Sondages des européennes 2024 : ultimes tendances avant le scrutin
Plus aucun sondage sur les élections européennes ne peut être publié depuis vendredi minuit. Il faut attendre les résultats du scrutin de ce dimanche pour savoir si les tendances avaient vu juste. Retour sur les dernières estimations.
La campagne est officiellement terminée et les élections européennes ont lieu ce dimanche 9 juin. Depuis vendredi à minuit et jusqu'à la fin du scrutin, soit la fermeture des bureaux de vote, les candidats n'ont plus le droit de faire campagne. Après avoir passé des semaines à défendre leur projet, ils doivent désormais laisser les électeurs mûrir leur réflexion et décider de leur vote. De fait, toute nouvelle information susceptible d'influencer le vote des électeurs, comme les sondages d'opinion, n'a plus le droit d'être diffusée, mais il est possible de faire un rappel des tendances qui se sont dégagées durant la campagne.
Des dizaines de sondages ont été publiés durant la campagne, mais les derniers ont été diffusés le vendredi 7 juin avant minuit, date du début de la période de réserve qui précède le scrutin. Jusqu'à cette date, les sondages sur les résultats des élections européennes réalisé par l'Ifop pour Le Figaro, LCI et Sud Radio, par Harris Interactive pour Challenges, M6 et RTL ou encore par l'Ipsos avec Le Monde misaient sur une victoire de Jordan Bardella qu'ils créditaient d'un tiers des intentions de vote et de plus de 15 points d'avance sur la candidate affichée en deuxième position : Valérie Hayer. Si les estimations s'avèrent juste à l'issue du scrutin, le score du Rassemblement national sera historique et la défaite d'autant plus lourde pour le camp présidentiel.
Les sondages des élections européennes faisait ressortir deux autres noms pour compléter le trio de tête : Valérie Hayer et Raphaël Glucksmann qui étaient au coude-à-coude avec moins de deux points d'écart, laissant encore planer des incertitude sur l'ordre d'arrivée le soir du 9 juin. Tous les autres candidats étaient crédités de moins de 10% d'intentions de vote, mais l'insoumise Manon Aubry s'est démarqué dans les derniers jours de la campagne en faisant une percée à 9%. Après elle, trois des principaux partis nationaux étaient donnés dans un mouchoir de poche avec plus ou moins de chances des élus et tous les autres sous le seuil de 5% nécessaire pour intégrer le Parlement européen.
Résultats des sondages sur les européennes 2024 : le compilateur
Du mois de mai 2023 jusqu'au vendredi 7 juin 2024, nous avons compilé dans un graphique les résultats des principaux sondages sur les élections européennes 2024. Domination très nette du Rassemblement national, chute de la liste Renaissance, percée d'une liste de gauche... Retour sur les tendances et les dynamiques qui ont été observées avant les élections :
Des sondages favorables au RN de Bardella...
Le parti d'extrême droite a fait la course en tête dès les premiers sondages sur les élections européennes. Le parti à la flamme n'a jamais été rattrapé par ses concurrents et il s'est stabilisé au-dessus de la barre des 30% à compter du mois d'avril, jusqu'à atteindre 34% d'intentions de vote dans certaines études signées Odoxa pour Public Sénat et Ifop pour Le Figaro.
... et catastrophiques pour Valérie Hayer et la majorité
A la différence du Rassemblement national, la majorité présidentielle a plutôt perdu des points au fil des mois dans les sondages de tous les instituts. A la fin de la campagne, Valérie Hayer apparaissait à plus d'une quinzaine de points de Jordan Bardella avec en moyenne 15% des intentions de vote, contre plus de 20% au début de la campagne.
Une percée très nette de la gauche
Après l'explosion de la Nupes, quatre liste de gauche se sont engagées dans les élections européennes. Mais une liste s'est imposée comme la troisième force du scrutin dans les sondages : celle de Raphaël Glucksmann pour le PS et Place publique. Partie du même peloton que les autres, elle s'est envolée pour atteindre entre 14% des intentions de vote.
De LFI à Reconquête, quatre listes au coude-à-coude
Parmi les autres listes de gauche, en revanche aucune ne s'est démarquée, toutes étaient données à moins de 10% des intentions de vote dans les sondages aux côtés de la liste Les Républicains de François-Xavier Bellamy et de celle de Reconquête de Marion Maréchal. L'insoumise Manon Aubry apparaissait toutefois en tête du peloton juste devant le candidat de la droite traditionnelle, entre 7 et 9% des intentions de vote.
Marion Maréchal des zemmouristes et Marie Toussaint des écologistes étaient un peu en retard entre 5 et 7%. Les deux candidates ont plusieurs fois flirté avec le seuil des 5M en dessous duquel une liste ne peut pas avoir d'élus. La tête de liste a même été donné en dessous.
Les communistes et les autres listes loin derrière
En queue de peloton, c'est la liste du Parti communiste français représentée par Léon Deffontaines qui fermait la marche des huit principaux partis dans les sondages. Il était en très mauvaise posture, car en dessous du seuil des 5% d'intentions de vote, entre 2 et 3%. Les 30 autres listes candidates aux élections européennes étaient aussi données avec des scores inférieurs au seuil.
Projections au Parlement européen : combien de sièges par parti ?
La composition du Parlement européen et les rapports de force entre les différents partis dépendra des résultats des élections européennes. 81 sièges de l'hémicycle sont réservés aux élus français et ils seront répartis proportionnellement à chaque force qui obtient au moins 5% de suffrages en fonction de leur score dans les urnes. Le parti ayant remporté les élections aura ainsi plus de sièges que les autres.
Les tendances observées dans les sondages publiés jusqu'au vendredi 7 juin accordait le plus grand nombre de sièges au Rassemblement national avec entre 25 et 30 élus, soit plus que les 18 élus lors du dernier scrutin. A contrario, la camp présidentiel se voyait allouer moins de sièges passant de 23 élus à 17 ou 15 selon les projections.
A gauche, les équilibres restaient sensiblement les mêmes par rapport à la composition actuelle, comme pour la droite des Républicains. Ces partis comptent actuellement entre 6 et 12 places au Parlement. Mais les sondages envisageaient aussi un léger chamboulement avec la possible arrivée du parti Reconquête dans l'hémicycle, lequel était crédité d'une petite poignée de sièges.
Les résultats nationaux influent sur la répartition des forces au niveau européen et cette dernière risque d'évoluer à l'issue du scrutin de juin. Le groupe PPE du centre droit et de la droite (où siègent les élus Les Républicains) restait le groupe majoritaire et le groupe Social-Démocrate (où siègent les élus PS) conservait le rôle de deuxième force malgré une petite baisse du nombre d'élus dans les résultats des sondages des 27 pays européens. C'est dans les autres groupes que les changements étaient annoncés.
Le groupe Renew, dans lequel siège la majorité présidentielle, perdait une vingtaine de sièges face à la monté de la droite radicale et extrême - en France mais également dans d'autres pays - et descendait à 85 sièges environ dans les derniers sondages. En parallèle, les groupes conservateurs ID (qui compte les élus RN) et CRE (qui devrait accueillir ceux de Reconquête) gagnaient des sièges toujours selon les prévisions.
Pour rappel, les sondages et les projections de sièges ne sont que l'image à un instant T des tendances concernant les intentions de vote et ne peuvent être compris comme des prédictions ou des résultats fiables.