Européennes 2024 : Hayer aux oubliettes ? Attal et Macron s'invitent dans les débats
La tête de liste de la majorité aux élections européennes 2024 peinent toujours à remonter dans les sondages. Le camp présidentiel a décidé de recourir aux grand moyens, quitte à reléguer sa candidate au second plan ?
Tenue en échec par l'extrême droite dans les résultats des sondages, la candidate de la majorité présidentielle aux élections européennes ne voit toujours pas les effets de sa campagne à moins d'un mois du scrutin. A défaut de pouvoir l'emporter, Valérie Hayer doit sauver les meubles : s'imposer plus largement face à Raphaël Glucksmann, le candidat PS - Place publique, qui la talonne et surtout réduire l'écart avec Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national, donné avec une quinzaine de points d'avance.
L'eurodéputée est-elle en mesure de minimiser les dégâts annoncés par les sondages ? Si la tête de liste se montre optimiste, d'autres au sein du camp présidentiel semblent avoir des doutes. A commencer par le chef de l'Etat qui s'implique dans la campagne et sort tout l'arsenal de la majorité : il a poussé le Premier ministre à s'engager et à accepter un débat avec Jordan Bardella, principal adversaire de la tête de liste Valérie Hayer. La confrontation doit permettre d'affaiblir le parti lepéniste, mais ne risque-t-elle pas de desservir la candidate de la majorité ?
Alors que Valérie Hayer et Jordan Bardella ont déjà débattu en face-à-face, cette intervention de Gabriel Attal donne l'impression d'être organisée pour réussir là où Valérie Hayer a manqué l'occasion de grimper dans les sondages, malgré une offensive bien préparée face au candidat d'extrême droite. Mais le fait est que le débat entre Attal et Bardella va effacer celui mené par Valérie Hayer, voire affaiblir la candidate. Le représentant de la gauche socialiste Raphaël Glucksmann aux européennes a d'ailleurs exprimé une forme de sollicitude pour son adversaire qui se retrouve "invisibilisée et remplacée par le Premier ministre qui n'est pas candidat", sur le plateau de France 3 le 12 mai.
Macron et Attal sont des "atouts" pour Hayer
La tête de liste de la majorité qui a déjà plusieurs fois reçu le soutien présidentiel dans sa campagne a assuré ne pas souffrir des interventions d'Emmanuel Macron et de Gabriel Attal au micro de RTL ce lundi 13 mai. Au contraire, elle estime avoir "besoin de l'engagement de l'ensemble de la majorité présidentielle dans ces élections" et juge que l'aide du Premier ministres est une "chance" tandis qu'Emmanuel Macron est un "atout" dans cette campagne. Car le Premier ministre n'est pas le seul à prendre le risque d'invisibiliser la tête de liste de la majorité : Emmanuel Macron pourrait lui aussi se prêter à l'exercice du débat pendant la campagne des élections européennes. Le chef de l'Etat réfléchirait depuis fin avril à organiser une confrontation avec Marine Le Pen selon La Tribune Dimanche, mais rien n'est encore acté.
Reste que si l'objectif de ces débats est de soutenir la candidate de la majorité présidentielle, le défi pour Valérie Hayer est de continuer à exister dans cette campagne et de ne pas être reléguée au deuxième ou troisième plan. Car si elle assure que le débat entre Jordan Bardella et Gabriel Attal équivaut à une confrontation entre le Premier ministre et le président du parti de l'opposition, c'est bien l'issue des élections européennes qui sera en jeu... Et le combat commence à lui échapper. Pour preuve : Raphaël Glucksmann qui a eu un mot pour son adversaire avec qui il cherche à débattre depuis le début de la campagne revoit ses objectif. Le candidat socialiste veut désormais se frotter au Premier ministre. D'ailleurs, il digère mal d'avoir été "exclu" du débat entre Jordan Bardella et Gabriel Attal, rappelant à ces derniers qu'il est à "touche-touche" avec Valérie Hayer dans les résultats des sondages.