"L'équivalent de 60 piscines olympiques", une sonde a fait une découverte inattendue sur Mars
Deux sondes de l'agence spatiale européenne envoyées en orbite autour de Mars ont fait une découverte importante pour notre compréhension de la planète rouge.
"Des volcans givrés découverts sous les tropiques de Mars ". Tel est le titre du communiqué publié par l'agence spatiale européenne (Esa) pour faire état d'une découverte aussi surprenante que capitale. Les données croisées des sondes ExoMars TGO et Mars Express ont révélé la présence de givre au sommet des volcans de Tharsis, les plus hauts volcans du système solaire, qui se trouvent dans la région équateur de Mars.
Les volcans de Tharsis où du givre a été observé sont : Olympus Mons, Arsia Mons, Ascraeus Monset Ceraunius Tholus. Ils ont en leur sommet des caldeiras, de grandes cavités creusées par des chambres magmatiques vidées lors d'éruptions passées. Le givre se forme grâce à un microclimat unique dans ces caldeiras. Les vents remontent les pentes des volcans, apportant de l'air relativement humide de la surface vers des altitudes plus élevées. Cet air se condense et se dépose sous forme de givre dans les régions ombragées des caldeiras, où les températures sont plus froides.
Les plaques de givre ne sont présentes que pendant quelques heures à l'aube avant de s'évaporer sous la lumière du Soleil. Les scientifiques pensent qu'elles sont probablement très minces, environ un centième de millimètre d'épaisseur. Pour autant, la quantité d'eau estimée est colossale : environ 150 000 tonnes qui se déplacent chaque jour entre la surface et l'atmosphère. C'est l'équivalent de 60 piscines olympiques, estime l'Esa.
"Nous pensions qu'il était impossible que du gel se forme autour de l'équateur de Mars, car le mélange de soleil et d'atmosphère fine maintiennent des températures relativement élevées à la fois à la surface et au sommet des montagnes - contrairement à ce que nous voyons sur Terre, où l'on pourrait s'attendre à voir des pics gelés", explique Adomas Valantinas l'auteur principal de l'article publié dans Nature Geoscience.
Comment se fait-il que ce givre transitoire n'ait pas été découvert avant ? Premièrement, l'observation nécessitait une orbite permettant d'étudier une zone tôt le matin. Seuls les sondes Mars Express et TGO possèdent de telles orbites, tandis que les orbiteurs d'autres agences sont synchronisés avec le Soleil et ne peuvent observer qu'en après-midi. Deuxièmement, la formation de givre est liée aux saisons martiennes les plus froides, ce qui réduit la fenêtre d'observation. Il s'avère que la découverte s'est faite par hasard, les chercheurs étudiant initialement une autre piste près de l'équateur.
La découverte de ce givre a des implications sur la compréhension de la dynamique atmosphérique complexe de Mars et sur la manière dont l'eau se déplace entre les réservoirs de la planète rouge. Ces connaissances sont essentielles pour l'exploration future de Mars et la recherche de signes de vie. Le fait qu'il s'agisse d'une découverte fortuite suggère qu'il pourrait y avoir d'autres endroits inattendus sur Mars où de l'eau est présente.