Résultat de LR aux législatives : la droite garde du poids, les premiers chiffres
Les premiers résultats du 2nd tour des élections législatives permettent aux Républicains de conserver quelques sièges à l'Assemblée nationale.
Pas de surprise du côté des Républicains. Le parti historique de la droite est en passe d'obtenir 60 à 65 députés à l'Assemblée nationale, selon les premières projections de résultats de l'institut Ifop pour TF1 et LCI. Une nouvelle fois, la formation devrait jouer un rôle pivot au palais Bourbon, alors qu'Ensemble est crédité de 150 à 180 députés, derrière le Nouveau Front populaire (180 à 215 députés) et à peine derrière le RN, donné 3e avec 120 à 150 élus. Pour Les Républicains, après une campagne chaotique, ces chiffres semblent être un moindre mal et n'actent pas la disparition du mouvement, miné par des guerres internes.
Quel résultat de LR au second tour des législatives ?
LR est donné en quatrième position du scrutin ce dimanche 7 juillet 2024, avec 60 à 65 sièges, sur les 87 candidats que la droite avaient encore en lice au 2nd tour. A ce stade, les résultats détaillés des candidats ne sont pas encore connus.
Parmi les circonscriptions les plus scrutées, se trouvent la 1ère des Alpes-Maritimes, où Eric Ciotti faisait face à un candidat du canal historique de LR, Virgile Vanier-Guérin. Le résultat du premier tour a été sans appel : Eric Ciotti est arrivé en tête avec 41,04% des voix, Virgile Vanier-Guérin a pris la quatrième place avec 5,78% des suffrages. En revanche, dans la 1ère circonscription de Haute-Loire, Laurent Wauquiez est arrivé en tête avec un score de 36,80%, avec une courte longueur d'avance sur le candidat du RN Alexandre Heuzey (34,18%). Le retrait de la candidate de gauche Celline Gacon devrait favoriser la victoire de Wauquiez.
Eric Ciotti fait imploser LR en pleine campagne
L'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale le 9 juin n'a pas été une bonne nouvelle pour le parti Les Républicains, qui venait d'enregistrer un résultat décevant aux européennes. Mais trois jours plus tard, le président de LR Eric Ciotti a mis un nouveau coup à la formation politique : "Il faut une alliance avec le Rassemblement national", a déclaré le député sortant de Nice au JT de TF1 le 12 juin. Une annonce qui a pris de court tous les cadors de son parti. Quelques heures plus tard, un bureau politique de LR convoqué en urgence votait à l'unanimité l'exclusion d'Eric Ciotti, tandis que celui-ci s'enfermait dans le siège du parti. Eric Ciotti refusait la décision du bureau, objectant que celui-ci n'avait pas été convoqué selon les règles prévues dans les statuts du parti. Le lendemain, il déposait un recours en justice et continuait de se revendiquer de LR.
Dès lors, deux partis "LR" ont cohabité dans la campagne des législatives. Eric Ciotti est parvenu à rassembler 61 candidats à une double investiture LR-RN, dont une majorité n'étaient pas issus des rangs de son parti. On retrouve parmi eux plusieurs chroniqueurs de CNews : Guillaume Bigot, Sébastien Laye, Philippe Fontana ou encore Charles Prats. Une décision de justice a finalement suspendu l'exclusion d'Eric Ciotti, permettant à celui-ci de jouir de ses pouvoirs de président du parti tout au long de sa campagne. Selon des témoignages de membres de la branche historique de LR, le député sortant de Nice en a profité pour bloquer les accès au compte bancaire du parti et empêcher le moindre versement aux candidats qui ne l'avaient pas suivi.
" LR est mort " : Aurélien Pradié claque la porte du parti en pleine campagne
L'alliance passée par Éric Ciotti avec LR a été la goutte d'eau pour Aurélien Pradié. Le député sortant, qui avait perdu sa fonction de vice-président de LR l'an dernier en raison de son opposition à la réforme des retraites, a annoncé son départ du parti le 26 juin, à quatre jours du premier tour des élections législatives. " Pour la première fois de ma vie, j'ai déposé ma candidature aux législatives sans rattachement à un parti politique existant. J'ai repris ma liberté et ce n'est pas un signe anodin. Je ne suis pas le seul. Nous sommes 30 candidats dont dix sortants en France à ne pas se rattacher à LR présidé par Éric Ciotti, mais au micro-parti "Du Courage" que j'avais créé lors des élections régionales ", signalait Aurélien Pradié dans La Dépêche.
Une décision prise " car LR est dans une situation inextricable ", justifiait le député sortant du Lot. " Le gaullisme n'est pas mort, il est plus vivant que jamais mais LR est mort. Je le dis avec une douleur personnelle car la fidélité est une de mes valeurs cardinales ", ajoutait-il.
Les Républicains, force d'appoint à l'Assemblée nationale ?
Ce front républicain pourrait finalement jouer en faveur du parti de droite : contrairement à LR, les candidats de la gauche et une bonne partie de ceux de la coalition présidentielle se sont massivement désistés dans le cadre des triangulaires où le RN menaçait de l'emporter. Résultat : certains candidats LR se retrouvent seuls face à un candidat d'extrême droite et pourront profiter des reports de voix du centre et de la gauche au second tour. De quoi sauver la mise aux Républicains ? Réponse dès 20H.
Les projections qui ont été effectuées par les instituts de sondage entre le premier tour des législatives et la fin de la campagne officielle limitent la déroute de LR : le canal historique du parti s'est vu prédire un recul par rapport à 2022, mais devrait conserver de quoi se constituer un groupe parlementaire. Rappelons que ces projections ne préjugent en aucun cas du résultat du scrutin dévoilé ce dimanche soir.
Le résultat de LR sera également très scruté par les macronistes : depuis 2022, le groupe de la droite servait de force d'appoint au camp présidentiel pour décrocher une majorité absolue sur des votes à l'Assemblée nationale. Désormais, les députés LR ne devraient plus suffire. Mais ils seront sans doute invités à former la fameuse coalition dans le "bloc central" souhaitée par Edouard Philippe, et qui, selon ce dernier, pourrait aller de la "gauche sociale-démocrate" à la "droite libérale et conservatrice". Les LR pourraient tout aussi bien servir de force d'appoint à une majorité quasi absolue d'extrême droite, qui comptera sur leurs votes au cas par cas.