Résultat de Christophe Castaner aux législatives 2022 : quel score pour le chef LREM ?

Résultat de Christophe Castaner aux législatives 2022 : quel score pour le chef LREM ? CASTANER. Le président du groupe LREM à l'Assemblée nationale brigue un troisième mandat de député en Haute-Provence. Quel résultat a-t-il obtenu à l'issue du 1er tour ?

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[Mis à jour le 12 juin 2022 à 20h57] Les résultats du premier tour des élections législatives sont tombées ce dimanche 12 juin 2022. Christophe Castaner est arrivé en tête de la deuxième circonscription des Alpes-de-Haute-Provence. Celui qui  est la figure de LREM, désormais Renaissance, a obtenu 30,16% des voix selon les résultats complets communiqués par le ministère de l'Intérieur. Il devance d'une courte tête le candidat de la Nupes Léo Walter (29,30%) et la représentante du RN Aurélie Abeille (23,30%).

Le député sortant préside le groupe LREM depuis septembre 2020. Durant la campagne des législatives qui vient de s'achever, Christophe Castaner a prouvé son engagement politique en s'investissant sur le terrain. De fait, le son poste de choix à l'Assemblée dépendra fortement des scores de son parti ce 12 juin (et le 19 juin prochain dans le cas où il accèderait au second tour). Comment cet ancien proche de Michel Sapin est-il devenu un pilier du camp LREM ?

Qui Christophe Castaner affronte-t-il dans sa circonscription ?

Christophe Castaner rencontre de la concurrence dans la 2e circonscription des Alpes-de-Haute-Provence : 13 candidats se sont présentés cette année, soit un de plus qu'en 2017. On y trouve notamment Aurélie Abeille, la candidate du RN, et Clémence Razeau, qui porte la voix des écologistes. Si en 2017, il l'avait emporté 44,04% des voix au premier tour et 61,57% au second tour face au candidat de la France insoumise Léo Walter, Christophe Castaner doit affronter à nouveau ce dernier qui se présente cette fois sous la bannière de la Nupès. Directeur d'école et conseiller municipal dans la région, ce militant a un ancrage local conséquent, comme l'expliquait La Provence. Surtout, l'opposition de ces deux candidats représente bien le duel qui se joue actuellement entre la formation de la majorité présidentielle, sous la bannière d'Ensemble, et entre les forces de gauche réunies sous l'étiquette "Nupès", qui comptent sur ce "troisième tour", comme l'expliquait Jean-Luc Mélenchon, pour renverser le rapport de force et s'imposer comme principal parti d'opposition, voire en remportant la majorité. 

Christophe Castaner candidat aux législatives 

Se représenter pour la troisième fois dans la 2e circonscription des Alpes-de-Haute-Provence sonne comme une évidence pour Christophe Castaner qui a une longue carrière d'élu local et de député investi pour sa région. Il occupe ce poste de député depuis 2012, avec une coupure de trois ans à partir de juillet 2017 jusqu'en août 2020, la fonction étant alors occupée par sa suppléante, Emmanuelle Fontaine-Domeizel. Son ancrage local est également marqué par son mandat de maire de Forcalquier de 2001 à 2017. En outre, il fut président de la communauté de communes Pays de Forcalquier-Montagne de Lure de 2003 à 2014. En parallèle, il a été conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur et vice-président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur. Son ancrage local peut donc être un avantage pour l'emporter ce 12 juin.

Le parcours politique de Christophe Castaner

Christophe Castaner s'est lancé en politique pendant ses études, en adhérant au syndicat de gauche Unef-ID (qui signifie Union nationale des étudiants de France – Indépendante et démocratique), mais aussi dans les clubs de Forum du sénateur et militant de gauche "réformiste" Michel Rocard. Christophe Castaner fréquente alors des figures importantes de la gauche française, de Michel Sapin à Olivier Faure. En 1986, il devient officiellement membre du Parti socialiste. 

Sa carrière débutera à échelle locale : recruté à la direction de collectivités locales à Paris et à Avignon, il a été en parallèle le directeur de campagne de Jean-Louis Bianco pour les élections cantonales de 1992, ce dernier visant la présidence du département des Alpes-de-Haute-Provence. En 1995, il monte sur Paris pour devenir le directeur de cabinet de Tony Dreyfus, qui est à l'époque maire du 10e arrondissement de Paris. Trois ans plus tard, il devient chef de cabinet de la ministre de la culture Catherine Trautmann, puis de Michel Sapin, qui est alors ministre de la Fonction Publique et de la Réforme de l'Etat. Il occupe ce poste jusqu'en 2002.

Au début des années 2000, Christophe Castaner décide de poursuivre sa carrière en tant qu'élu local. En 2001, il devient maire de Forcalquier, ville située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence. Il occupera ce poste jusqu'en 2014. Pourtant, d'après le Selon le magazine Capital, après 16 ans de gestion de la ville, Christophe Castaner laisse une dette qui atteint " 7,8 millions d'euros fin 2016 (soit 1 500 euros par habitant, deux fois plus que la moyenne des communes de même taille). Cette fonction lui aura en tout cas permis de s'implanter dans la région : il est élu président de la communauté de communes Pays de Forcalquier - Montagne de Lure en 2008 et s'engage dans l'intercommunalité Pays de Haute-Provence.

Vient ensuite une période de mandats régionaux entamée en juin 2012, lorsqu'il est élu député dans la 2e circonscription des Alpes-de-Haute-Provence. Deux mois plus tard, il sera nommé rapporteur spécial des budgets du travail et de l'emploi, dans le cadre de la commission des finances de l'Assemblée nationale. Son nom devient familier dans la vie politique française lorsque Manuel Valls, Premier ministre, lui confie la vice-présidence du Conseil d'orientation de la participation, de l'intéressement, de l'épargne salariale et de l'actionnariat salarié en juin 2014. Cette fonction lui permet ensuite de devenir rapporteur de la loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques... Dite loi Macron.

Christophe Castaner rejoint LREM

Après cette expérience en tant que rapporteur pour la loi Macron adoptée à l'été 2015, il rallie le parti LREM. Il devient le porte-parole et le soutien d'Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle de 2017. La même année, compte-tenu de la victoire de son parti, il se représente aux élections législatives dans la 2e circonscription des Alpes-de-Haute-Provence et est réélu, cette fois sous l'étiquette LREM. 2017 est une année fructueuse pour Christophe Castaner qui deviendra secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement puis porte-parole du gouvernement d'Edouard Philippe. Il devient également délégué général de LREM lors du congrès de novembre 2017, pour un mandat de trois ans. Finalement, il rencontrera des difficultés à peser sur la politique du gouvernement, comme l'illustre la fin de non-recevoir que lui oppose le chef de l'État au sujet de sa proposition de taxation des droits de succession pour lutter "contre la progression des inégalités de naissance". Il quittera son poste en octobre 2018. De la même manière, il quittera son poste de porte-parole du gouvernement, "affaibli" par la crise née de l'affaire Benalla, comme le rapportait Le Monde en 2018.

Mais ce passage à vide ne durera pas longtemps : il est nommé ministre de l'Intérieur en octobre 2018. Il occupera ce poste jusqu'en juillet 2020, alors remplacé par Gérald Darmanin. Son mandat sera marqué par de nombreux scandales, notamment sur sa gestion du maintien de l'ordre lors du mouvement des Gilets jaunes, sur sa vie privée mainte fois mise en avant pas la press people, ou encore à l'occasion des manifestations de la fête du travail. L'opposition a réclamé sa démission à plusieurs reprises, notamment dans le cadre de l'attentat de la préfecture de police de Paris.

Deux mois après avoir quitté le gouvernement, Christophe Castaner s'est vu attribuer un rôle poids au sein du camp présidentiel : il a été élu à la présidence du groupe parlementaire LREM le 10 septembre 2020. Avec plus de 54% des voix, il s'était imposé face à l'ex-LR Aurore Bergé.  Un mois auparavant, en août 2020, il retrouvait son siège de député de la 2e circonscription des Alpes-de-Haute-Provence. Malgré les nombreuses prises de parole qui lui sont encore reprochées, il occupe toujours une fonction de taille dans le parti.

Christophe Castaner, un fidèle d'Emmanuel Macron

Considéré comme un fidèle de la première heure, il ne se cache pas de son admiration pour Emmanuel Macron : "Mon niveau d'exigence envers moi-même est tel que si je dois avoir un chef, je dois avoir de l'admiration pour lui. Et Emmanuel est fascinant", confiait-il à Ouest France en 2017. Il ajoutait : "J'étais l'un des rares à avoir totalement l'ADN Macron", faisant ici référence aux débuts d'En Marche. Sa proximité avec le chef de l'Etat est ainsi un fait connu : lors d'une conférence de presse tenue à l'occasion de sa nomination à la tête du groupe parlementaire LREM, il se disait "fier" de leur soutien mutuel, comme le rapportait à l'époque La Croix. Il avait également souhaité réaffirmer son "leadership" au sein de la politique française : "Nous sommes le groupe leader de la majorité, et nous n'en avons pas honte", avait-il lancé.

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