Édouard Philippe : les résultats des législatives décideront de son avenir politique
Le parti d'Édouard Philippe, Horizons, peut perdre gros dans ces élections législatives. Les résultats du scrutin pèseront sur les ambitions de l'ancien Premier ministre.
Quel résultat aux législatives pour Horizons ? L'heure est grave pour le parti d'Édouard Philippe, qui n'est même pas assuré de pouvoir former un groupe parlementaire à l'Assemblée nationale à l'issue du second tour des élections. Une déconvenue pour l'ancien Premier ministre, qui s'est pourtant positionné, ces dernières semaines, pour jouer un rôle stratégique dans la recomposition politique des prochains mois.
"Tout est à reconstruire du côté de la droite et du centre. J'y suis prêt", a déclaré Édouard Philippe, dimanche dernier, quelques minutes après l'annonce des résultats du premier tour des législatives, lors d'une allocution prononcée en direct du Havre. Depuis quelques semaines, Édouard Philippe occupe le devant de la scène et n'hésite plus à tracer sa propre ligne, quitte à prendre ses distances avec Emmanuel Macron, dont il n'a pas approuvé la décision de dissoudre l'Assemblée. Il faut dire que cette dissolution pourrait coûter chez à son parti, Horizons.
Moins de 50 candidats au second tour
Dans l'ancienne Assemblée, le groupe Horizons comptait 30 députés et un apparenté. Ils étaient 82 candidats du parti d'Édouard Philippe à se présenter au premier tour des élections législatives 2024. Après les résultats de dimanche dernier, seuls 50 étaient qualifiés pour le second tour. Plusieurs se sont retirés, conformément à la consigne donnée par la coalition présidentielle dans les triangulaires pour faire barrage au RN.
La règle à l'Assemblée est qu'un groupe parlementaire doit comporter au moins 15 membres. Horizons pourra-t-il composer un groupe ? Les sondages dévoilés avant la fin de la campagne électorale ne permettent pas d'en être assuré. Rappelons cependant que ces projections ne préjugent en aucun cas du résultat du second tour des législatives, dévoilé ce dimanche soir à partir de 20h.
Construire dans "l'espace central"
Conscient que le chef de l'Etat a provoqué la colère en dissolvant l'Assemblée nationale, son ancien Premier ministre n'a pas hésité à lui envoyer quelques piques au cours de la campagne : "C'est le président de la République qui a tué la majorité présidentielle", rappelait-il le 21 juin sur TF1. "Il l'a dissoute. C'est pas moi qui suis parti, c'est pas des frondeurs qui l'auraient énervé", insistait-il. Une façon de se dédouaner de toute responsabilité dans cette décision controversée de l'Elysée. Et d'amortir, si possible, la déroute prédite aux macronistes le 7 juillet.
Très vite, Édouard Philippe s'est fait le chantre d'une coalition des forces républicaines du centre. "A ceux qui sont à l'extérieur de la majorité, nous devons dire : construisons ensemble un projet dans l'intérêt du pays", déclarait-il sur RTL peu après la dissolution, se disant prêt à travailler "avec toutes les forces politiques à l'intérieur du bloc central". "Il y a dans l'espace central, de la droite conservatrice à la gauche sociale démocrate, un très grand nombre de Français qui veulent construire une alternative, qui veulent constituer une nouvelle majorité parlementaire plus stable, plus solide, plus ouverte aussi", a-t-il maintenu le 27 juin, lors d'un meeting à Montpellier.
Dans son discours post-résultats, dimanche dernier, Édouard Philippe n'a toutefois pas manqué de préciser les limites du bloc démocrate tel qu'il le conçoit : "Aucune voix ne doit se porter sur les candidats RN, ni sur ceux de LFI", a-t-il exhorté. Une consigne encore plus intransigeante avec les insoumis que celle du Premier ministre Gabriel Attal. L'ancien chef du gouvernement continue de tracer sa propre ligne, avec déjà en tête le lendemain des élections et la possibilité d'un gouvernement de coalition. De quoi lui faire rêver d'un retour à Matignon ?