Natation synchronisée aux Jeux olympiques : les changements de règles qui bouleversent le concours
Ce n'est plus le même sport, explique Julie Fabre, la directrice de l'équipe de France. C'est un sport plus stratégique mais l'avantage est que la hiérarchie établie depuis tant d'années peut voler en éclats. Mais c'est vraiment une histoire de stratégie. Ce nouveau règlement a encore plus ouvert la porte, mais il a ouvert la porte à tout le monde, pas qu'à nous, explique l'entraîneur. Sur les dix équipes des Jeux, il y en a huit qui peuvent accéder au podium. "
Il faut dire aussi que depuis les Jeux de Sydney en 2000, les danseuses russes ont monopolisé tous les titres de la discipline, soit douze médailles d'or sur douze possibles. L'exclusion de leur pays de la compétition a totalement rebattu les cartes.
Les changements
Avant chaque passage, les entraîneurs doivent fournir la liste des éléments techniques qui seront présentés dans le programme, et chacun de ces éléments se voit attribuer une note de difficulté. " Je vous donne un exemple, une rotation de 360° avec les deux jambes en l'air, ça vaut tant. Une vrille, ça vaut tant, rester à la verticale les deux jambes en l'air pendant X temps ça vaut tant, etc. Tout ça a été intégralement codifié. Les difficultés s'additionnent et à la fin ça vaut un score ", explique à l'AFP Julie Fabre, la directrice des équipes de France. Pour noter ces éléments, de nouveaux juges, les contrôleurs techniques, ont fait leur apparition. Leur rôle est simple, infliger des pénalités si les éléments annoncés ne sont pas parfaitement réalisés. " C'est simple, en gros ils appuient sur un buzzer à chaque fois qu'il y a une faute. C'est donc un malus. "
On a perdu un peu la fibre artistique. Maintenant l'objectif est de mettre le plus de difficultés possibles. Les figures sont beaucoup plus longues et beaucoup plus dures, on a moins le temps pour respirer et pour mettre des parties artistiques. Ça nous manque beaucoup quand on nage" explique la nageuse Eve Planeix
Une chorégraphie secrète
On veut passer du temps pour essayer de trouver des mouvements beaux qui procurent une émotion alors que d'autres pays ne vont pas s'embêter, ils vont travailler sur de la synchro pure, indique Laure Obry, entraîneur des Bleues. Pour le début de la compétition avec le programme technique, les Bleues présentent un ballet sur le thème du " voyage dans l'espace " inspiré par une rencontre avec Thomas Pesquet et en trois parties avec le décollage, l'apesanteur et l'atterrissage.