Ils modifient le sol de la Lune et y font pousser des pommes de terre, voici ce qu'elles sont devenues
Cultiver des plantes sur le sol lunaire ne sera bientôt plus de la science-fiction. Les scientifiques ont peut-être trouvé une solution qui permettra un jour de nourrir une colonie d'astronautes sur la Lune...
Avec ses paysages poussiéreux et désertiques, la Lune ne semble pas être l'endroit idéal pour se lancer dans la culture de végétaux... Si vous regardez attentivement des photos de la surface lunaire, vous remarquerez que le sol est recouvert d'une couche de poussière, que l'on appelle "régolithe", et qui n'est pas très accueillant pour les plantes en raison de sa composition minérale dénuée de phosphore, un élément crucial dans la croissance des végétaux. Aujourd'hui pourtant, fertiliser le sol de la Lune devient un enjeu central des prochaines missions lunaires de longue durée. Au fur et à mesure des avancées scientifiques, cette idée saugrenue semble de moins en moins fantaisiste et on vous explique pourquoi.
Tout a commencé en 2022, lorsqu'une étude scientifique est parvenue à faire pousser des arabettes des dames, une espèce végétale proche des choux et de la moutarde, dans des échantillons de sol lunaire rapportés au cours des missions Apollo. Mais les jeunes pousses se développaient difficilement : elles grandissaient lentement et présentaient un aspect rabougri. En effet, les échantillons de sol lunaire contenaient "du phosphore sous une forme insoluble ne pouvant pas être absorbée par les plantes. D'où l'intérêt de modifier les propriétés chimiques du sol lunaire pour le rendre plus accueillant" expliquait alors le magazine Science et Avenir.
Dans une nouvelle étude chinoise publiée en novembre 2023 dans la revue Communication Biology, des scientifiques ont tenté de résoudre ce problème en utilisant trois bactéries qui modifient l'acidité du sol lunaire, permettant la libération du phosphore nécessaire au développement végétal. Les chercheurs ont ainsi obtenu des plantes aux racines plus longues et aux feuilles plus grandes. Ces bactéries pourraient donc servir de fertilisant pour le régolithe dans les futures serres lunaires !
Si l'expérience n'a pas encore été tentée avec des semis de pommes de terre, mais avec une espèce végétale de la famille du tabac, cette découverte ouvre des perspectives intéressantes pour les futures colonies lunaires. Avec le retard des prochaines missions habitées comme celles du programme Artemis de la NASA, les scientifiques ont encore du temps devant eux pour se pencher sur la culture d'autres espèces qui permettront de nourrir les astronautes de demain.