Discours d'Attal : "pas une voix ne doit aller au Rassemblement National" martèle le Premier ministre
Gabriel Attal a prononcé un discours à l'issue des résultats des élections législatives, qui donnent la majorité présidentielle à la troisième place.
Patron de la majorité présidentielle, candidat aux élections législatives, Gabriel Attal a pris la parole dans la foulée des résultats du 1er tour, ce dimanche soir, vers 22h. L'objectif : donner la consigne du Premier ministre pour ce second tour. Il s'est fait grave, estimant que "la leçon de ce soir est que l'extrême droite est aux portes du pouvoir."
Gabriel Attal annonce ainsi que "pas une voix ne doit aller au Rassemblement National. Dans de pareilles circonstances, la France mérite que l'on n'hésite pas, jamais. Il est de notre devoir moral de tout faire pour empêcher le pire d'advenir". Il dit "se dresser de toutes ses forces contre le projet funeste de l'extrême droite" qui ne "ferait qu'ajouter du malheur au malheur" et appelle à faire élire les candidats attachés aux valeurs de la République,.
En cas de troisième position d'un candidat issu de la majorité présidentielle, Gabriel Attal annonce "le désistement de notre candidat, dont le maintien en 3e position ferait élire un candidat du RN", tout en critique les candidats de La France Insoumise du Nouveau Front Populaire. "La situation est claire : l'enjeu de ce second tour, c'est de priver l'extrême droite d'une majorité absolue." "Voter pour la République et votez pour les candidats qui défendent la République".
Avant sa prise de parole, un communiqué du parti Renaissance annonçait que les candidats du parti se désisteront dans les circonscriptions où ils sont arrivés troisième "au profit des candidats en mesure de battre le Rassemblement national et avec qui nous partageons l'essentiel : les valeurs de la République."
La majorité présidentielle est arrivée à la troisième place du scrutin, avec 21,5% des voix selon les premières estimations Ifop pour TF1 et LCI, derrière le Rassemblement National et ses alliés (34,2%) et le Nouveau Front Populaire (29,1%). Il y a donc des circonscriptions dans lesquelles les électeurs macronistes devront choisir entre le RN et le NFP. Toute la campagne de Gabriel Attal, à l'image de celle du président de la République Emmanuel Macron, a consisté à mettre un signe équivalent entre "les extrêmes". "Vous ne valez pas mieux que l'extrême droite", avait-t-il ainsi lancé au candidat Raphaël Arnault, de La France insoumise, lors d'un déplacement à Avignon.
Des avis divergents
Mardi après-midi, lors d'une réunion des cadors du camp présidentiel autour d'Emmanuel Macron, c'est plutôt la position du "ni, ni" qui a semblé mettre tout le monde d'accord, selon Le Parisien. "Ce qui est sorti de manière globale, c'est qu'il fallait un refus des extrêmes, RN et LFI" et " regarder ce qui peut être fait quand il y a un risque de victoire des extrêmes", confie un participant.
Pourtant, d'une figure à l'autre de la majorité, les avis divergent. L'ancien ministre Clément Beaune, candidat aux législatives à Paris, et la ministre déléguée Agnès Pannier-Runacher, candidate dans le Pas-de-Calais, ont signé une tribune dans Le Monde appelant à faire barrage au Rassemblement national au second tour, quitte à voter pour un candidat du Nouveau Front Populaire. A l'inverse, Gérald Darmanin a déjà indiqué qu'il ne choisirait "ni Rassemblement national, ni LFI". D'autres, comme Olivia Grégoire, ont fait une distinction au sein du Nouveau Front populaire, se disant prêts à voter pour un "socialiste modéré".