Gilles Pennelle : qui est le directeur général "bonapartiste" du RN, élu aux européennes ?
Arrivé au Front national en 1987, Gilles Pennelle a participé à l'implantation du parti en Bretagne. Il a été proche de la mouvance identitaire, avant de travailler à la dédiabolisation du RN.
A 61 ans, Gilles Pennelle fait son entrée au Parlement européen grâce à sa 15e place sur la liste du Rassemblement national et sa victoire aux élections européennes du 9 juin 2024. Cet ancien prof d'histoire-géographie n'est autre que le directeur général du parti de Jordan Bardella et de Marine Le Pen. Il a rejoint le Front national pour la première fois en 1987, avant de le quitter en 1998, pour y revenir en 2013, prenant alors la tête de la fédération d'Ille-et-Vilaine. Pendant plusieurs années, il tentera de se faire une place ans le canton et la circonscription de Fougères, en vain. En 2015 puis en 2021, le choix du parti d'en faire sa tête de liste aux élections régionales en Bretagne a suscité des polémiques liées à son passé proche de la mouvance identitaire.
On lui prête en effet d'avoir milité au sein du très droitier Parti des Forces Nouvelles pendant ses années universitaires à Rouen, puis d'avoir fait un bref passage au groupuscule néopaïen Terre et Peuple. Gilles Pennelle a en tout cas longtemps été un fervent défenseur de la ligne identitaire du parti de Marine Le Pen, même s'il s'est converti à sa stratégie de dédiabolisation ces dernières années. Lorsqu'il a intégré le conseil national du RN, en 2018, il était en effet proche des idées de Marion Maréchal et de Nicolas Bay, tous deux partis rejoindre Eric Zemmour en 2022.
Des propos virulents contre l'immigration
"Si vous voulez me définir politiquement, je suis bonapartiste : attachement à un Etat régalien puissant, une grande dimension sociale et l'amour de la nation", résumait Gilles Pennelle au Monde en 2023, lors de sa nomination au poste de numéro 2 du Rassemblement national.
Le nouvel eurodéputé a toujours assumé une ligne très anti-immigration. En 2002, sur la question de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, il déclarait, selon Le Monde : "Si nous ne faisons rien, ils s'installeront dans nos cathédrales, ils coucheront avec vos filles." Des propos qu'il a voulu, plus récemment, remettre dans le "contexte de l'époque", sans toutefois renier son "combat contre la politique de l'immigration".
Le changement sensible de ligne de Gilles Pennelle ces dernières années, pour la dédiabolisation et le professionnalisation du RN lui a en tout cas permis de prendre du galon dans le parti. En tant que directeur général, c'est lui qui a désormais la lourde charge de mettre le parti en ordre de marche pour les prochaines législatives anticipées. Le choix des 577 candidats RN ainsi que le plan et notamment le programme) pour démontrer la capacité du RN à gouverner le pays seront sans doute les deux clés de ces élections pour le parti nationaliste.