Kamala Harris : sera-t-elle remplacée après les midterms ?

Kamala Harris : sera-t-elle remplacée après les midterms ? KAMALA HARRIS. Dans l'éventualité d'une défaite du camp démocrate aux midterms, la vice-présidente de Joe Biden devra t-elle quitter son poste ?

Les midterms approchent aux États-Unis et le scrutin ne semble pas en faveur du  président démocrate, Joe Biden et de sa vice-présidente, Kamala Harris. Historiquement les midterms (élections de mi-mandat, ndlr) marquent souvent la désapprobation des électeurs contre la politique du président en place. Ces élections permettent de renouveler les 435 sièges de la Chambre des représentants ainsi qu'un tiers du Sénat américain. Ces deux chambres composent le Congrès des États-Unis, qui a pour mission l'élaboration, la discussion et le vote des textes législatifs.

Ce mardi 8 novembre, le Congrès américain pourrait changer de bord politique, perdant ses couleurs démocrates au profit des républicains, parti de Donald Trumpo, opposé à la politique de Joe Biden. Ces élections sont des élections locales au même titre que les élections législatives ou sénatoriales en France. Les estimations nationales ne sont donc qu'un indicateur. Cependant, le site américain 270towin, qui compile les prédictions de six instituts de sondages (Sabato's Crystal Ball, The Cook Political Report, Inside Elections, FiveThirtyEight, Split Ticket), précise que les Républicains pourraient bien reprendre le contrôle de la Chambre des représentants qu'ils avaient perdu depuis 2018. Pour obtenir la majorité au sein des la Chambre des représentants, le parti démocrate (ou républicain) doit siéger avec au moins 218 députés. Selon les dernières projections, ils obtiendraient 223 sièges. Quant aux résultats pour le Sénat, ils sont annoncés encore plus serrés, mais en faveur du président démocrate qui pourrait y conserver une légère avance selon 270towin.

Seuls deux vice-présidents ont démissionné

Au regard de ces estimations, l'éventualité d'une victoire républicaine à la Chambre des représentants peut-elle entraîner la démission ou destitution de la vice-présidente Kamala Harris ? Non. En effet, aucune loi américaine n'oblige la vice-présidente à démissionner en cas de majorité politique différente au Sénat ou à la Chambre des représentants. Renforçant également sa légitimité aux États-Unis, le vice-président est élu par le même Collège électoral qui a élu le président pour quatre ans. A la différence du régime mixte français, le régime américain est un régime présidentiel où le Congrès, qui à le monopole sur les textes législatifs, ne peut pas renverser l'exécutif qui fonde sa légitimé sur le suffrage universel.

En outre, la cohabitation est une habitude institutionnelle aux États-Unis. Marie-Christine Bonzom, ex-journaliste française pour la BBC et Voice of America indiquait à Linternaute que "le président a perdu la majorité à la Chambre des représentants 36 fois sur 40", lors des midterms. Les vice-présidents n'ont pas démissionné suite à ces défaites électorales. Au total, parmi les 49 vices présidents des États-Unis, seuls deux ont démissionné : il s'agit de John C. Calhoum en 1832 et Spiro Theodore Agnew  en 1973 ; le premier pour différent politique avec président de l'époque et le second accusé de corruption.

En France, qui est un régime mixte empruntant au régime présidentiel et parlementaire, le Premier ministre est nommé par le Président de la République. Ce dernier peut choisir la personne de son choix en vertu de l'article 8 de la Constitution. Cependant, en période de cohabitation (majorité à l'Assemblée nationale opposée au Président), le chef d'État nomme, comme il est d'usage, un Premier ministre issu du parti majoritaire à l'Assemblée. En effet, dans ce mix français, le chef du gouvernement doit disposer de la confiance de la majorité parlementaire pour diriger le pays. Dans le cas contraire, il doit démissionner.

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