pour conclure un débat de 2h50, Emmanuel Macron a remercié son adversaire pour le débat et a souligné de profonds désaccords : "Je combats ces idées mais je vous respecte en tant que personne. Je crois que l’on a pu voir que nous avions des désaccords sincères et respectables. Cette élection est une élection pour ou contre l’Union européenne, pour ou contre l’ambition écologique". Il a ajouté vouloir faire de la protection de l’enfance un enjeu de son éventuel quinquennat. En somme, "l’une des choses qui m’importent le plus, c’est de continuer à leur bâtir un monde meilleur mais aussi de les protéger", a-t-il déclaré.

20/04/22 - 23:59 - Emmanuel Macron admet un échec sur la mise en place de la proportionnelle

Dernier sujet du débat : la démocratie notamment la proportionnelle. Marine Le Pen défend le recours normalisé au référendum et une dose de proportionnelle aux législatives. Emmanuel Macron se défend sur l'usage du référendum auquel il se dit "attaché" avant de rappeler que "plusieurs de [ses] prédécesseurs n’ont pas fait de référendum sous leur premier mandat non plus". Quant à la proportionnelle, il admet avoir "échoué à faire la révision de la constitution [qu'il] voulait faire".

20/04/22 - 23:48 - Emmanuel Macron veut maîtriser l'immigration avec une réforme de l'espace Schengen

En matière d'immigration, Emmanuel Macron veut faire la distinction entre les immigrations et défendre l'accueil des réfugiés en référence à la guerre en Ukraine. Il mise sur une réforme de l'espace Schengen "On doit réussir à mieux protéger nos frontières. Il faut renforcer nos protections intérieures et la coopération entre Etats européens parce que nous ne sommes pas le point d'arrivée", poursuit-il, citant l'Espagne, l'Italie, la Grèce et souhaitant une meilleure coopération.

20/04/22 - 23:46 - Sur l'immigration, Marine Le Pen défend son projet de loi

Marine Le Pen est revenue sur son projet de loi et son référendum sur l'immigration. Un texte présent dans le programme de la candidate et dans lequel il prévoit "l'expulsion des criminels et des délinquants étrangers, il y aura le droit du sol, parce que je pense que la nationalité française s'hérite ou se mérite, il y aura la priorité nationale au logement social, il y aura l'interdiction de la régularisation des clandestins, il y aura la modification du droit d'asile", liste-t-elle entre autres. 

20/04/22 - 23:44 - EXTRAIT VIDEO. Marine Le Pen sur l'école, temps fort du débat

Vidéo. Marine Le Pen s'est montrée offensive sur un sujet durant ce débat de second tour, celui de l'école." La réforme que vous proposez est une réforme qui consiste à payer les professeurs en fonction des résultats de leurs élèves. Je ne sais pas si c’est McKinsey qui a proposé ça", a-t-elle lancé. "Ce que vous souhaitez, c’est en réalité les payer en fonction des résultats donnés, en fonction de ce qu’ils seraient capables de faire. A côté, d’ailleurs, moi, je souhaite les revaloriser", a-t-elle dit.

"Éducation : Marine Le Pen croit en "l'assimilation républicaine" à l'école"

20/04/22 - 23:43 - Pour aller plus loin : les trois mesures choc de Marine Le Pen sur l'immigration

Le volet du débat de l'entre-deux-tours de la présidentielle consacré à l'immigration a donné aux deux candidats de donner leurs stratégies, radicalement opposées, sur le sujet. Marine Le Pen veut imposer des changements radicaux sur l'immigration, la citoyenneté et l'identité via un référendum. Elle réformerait par la même occasion le droit du sol, le droit d'asile et le regroupement familial.

20/04/22 - 23:42 - "Je ne mène pas de guerre contre la religion musulmane" précise la candidate RN

Marine Le Pen prend sur son temps de parole pour préciser : "Je ne mène pas de guerre contre la religion musulmane. Les musulmans sont eux mêmes les victimes des islamistes de leur quartier. Je considère qu'[interdire le voile dans l’espace public] c’est défendre la République et l’égalité entre les hommes et les femmes".

20/04/22 - 23:40 - Marine Le Pen maintient sa mesure sur l'interdiction du voile

Sur le port du voile, Marine Le Pen campe sur ses positions. "Je suis pour l’interdiction du voile dans l’espace public. Je pense que le voile est uniforme imposé par les islamistes et je pense qu’une grande partie des femmes qui le mettent n’ont pas le choix même si elles n’osent pas le dire. Il faut libérer l’ensemble de ces femmes et pour cela il faut interdire le voile dans l’espace public". Une proposition qu'Emmanuel Macron juge "très grave" et à même de créer "une guerre civile". Le candidat indique que "la laïcité, ce n'est pas combattre une religion et donc avec moi, pas d'interdiction, ni du foulard, ni de la kippa, ni de quelques signes religieux dans l'espace public", elle précise respecter uniquement le "neutralité" dans les services publics.

20/04/22 - 23:34 - Marine Le Pen veut lutter contre "l'idéologie islamiste"

Les candidats sont amenés sur le sujet de la laïcité et à la question "une femme pourra-t-elle porter le voile dans la rue", Marine Le Pen répond : "Moi je veux lutter contre l'islamisme". Le raccourci est fait mais la candidate tente de se reprendre : "Je ne lutte pas contre une religion, contre l'islam, qui est une religion qui a toute sa place, je m'attaque à l'idéologie islamiste qui veut imposer la charia". Marine Le Pen fait aussi le lien entre islamisme et terrorisme et veut combattre "l’idéologie islamiste qui s’attaque aux fondements de notre République." Elle ajoute : "Il y a 4500 étrangers sur le fichier FSPRT (fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste, ndlr), ceux-là devraient être expulsés". Emmanuel Macron pointe du doigt ses "rapports d'équivalence" posé par la candidate. 

20/04/22 - 23:28 - Pour aller plus loin : que propose concrètement Marine Le Pen sur le voile ?

Ce débat devait avoir lieu : l'interdiction du voile, prévu dans le programme de Marine Le Pen, a donné lieu lui aussi à un échange tendu entre les deux finalistes, Emmanuel Macron alertant : "vous allez créer la guerre civile en faisant ça". Que prévoit concrètement le projet de Marine Le Pen sur le voile ? Explications.

20/04/22 - 23:27 - Sur la sécurité, Emmanuel Macron pense avoir "tenu [ses] engagements"

Sûr de lui, Emmanuel Macron assure que pendant son mandat il a "tenu [ses] engagements" en matière de sécurité, notamment en ouvrant "10 000 postes de policiers et de gendarmes". Il affirme par ailleurs avoir augmenté "de 30% les moyens de la justice ces deux dernières années". Et il promet de poursuivre les efforts avec la création de "200 brigades de gendarmerie face à cette violence du quotidien. Ces brigades auront un rôle de stabilisation et de lutte contre les stupéfiants qui doit demeurer une priorité".

20/04/22 - 23:24 - Proposition de Marine Le Pen sur la sécurité et glissement vers l'immigration

Le sujet suivant était la sécurité mais il a rapidement dérivé sur l'immigration à l'initiative de Marine Le Pen. "La situation sécuritaire du pays est très mauvaise", aux yeux de la candidate du Rassemblement national qui voit de l'"ensauvagement [...] partout". "On est cerné par l'insécurité dans les transports, dans les campagnes et il faut y apporter des réponses très fermes". L'immigration jugée "anarchique et massive" est largement responsable de la situation et participe de "l'aggravation de l'insécurité". Marine Le Pen énumère finalement ses mesures en matière de sécurité : réarmer les policiers, rétablir les peines planchers et supprimer toute possibilité de réduction ou aménagement de peine, instaurer la présomption de légitime défense pour les forces de l'ordre, doubler le nombre de magistrats, inscrire au fichier des délinquants sexuels les harceleurs de rue, créer 25 000 nouvelles places de prison d'ici 2027.

20/04/22 - 23:17 - EXTRAIT VIDEO - L'Europe, autre point de discorde du débat de la présidentielle 2022

Retour en vidéo. Sur l'Union européenne, le débat s'est rapidement tendu, avec des positions que l'on sait opposé, sur un ton très crispé. Emmanuel Macron a usé d'on ton professoral, assurant que le programme de Marine Le Pen était, de facto, une manière de sortir de l'Union européenne.

"Débat présidentiel : Macron - Le Pen - extrait 4"

20/04/22 - 23:15 - La revalorisation des salaires des enseignants au programme de Macron et Le Pen

Qui dit éducation, dit aussi rémunération des enseignants. Sur ce point Marine Le Pen souhaite "revaloriser les professeurs de 3% par an" et promet ainsi une augmentation de 15% en cinq ans, elle tacle au passage une mesure clivante de son adversaire : "Payer les enseignants en fonction de leurs résultats (...) c'est profondément injuste". De son côté Emmanuel Macron estime que la revalorisation a débuté sous son quinquennat et il dit vouloir poursuivre les efforts "pour atteindre les 10 % et pour qu'il n'y ait plus de démarrage de carrière sous les 2 000 euros". En réponse à sa rivale, il assure que sa mesure est "inconditionnelle".

20/04/22 - 23:09 - La jeunesse doit être une priorité pour Marine Le Pen

De son côté, Marine Le Pen souhaite faire de la jeunesse qui, elle juge, "a tellement souffert dans les deux dernières années" et de l'éducation une "priorité". Mais c'est surtout sur la rémunération des jeunes qu'elle se penche et parmi ses mesures phares elle évoque l'augmentation de 200 à 300 euros par mois pour les alternants, dans la même idée elle souhaite aider "les étudiants qui travaillent parallèlement à leurs études" en leur accordant 20 à 30% de salaire en plus. "Je suis pour la gratuité aux heures creuses des trains pour les 18-25 ans", ajoute-t-elle. Sur l'éducation plus particulièrement elle considère que "les diplômes sont dévalorisés" et elle prône "le retour des filières littéraire, scientifique et économique" pour le bac.

20/04/22 - 23:03 - Les propositions pêle-mêle d'Emmanuel Macron sur l'éducation

Place au thème de l'éducation. Emmanuel Macron dit vouloir "continuer à investir" sur l'école et rappelle sa liste de propositions comme rendre à nouveau les mathématiques obligatoire dans le tronc commun du bac, l'instauration d'une demi-heure de sport quotidienne dans le primaire et le développement de l'éducation artistique et culturelle au collège. Il poursuit sur ses projets pour les niveaux "charnières" de la sixième et de la seconde où il propose un dédoublement des effectifs. Dans son pêle-mêle, Emmanuel Macron a un mot que l'amélioration de "l'orientation dès la cinquième" et le lancement d'une "grande réforme sur les filières professionnelles".

20/04/22 - 23:03 - Pour aller plus loin : où en est l'affaire McKinsey ?

Marine Le Pen vient de mentionner l'affaire McKinsey dans ce débat d'entre-deux-tours en évoquant les mesures d'Emmanuel Macron dans l'éducation. Ces soupçons d'abus dans le recours par l'Etat aux cabinets de conseils privés a perturbé la campagne du président sortant. Voici le résumé de l'affaire.

20/04/22 - 22:53 - Débat sur l'attractivité de la France dans le numérique

"Autant l’UE se mêle ce qui ne la regarde pas, autant le Google européen aurait dû lancé il y a des années", a attaqué Marine Le Pen au moment d'évoquer l'attractivité de la France et la place de l'Europe dans le domaine numérique ajoutant qu'il "faut que l’on créé au niveau européen de la même manière qu’on a créée une politique spatiale, Ariane, Airbus. Pour l’instant, les tentatives n’ont pas été transformées". Une critique à laquelle Emmanuel Macron répond : "Qui n’aime pas l’Europe ne peut pas développer les champions du numérique. Il faut qu’il y ait un marché qui fonctionne. L’Europe a créé les premiers standards, comme le RGPD. Je crois complètement à la possibilité de bâtir une Europe 2030 du numérique. En France, il faut une politique académique sur laquelle il faut investir du 10 ans. On a besoin d’un marché européen."

20/04/22 - 22:44 - Climatosceptique contre "climato-hypocrite"

Marine Le Pen rend coup pour coup et critique à son tour Emmanuel Macron le taxant d'être "climato-hypocrite". "Vous êtes le pire de l'écologie punitive. Vous avez accompagné des choses qui sont d'une grande violence pour les classes moyennes" qui "consistent à expliquer aux gens qu'ils sont coupables parce qu'ils ne s'achètent pas une voiture électrique, même s'ils n'ont pas les moyens de le faire".

"Débat présidentiel : Macron - Le Pen - extrait 2"

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Pour approfondir

Du fact-cheking réalisé par Elections Tracker pour le débat Macron - Le Pen 2022, en partenariat avec Linternaute

Les extraits vidéo du débat Macron - Le Pen sont disponibles sur cette page grâce à notre partenaire France 24 (Toute l’actu internationale sur france24.com). Des éléments de fact-checking sont disponibles ci-dessous, avec le site Elections Tracker, qui propose un service spécialisé de décryptage et de transparence des discours politiques. Il s’agit d’un outil qui retranscrit, automatiquement, sur une base quotidienne, les temps de parole et les citations des candidats sur les chaines de télévision soumises au pluralisme. Il est accessible gratuitement et s’adresse aussi bien aux professionnels traitant de la politique (médias, journalistes, partis politiques, etc.) qu’aux citoyens qui veulent se forger une conviction avant d’aller voter. Cette démarche est d’utilité publique à l’heure où, trop souvent, la multiplication de la parole et des médias complique le fait de savoir ce qui a été dit, avec autant d’objectivité que possible. Linternaute.com a décidé d’intégrer cette méthode de fact checking en temps réel lors de sa son live du grand débat, sur ce fil Twitter et dans notre direct plus haut.

Rappelons que ce grand débat d'entre-deux-tours intervenait à 4 jours du second tour de l'élection présidentielle, un scrutin pour lequel Emmanuel Macron est favori. Les sondages le créditent de près de 8 points d'avance sur Marine Le Pen. Ce débat pourrait créer une nouvelle dynamique, mais il est impossible de savoir dans quelle mesure et dans quelle proportion.

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