Triangulaires aux législatives : ces élections à 3 candidats à haut risque au second tour
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De 306 triangulaires annoncées à l'issue des résultats du premier tour, il ne restera finalement "que" 89 triangulaires ce dimanche 7 juillet, jour du second tour des élections législatives. Les nombreux désistements officialisés dans le sillage du premier tour des élections législatives ont fait logiquement fondre le nombre de triangulaires organisées lors de ce second tour de ces législatives 2024.
Par "triangulaires", on entend donc un deuxième tour qui regroupe trois candidats, au lieu de deux le plus souvent. Les règles des élections législatives françaises prévoient des cas où trois candidats peuvent se qualifier au second tour, à certaines conditions. On parle alors de triangulaires. Les quadrangulaires, quoique encore plus rares, sont aussi possibles. Comment l'expliquer ? Pour se qualifier pour le second tour, un candidat doit récolter plus de 50% des suffrages exprimés ainsi qu'un nombre de voix au moins égal à 25% des inscrits, ce dernier est directement élu dans sa circonscription. Mais si aucun candidat ne remplit ces deux critères, un second tour est organisé. Sont alors qualifiés tous les candidats qui ont réuni au moins 12,5% des voix des électeurs inscrits dans leur circonscription. En cas de forte participation, comme cela a été le cas dimanche 30 juin lors du premier tour, trois ou quatre candidats peuvent se retrouver dans cette situation.
Sur les 577 circonscriptions de France, 76 députés ont été élus dès le premier tour. Il reste donc 501 sièges de députés à pourvoir ce dimanche 7 juillets. Parmi ces 501 élections qui se tiendront dimanche, 89 "triangulaires" vont ainsi être organisés selon les listes des candidats transmises au ministère de l'Intérieur. Soit tout de même plus de 17%.
Ces triangulaires regroupent pour la plupart des circonscriptions où le RN n'est arrivé qu'en troisième position au premier tour. Les adversaires jugent donc qu'il a peu de chances de s'imposer et ont maintenu leurs candidatures. Le parti Ensemble, pour la majorité présidentielle, a également maintenu quelques candidats arrivés en 3e position, jugeant que le maintien dans ces circonscriptions précises ne favoriserait pas une éventuelle élection du RN. Un pari qui sera scruté de près et sans doute commenté dimanche soir à l'annonce des résultats...
Des triangulaires dans des circonscriptions très disputées et avec des figures politiques en ballotage
Parmi les circonscriptions avec triangulaires dimanche à suivre particulièrement, on notera la 1ere circonscription des Alpes Maritimes. Eric Ciotti, à l'origine de l'alliance LR-RN décriée dans son propre camp, est arrivé en tête au premier tour mais fera face à Olivier Salerno pour LFI-Nouveau Front Populaire et à Graig Monetti pour Horizons-Ensemble. Sa réélection semble toutefois acquise.
Ce n'est pas du tout le cas d'un ancien président de la République, François Hollande. C'est une autre triangulaire qui sera très suivie dimanche, celle dans la 1ere circonscription de Corrèze. François Hollande y fera face à Maïté Pouget pour le RN et Francis Dubois pour LR. Arrivé en tête au premier tour, l'ancien Premier secrétaire du PS ne dispose pas de réserves de voix à gauche et pourrait se faire doubler au second tour. Seule inconnue, que choisiront les électeurs de droite et diviseront-ils leurs voix entre le RN et LR ?
Dans la 1ere circonscription de l'Isère, l'ancien ministre Olivier Véran (Ensemble) est opposé à Hugo Prévost pour LFI-Nouveau Front Populaire et Alexandre Lacroix pour LR-RN. Lui aussi est dans une position difficile. On notera aussi la présence d'une triangulaire dans le Lot (1ere circonscription) pour le député LR sortant Aurélien Pradié opposé à Elsa Bougeard pour le Nouveau Front Populaire et Slavka Mihailova pour le RN.