Débat Trump-Biden : ce qu'il faut retenir de ce dernier duel

Débat Trump-Biden : ce qu'il faut retenir de ce dernier duel DEBAT USA - Donald Trump et Joe Biden se sont affrontés une dernière fois, jeudi 22 octobre (vendredi à 3 heures, heure française), à douze jours de la présidentielle. Moins chaotique que leur dernier débat, cet échange n'a pas fait ressortir de réel vainqueur.

[Mis à jour le 23 octobre 2020 à 17h19] Donald Trump et Joe Biden se sont retrouvés dans la soirée du jeudi 22 octobre (vendredi heure française) à Nashville pour leur dernière confrontation avant l'élection présidentielle américaine. Après un premier exercice raté fin septembre, tous les observateurs attendaient ce débat. Le président et le candidat démocrate s'étaient en effet livrés à un spectacle peu constructif, se lançant des piques et se coupant la parole pour mieux attaquer. Joe Biden avait traité son adversaire de "clown", de "menteur" et de "raciste". Donald Trump évoquait "Joe l'endormi" et se demandait, à haute voix, quand est-ce que le démocrate "allait la fermer". 

Cette fois, les sujets de fond ont été évoqués dans une atmosphère bien plus calme que lors du débat précédent. Les candidats ont pu exprimer leurs idées et leur vision des États-Unis, sans oublier d'envoyer quelques vives critiques à l'adversaire. Pour ce deuxième débat, une mesure avait été prise pour éviter la cacophonie : au moment des questions de la modératrice, chaque candidat avait deux minutes pour répondre, pendant lesquelles le micro de son opposant était coupé.

Coronavirus : Joe Biden critique la gestion de Donald Trump

Les premiers échanges évoquaient la crise du coronavirus. Le candidat démocrate s'est montré très critique sur la gestion de Donald Trump. "Quelqu'un qui est responsable d'autant de morts ne devrait pas pouvoir rester président des Etats-Unis d'Amérique", a déclaré Joe Biden, en évoquant les 220 000 décès enregistrés aux États-Unis. "Il savait que le virus était dangereux, mais il ne nous l'a pas dit", a-t-il ajouté. Joe Biden a demandé au pays de se préparer à un "hiver sombre" tandis que Donald Trump a affirmé que les États-Unis voyaient "le bout du tunnel". Le président a défendu son action, indiquant que "2 millions de personnes auraient pu mourir" et a accusé son adversaire de vouloir "reconfiner" les Américains. 

Comme il l'avait promis, Donald Trump a demandé au candidat démocrate de "s'expliquer" sur l'affaire Hunter Biden, du nom de son fils, accusé d'avoir obtenu de son père, lorsqu'il était vice-président de Barack Obama, le limogeage d'un procureur ukrainien pour éviter à l'entreprise gazière Burisma des poursuites pour corruption... Une entreprise qui avait la particularité de voir siéger Hunter Biden à son conseil d'administration. "Jamais de ma vie je n'ai pris un centime d'une source étrangère", s'est défendu Joe Biden. 

Dépeignant son adversaire comme un "politicien corrompu", Donald Trump a repris sa position d'outsider de la politique, celle-là même qui l'avait fait gagner en 2016. "Je me suis présenté à cause de vous, à cause d'Obama. Si vous aviez fait du très bon travail, je ne me serais jamais présenté", a-t-il lancé. Le président a également répondu au scandale de ses impôts, révélé par le New York Times, selon lequel l'homme d'affaires n'a payé que 750 dollars d'impôts l'année de son élection. Donald Trump a indiqué qu'il avait "prépayé ces dernières années des dizaines de millions de dollars". 

Diplomatie, politique d'immigration, industrie pétrolière... 

Au sujet de la diplomatie, Joe Biden a évoqué les liens du président avec Kim Jong-Un, "son bon ami, qui est un voyou", a-t-il décrit. Le président s'est félicité de l'éloignement de la menace d'une "guerre nucléaire" et d'une "très bonne relation" avec le leader nord-coréen. "C'est comme dire que nous avions une bonne relation avec Hitler avant qu'il n'envahisse l'Europe", a lancé le candidat démocrate. Joe Biden a par ailleurs décrit la politique d'immigration de Donald Trump comme "criminelle". Il a cité une étude récente qui affirme que les parents de 545 enfants séparés de leurs familles après avoir traversé illégalement la frontière mexicaine sont introuvables. 

Joe Biden a précisé qu'il souhaitait sortir "progressivement de l'industrie pétrolière", ce qui a fait réagir son adversaire, décrivant "une sacrée déclaration". "Vous vous rappellerez de ça, le Texas ?, l'Ohio ?, la Pennsylvanie ?", a interpellé le président américain, s'adressant à ces États-clés qui peuvent faire basculer l'élection américaine. Donald Trump s'est vanté de la qualité de l'air et de l'eau des États-Unis, qui n'ont pas été aussi "propres" depuis des années, selon lui. 

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