Fabrice Leggeri : qui est l'ancien patron de Frontex, élu aux Européennes avec le RN ?
Ancien patron de l'agence de l'Union européenne chargé du contrôle des frontières, Fabrice Leggeri pourrait être élu eurodéputé aux élections européennes du 9 juin avec la liste Rassemblement national.
En troisième position sur la liste RN pour les élections européennes, Fabrice Leggeri a gagné sa place dans l'hémicycle grâce au bon score du parti ce 9 juin. Le RN serait crédité de 33% selon les premières estimations publiées à 20 heures, un résultat assurant de facto un siègee à Fabrice Leggeri au vu de sa position avancée sur la liste du Rassemblement National.
Fabrice Leggeri avait annoncé rejoindre la liste du Rassemblement national en février dernier. "Aujourd'hui, je fais le choix de mettre mon expérience et expertise au service des Français. Diriger Frontex pendant près de 7 ans et travailler pour l'État pendant environ 30 ans, notamment dans la sécurité et l'immigration, rend cette décision cohérente", avait-il déclaré sur X.
Il a, en effet, longtemps travaillé pour différents services du ministère de l'Intérieur et a dirigé Frontex, agence européenne des garde-frontières et des garde-côtes, entre 2015 et 2022. Un profil fort pour le RN qui fait notamment reposer son discours sur la lutte contre l'immigration. Il avait déclaré au JDD être déterminé à "combattre la submersion migratoire, que la Commission européenne et les eurocrates ne considèrent pas comme un problème, mais plutôt comme un projet".
Le haut fonctionnaire de 55 ans, qui a fait l'ENA et Normal Sup, a de grandes chances d'intégrer le parlement européen, au vu des derniers sondages diffusés avant le vendredi 7 juin qui donnaient la liste de Jordan Bardella en tête. Il a déclaré au JDD être déterminé à "combattre la submersion migratoire, que la Commission européenne et les eurocrates ne considèrent pas comme un problème, mais plutôt comme un projet".
Visé par des procédures pour "abus de pouvoir"
Une enquête disciplinaire de l'Olaf, Office européen de lutte antifraude, l'a notamment contraint à démissionner de Frontex. Un rapport non rendu public l'accusait alors de "ne pas avoir respecté les procédures et de s'être démontré déloyal vis-à-vis de l'Union européenne". Après sa démission, l'Olaf aurait enquêté sur "d'éventuelles fautes et/ou irrégularités dans le fonctionnement et la gestion interne commises" par le directeur ou "par d'autres membres du personnel de l'entreprise". L'Olaf a également demandé à Frontex "d'engager les procédures disciplinaires appropriées" à cause d'un "comportement et de ses actions envers trois membres de l'agence, dont l'ancien directeur exécutif adjoint". Toujours selon ce même rapport, Fabrice Leggeri aurait eu, entre 2017 et 2021, "un style de gestion fondé sur une micro-gestion excessive et une centralisation du processus décisionnel, ainsi que sur la méfiance à l'égard du personnel". Il aurait eu un "impact négatif" sur l'atmosphère de travail et le "bien-être" du personnel.
Défendu par Jordan Bardella et Marine Le Pen
Mais selon Fabrice Leggeri, il aurait "subi des pressions" et ressenti "un abandon général". "La Commission européenne, manifestement hostile à mon égard, souhaitait mon départ", justifiait-il. Une hypothèse soutenue par Jordan Bardella : "Fabrice Leggeri a été poussé à la démission lâché par Emmanuel Macron parce qu'il agissait contre la submersion de l'Europe", a-t-il tweeté. Pour la tête de liste du RN, le haut fonctionnaire a été "persécuté pour avoir tenté de défendre les frontières".
En avril 2024, selon Le Monde, les associations la Ligue des droits de l'Homme et l'association de défense des migrants Utopia 56 ont porté plainte contre Fabrice Leggeri pour complicité de crime contre l'humanité et complicité de crime de torture, l'accusant d'avoir participé, en les facilitant ou en les couvrant, au refoulement d'embarcations de migrants par les autorités grecques vers la Turquie mais aussi à des interceptions de migrants qui tentaient de rejoindre l'Italie par des gardes-côtes libyens. Marine Le Pen a apporté son soutien à Fabrice Leggeri sur X : "les associations d'extrême-gauche, partisans de la submersion migratoire et complices des passeurs, veulent réduire au silence ceux qui défendent le principe du contrôle des frontières".