Lucie Castets se dit prête à faire des "compromis" à l'Assemblée, sauf avec l'extrême droite
La candidate à Matignon proposée par le Nouveau Front populaire souhaite "redonner sa légitimité au travail parlementaire" en faisant des "compromis" avec les autres groupes à l'Assemblée. Elle balaye toutefois toute entente avec le Rassemblement national.
Comment serait gouvernée la France si Lucie Castets était nommée à Matignon ? La candidate au poste de Première ministre désignée par le Nouveau Front populaire par consensus a donné des pistes lors d'un entretien à La Tribune Dimanche, ce dimanche 28 juillet. Elle explique qu'elle ira "chercher des compromis avec les autres groupes, à l'exception du Rassemblement national". Elle précise qu'elle ne sera "pas responsable de leurs votes. S'ils veulent abroger la réforme des retraites ou améliorer les services publics, je ne peux pas les en empêcher". Elle assure tout de même que le "NFP ne votera jamais de texte venant du RN". Une stratégie bien différente de celle du groupe de Marine Le Pen, qui a voté plusieurs textes présentés par d'autres groupes opposés lors de la dernière législature.
Un Parlement plus fort
Lucie Castets assure également vouloir "redonner sa légitimité au travail parlementaire". Cette volonté est exprimée par plusieurs groupes d'oppositions, qui reprochent au camp présidentiel d'avoir pris le pouvoir de l'Assemblée, notamment à cause des nombreux textes passés avec le 49.3 sous le gouvernement Borne. "Les propositions de lois d'autres groupes et les bonnes volontés seront bienvenues si elles sont conformes à ce que porte le NFP. Dans ce cadre, je ferai des compromis et je discuterai des amendements", ajoute-t-elle.
À propos des finances
La candidate à Matignon a également été interrogée sur une éventuelle réforme fiscale. Pour rappel, la France a été placée en procédure pour déficit public excessif par la Commission européenne, à cause de son déficit à 5,5 % du PIB en 2023. Lucie Castets assure ne pas avoir pour "objectif premier de respecter le pacte de stabilité" européen, limitant le déficit autorisé à 3 %, et souhaite plutôt lancer une "grande réforme fiscale". Elle souhaite instaurer "la progressivité de l'impôt sur le revenu", passant ainsi à 14 tranches, ce qui entraînerait une "baisse d'impôt" pour "une grande partie des ménages". Elle souhaite aussi le retour de l'impôt sur la fortune (ISF) et un fonctionnement à l'américaine pour les expatriés fiscaux, afin qu'ils "payent leurs impôts au fisc français". Ainsi, elle irait "chercher des recettes fiscales et sociales à hauteur de 150 milliards d'euros à l'horizon 2027".
Nommée avant la fin des JO ?
Bien qu'Emmanuel Macron se soit opposé à la nomination de Lucie Castets à Matignon, ou à toute autre personnalité proposée par le NFP, car il estime que l'alliance de la gauche n'a pas obtenu de majorité (pourtant relative), elle considère qu'il "est souhaitable que le gouvernement soit nommé au plus tôt". La candidate au poste actuellement occupé par Gabriel Attal se positionne contre la décision du président de ne pas nommer un nouveau Premier ministre avant la fin des Jeux olympiques. "Le président de la République doit mettre un terme à la paralysie inédite que nous vivons", exige-t-elle. "Il doit prendre au sérieux le résultat des élections législatives et mettre au gouvernement la formation politique qui est arrivée en tête", poursuit Lucie Castets. "D'ici là, nous sommes au travail, nous préparons la mise en œuvre de notre programme", conclut-elle.