Hélène Thouy : des résultat aux Européennes 2024 décevants
Hélène Thouy, avocate de 40 ans, n'a pas réussi son pari lors de ces Européennes 2024. Le Parti animaliste n'a pas recueilli les 5 % de suffrages nécessaires pour obtenir un siège au Parlement européen.
"Notre objectif est tout à fait atteignable au regard du contexte actuel. Les partis traditionnels ont déçu" estimait la tête d'affiche du Parti animaliste, Hélène Thouy avant ces Européennes 2024. Pari manqué, aucun député du parti ne siègera au Parlement européen. Entre 2019 et 2024, seuls trois défenseurs de la cause animaliste, venus d'Allemagne, des Pays-Bas et du Portugal ont siégé à Bruxelles. La liste du Parti animaliste portée par Hélène Thouy, créditée pendant toute la campagne de 1 % à 2 % des intentions de vote au maximum, arrive loin derrière les listes principales avec 2% des voix.
Avocate et fondatrice du Parti animaliste (PA)
Née en 1983 à Marseille, Hélène Thouy a d'abord suivi des études de droit pour devenir avocate. Pendant ses études, elle milite en faveur du droit des animaux et fonde l'association Animal, justice et droit. Après avoir ouvert son cabinet d'avocats à Langon (Gironde), dans les années 2010, elle assiste des associations de défense des animaux dans des affaires de maltraitance animale. Elle est notamment l'une des avocates de L214 éthique et animaux, une ONG de défense des animaux en lanceur d'alerte.
En 2016, Hélène Thouy fonde le Parti animaliste (PA), dont elle devient la coprésidente. Son parti réunit 0,96 % des suffrages aux élections législatives de 2017, 0,34 % aux sénatoriales de 2017 et 2,16 % des voix aux élections européennes de 2019. En 2022, le Parti animaliste souhaitait présenter une liste pour l'élection présidentielle mais n'a pas réussi à rassembler assez de parrainages. Désormais, l'avocate de 40 ans dispose de moins de trois mois pour convaincre avant le scrutin européen, prévu le 9 juin prochain.
Sortir de l'élevage intensif et végétaliser la production
"En 2019, nous participions pour la première fois aux élections européennes. Vous vous en souvenez sans doute, notre score de 2,2 % avait eu un écho retentissant, nous plaçant devant des partis plus installés. Ce résultat avait permis à la classe politique française dans son ensemble de prendre la mesure de l'attente sociétale autour de la question animale" explique-t-elle sur le site officiel du parti. Deux ans plus tard, en novembre 2021, une loi venait par exemple renforcer les sanctions en cas de maltraitance ou mis fin à l'élevage de visons d'Amérique pour leur fourrure.
"L'Union européenne peut être un véritable moteur pour amorcer des changements internationaux tels que la sortie de l'élevage intensif. La plupart des pays européens craignent, en relevant leurs exigences en matière de respect des animaux, de perdre en compétitivité. Ainsi, personne n'avance. L'Union européenne a ainsi le pouvoir de réorienter l'agriculture vers une végétalisation massive de notre production et de notre consommation grâce à la réallocation des subventions. Nos agriculteurs sont les premiers à vouloir évoluer, nous devons les aider financièrement pour le faire" poursuit-elle.
Le programme du Parti animaliste pour les élections européennes 2024
Pour les élections européennes, le Parti animaliste porté par la voix d'Hélène Thouy s'appuie sur 5 piliers principaux. D'abord, une terre vivable. L'objectif est de protéger la Terre et ses habitants, permettre le partage des territoires, reconnaître l'eau comme un bien commun ou encore, interdire l'élevage intensif. Second pilier : le panier durable. Il s'agit ici de soutenir la transition vers une agriculture végétale et proposer davantage de transparence pour le consommateur. Ensuite, une société apaisée avec le souhait de créer une réglementation générale applicable à tous les animaux pour reconnaître et protéger leurs intérêts. Quatrièmement : une santé protégée. Autrement dit, prôner une alimentation plus végétale pour éviter notamment le diabète et les maladies cardiovasculaires. Enfin, une agriculture d'avenir en prenant en charge l'endettement des agriculteurs qui arrêtent l'exploitation des animaux pour une reconversion et réorienter l'ensemble des subventions de la PAC pour aider la reconversion des éleveurs vers une production végétale.