Virginie Joron : une candidate RN vue comme l'égérie des conspirationnistes au Parlement européen

Virginie Joron : une candidate RN vue comme l'égérie des conspirationnistes au Parlement européen La présidente du Rassemblement national à la région Grand-Est, Virginie Joron, a été élue sur la liste de Jordan Bardella aux élections européennes ce 9 juin. Qui est cette eurodéputée qui drague les sphères complotistes au Parlement européen ?

Au Parlement européen, elle "joue à domicile" s'était targué le chef de file du Rassemblement national, Jordan Bardella, en présentant sa 16e colistière, Virginie Joron. À cette position, l'Alsacienne qui siège au Parlement européen depuis cinq ans était sûre de briguer un second mandat selon les résultats des sondages réalisés jusqu'à la fin de la campagne. Ca n'a pas loupé : l'eurodéputée va pouvoir retrouver son siège dans l'hémicycle grâce au score obtenu par le Rassemblement national aux élections européennes ce 9 juin.

Peu connue du grand public, mais suivie sur les réseaux sociaux par plus de 100 000 personnes, l'eurodéputée peut toutefois devenir un profil gênant pour le parti d'extrême droite. Il y a trois ans, Virginie Jordon avait été placée sur la liste noire du Parlement européen pour avoir participé à un voyage en Crimée occupée par l'armée russe. Après la crise du Covid-19, elle s'est implantée à Strasbourg comme l'égérie des conspirationnistes. 

Blanchir les discours antivax et covido-sceptique 

Virginie Joron a consacré ses activités au Parlement européen a donné du crédit aux thèses complotistes jusqu'à être reprise par des comptes affilié à la mouvance QAnon (persuadés d'un complot des élites visant à nous injecter des puces). Elle se fend de publications accusant le gouvernement de mensonges et s'attelle à défendre les "12 000 morts" victimes "des millions d'effets secondaires des vaccins contre le Covid-19". En février 2024, le Parlement européen a refusé son dernier combat : une exposition pour leur rendre hommage.

"Tout ce que le gouvernement nous a dit sur le Covid-19 était faux", "les vaccins ne fonctionnent pas, les masques ne fonctionnent pas !", continue-t-elle d'écrire à ses abonnés, pour la plupart déjà convaincus. Mais contrairement aux chaînes Telegram, les interventions de l'élue ont un petit quelque chose en plus : le décor institutionnel. Et là réside sa force de frappe donnant une illusion d'officialité à ce genre de discours marginaux.

Acolyte de Mariani en Russie et en Syrie

La juriste de formation s'engouffre également dans la brèche pro-russe ouverte par ses acolytes du Rassemblement national. Virginie Joron suit les pas du plus controversé des candidats de la liste de Jordan Bardella, Thierry Mariani, jusqu'à être, elle aussi, inscrite sur une "liste noire" du Parlement européen après leur voyage "d'observateur électoral" en Crimée. L'institution les soupçonne d'avoir bénéficié, en 2021, d'un voyage luxueux tous frais payés en échange de la rédaction de rapports favorables auprès de l'Union européenne. 

En 2019, toujours aux côtés de Thierry Mariani, elle avait effectué un voyage en Syrie durant lequel elle avait rencontré le président Bachar al-Assad lors d'une entrevue de plus de deux heures. Un séjour qui avait suscité la polémique. Ses adversaires l'accusaient de relayer le discours d'un chef d'État autoritaire. Mais, faisant fi des remarques, Virginie Joron enchaîne les voyages à Moscou puis, deux fois au Bahreïn.

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