Gouvernement Le Pen : quels ministres pour Marine Le Pen si elle est élue ?

Gouvernement Le Pen : quels ministres pour Marine Le Pen si elle est élue ? GOUVERNEMENT LE PEN. Si elle est élue présidente de la République, avec qui Marine Le Pen gouvernerait-elle ? Passage en revue de ses potentiels ministres.

Marine Le Pen présidente de la République, l'hypothèse n'est pas à écarter totalement. Car si n'a, pour l'heure, jamais été donnée en mesure de battre Emmanuel Macron au 2e tour de l'élection présidentielle, la candidate du Rassemblement national est toutefois créditée d'un score suffisamment proche du chef de l'État pour pouvoir envisager une éventuelle installation à l'Elysée en 2022. Mais des questions subsistent autour de l'équipe qui accompagnerait au pouvoir la députée du Pas-de-Calais. Alors qu'aucun élu estampillé RN n'occupe une fonction directive plus élevée que celle de maire d'une commune de 100 000 habitants, en la personne de son porte-parole et ex-compagnon, Louis Aliot à Perpignan (Pyrénées-Orientales). Seule exception d'une équipe majoritairement composée de député, français ou européens, de conseillers départementaux et régionaux, ou encore de maires de petites communes. Si Emmanuel Macron semblait partir d'encore plus loin en 2017, Marine Le Pen, elle, ne peut compter sur des ralliements de ministrables. Si Nicolas Dupont-Aignan s'est engagé en sa faveur, le candidat Debout La France ne devrait pas hériter d'un poste, contrairement à 2017 où la candidate RN lui avait promis la fonction de Premier ministre. Par ailleurs, elle a écarté Eric Zemmour et Marion Maréchal de toute poste au gouvernement.

Alors, qui pourraient être les ministres de Marine Le Pen ? Naturellement, la candidate se veut rassurante sur le sujet et a affirmé au Figaro n'avoir "aucune inquiétude sur ma capacité à former trois gouvernements s'il le fallait." Comme lorsqu'Emmanuel Macron est arrivé à la tête du pays en 2017, elle pourrait, elle aussi, mettre sur le devant la scène politique un certain nombre de personnalités aujourd'hui inconnues du grand public, tandis que quelques membres de son entourage public pourraient être récompensés d'une fonction ministérielle. 

Quel Premier ministre pour Marine Le Pen ?

Comme Emmanuel Macron en 2017, Marine Le Pen agite la vieille et traditionnelle promesse d'une réduction du nombre de ministres si elle venait à être présidente de la République. "Je souhaite 15 ministres", a-t-elle indiqué au Figaro, ajoutant réfléchir à mettre en place "des secrétaires d'État à qui seront assignées des missions précises pour six mois." Son Premier ministre ? Elle dit l'avoir en tête, mais "personne ne vous répondra", a-t-elle évacué sur France Inter, le 12 avril. Très peu de noms ont, jusqu'ici, circulé. Tout juste la représentante du RN a-t-elle lâché quatre patronymes qui pourraient former une partie de son équipe gouvernementale : Jean-Paul Garraud, député européen et magistrat de formation et de profession (juge dans des tribunaux de grande instance ou encore avocat à la Cour d'appel de Poitiers), serait nommé ministre de la Justice. Par ailleurs, le portefeuille de l'Écologie serait attribué à Hervé Juvin, également député européen et conseiller régional, lui qui s'est prononcé contre les éoliennes et en faveur du nucléaire, soit le programme écologique de Marine Le Pen. Cette dernière cite également Jordan Bardella, chef de file du RN aux dernières Européennes et président par intérim du parti, ou encore Franck Allisio, ex-UMP passé au RN et conseiller régional en Provence-Alpes-Côte-d'Azur, comme postulants à une fonction gouvernementale. Mais l'aspirante à la fonction suprême n'a pas donné d'indication sur les maroquins qu'elle pourrait leur accorder. Ancien ministre des Transports sous Sarkozy, le seul de la bande mariniste, Thierry Mariani devrait être tenu à l'écart de tout gouvernement en raison de sa proximité reprochée avec Vladimir Poutine.

Des maires, députés ou conseillers régionaux au gouvernement ?

Excepté ces quatre noms, Marine Le Pen reste mystérieuse sur les hommes et les femmes qui pourraient l'entourer pour gouverner le pays. "Autour de moi, il y a des gens de très grande qualité (des maires, conseillers régionaux…)", a-t-elle simplement rétorqué sur France Inter. Parmi son entourage proche, des personnalités telles que le député Sébastien Chenu, les conseillers régionaux, Philippe Vardon, Hervé Fabre-Aubrespy (passé par les cabinets des ministres Pasqua et Fillon), Julien Odoul, Laurent Jacobelli, Julien Sanchez, David Rachline, Philippe Vardon ou encore Edwige Diaz pourraient être sur la liste, au même titre que Louis Alliot, maire de Perpignan, ou éventuellement Robert Ménard, celui de Béziers. Parmi les députés européens que compte le RN, Philippe Olivier, proche conseiller de la candidate, pourrait également être sur la "short-list", tout comme Renaud Labaye, son directeur de cabinet (formé à Saint-Cyr et HEC) ou même Jean-Philippe Tanguy, directeur-adjoint de la campagne, passé par l'Essec et Sciences Po Paris. Avant ces responsabilités, ce dernier était chargé d'établir le programme "Energie" de sa cheffe de file. De là à obtenir le ministère adéquat ?

"Horaces", un discret club comme réserve de ministres ?

Mais Marine Le Pen pourrait sortir quelques noms surprises de son chapeau si elle accède au pouvoir. "Il y a des gens que vous ne connaissez pas. Ils sont hauts fonctionnaires, chefs d'entreprise… Ceux avec qui j'ai travaillé ces cinq ans dernières années mais qui ont préféré garder l'anonymat", a-t-elle ajouté dans Le Figaro. Comprendre : des membres d'"Horaces", ce club très discret de hauts fonctionnaires favorables aux idées de la candidate du RN, sur qui cette dernière s'est appuyée pour construire son projet présidentiel. Une organisation lancée par André Rougé, ex-cadre chez Bouygues, et chargé de l'Outre-Mer pour le programme de la candidate frontiste. Une prérogative qui pourrait se transformer en poste ministériel dédié aux territoires ultramarins ? Si la liste des adhérents de ce cercle est particulièrement confidentielle, Le Point a dévoilé en mars que Philippe Nguyen-Cong-Duc, ex-DG du Trésor et ancien de la Caisse des dépôts, en faisait partie, conseillant Marine Le Pen sur les questions économiques, tout comme, Christophe Bay, ancien des cabinets de Jean-Pierre Chevènement et Brice Hortefeux, Roger Chudeau (ex chef d'établissement, inspecteur d'académie, inspecteur général et membre du cabinet du Premier ministre François Fillon), mais aussi un ancien proche de Dominique de Villepin et du gouverneur de la Banque de France, un ambassadeur ou encore des diplomates. Mais ces membres, s'ils semblent être le gage de crédibilité pour Marine Le Pen dans sa quête présidentielle, n'auraient pas nécessairement vocation à devenir ministres. Du moins, pour l'instant ?

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