Résultat Marie-Caroline Le Pen aux législatives 2022 : un score décevant pour la soeur de Marine
[Mis à jour le 12 juin 2022 à 23h49] Quel est le score de Marie-Caroline Le Pen à ces élections législatives ? Si son nom est très connu, son prénom l'est un peu moins, dû à un retrait de la vie politique durant plus de quinze ans. Dans l'ombre de son père et de sa sœur, elle fut pourtant très active dans sa jeunesse en tant que militante FN, jusqu'à ce qu'elle fasse le choix de tourner le dos au parti pour rejoindre le dissident Bruno Mégret. Après une période de grande distance, elle reviendra vers sa famille, en particulier en tant que soutien de Marine Le Pen.
Marie-Caroline Le Pen, qui figurait parmi les 569 candidats investis par le RN pour les législatives, se présentait dans la 6e circonscription des Hauts-de-Seine, département dans lequel elle occupe le poste de conseillère régionale depuis juin dernier. Selon les premières projections partielles dans cette circonscription, Constance Le Grip (Ensemble !), arrive en tête dans la 6e circonscription des Hauts-de-Seine avec 36,01% des voix. Elle devance la candidate Nupes Julie Barbaux (15,47%) alors que Marie-Caroline Le Pen, 5e ne recueille que 7,36% des voix et est donc éliminé.
Par le passé, les candidatures électorales de Marie-Caroline Le Pen n'ont pas été fructueuses : elle a plusieurs fois brigué les élections cantonales dans le département, à Neuilly-sur-Seine, en vain : elle fut invariablement battue par Nicolas Sarkozy. De même, elle a échoué aux élections législatives de 1993 et 1995, les deux fois dans cette fameuse 6e circonscription des Hauts-de-Seine et les deux fois face à l'ancien président de droite. Elle fut également battue au second tour des élections législatives de juin 1997, où elle concourait dans la 8e circonscription des Yvelines. Récemment, elle a subi un énième revers lors des élections municipales de 2020, alors qu'elle était candidate en 18e position sur la liste du RN à Calais conduite par Marc de Fleurian.
Quelles sont les idées politiques de Marie-Caroline Le Pen ?
Les prises de position de Marie-Caroline Le Pen sont relativement similaires à celles de sa famille. En 2015, elle se définissait comme "catholique, nationaliste et moderne", et qualifiait la sortie de la France de la zone euro de "programme anxiogène", comme le rapportait l'Express. Elle disait être imprégnée du "bonapartisme et de l'idée d'une union des droites", à l'instar de son mari, le député européen et cadre du RN Philippe Olivier. Sur des thèmes de société comme le mariage pour tous, elle garde une ligne très conservatrice, s'opposant fermement à loi de 2013 ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe. Elle a également des réticences sur la question de l'intersectionnalité, et s'en est pris ouvertement à des féministes, notamment celles qui "ne se positionnent pas sur le fait que des femmes n'ont plus le droit de s'habiller comme elles veulent dans la rue", comme elle le confiait au Figaro. Enfin, elle revendique même les idées de son parti sur des thèmes comme la montée de l'immigration ou l'insécurité : durant ce même entretien, elle tenait à rappeler que son parti a été précurseur en termes de mesures sécuritaires : "Lors de mon premier mandat, nous avions proposé la création d'une police des transports. Tous les élus avaient hurlé et bien évidemment voté contre... Pour finalement en créer une dix ans plus tard".
Le parcours politique de Marie-Caroline Le Pen
Née dans une famille très politisée, elle œuvre au recueil des cent signatures nécessaires au dépôt de la candidature de son père pour la présidentielle de 1974, avant d'intégrer le Front national de la jeunesse un an plus tard. En parallèle de son engagement auprès de son père, notamment lors de la campagne de 1983 en vue de l'élection législative partielle, elle signe des articles au Figaro Magazine, sous le pseudonyme "Marie-Caroline Duick".
Après quelques candidatures avortées, elle siège à la commission culture du conseil régional d'Ile-de-France de 1986 à 1992. Elle quitte le poste lorsqu'elle est élue conseillère régionale dan les Hauts-de-Seine à l'issue des élections de 1992. Sa carrière semble alors enfin lui sourire : en mars 1997, elle est élue au comité central du FN, et en 1998, elle est reconduite dans son mandat de conseillère régionale d'Ile-de-France.
Des relations tendues avec le FN
Nombreux sont les médias à avoir relaté cette fracture politique et familiale : en 1999, lors de la scission du FN, Marie-Caroline Le Pen décide, avec son mari Philippe Olivier, de se rallier derrière Bruno Mégret et son Mouvement National Républicain au lieu de rester dans le parti historique de son père, Jean-Marie Le Pen. Elle tente tout de même d'apaiser les relations entre les deux bords du FN, en vain : la "charte de réconciliation nationale" qu'elle lance sera balayée d'un revers de main par son père. Elle rompt les liens avec son père lorsqu'il s'exprime à son sujet au 20h de TF1, évoquant ces "femmes qui ont l'habitude de suivre leur mari ou leur amant plutôt que leur père". Après une brève période d'engagement au sein du MNR, notamment lorsqu'elle fut dans le top 5 de la liste du mouvement aux élections européennes, elle démissionne. En mai 2000, elle quitte la vie politique.
En 2007, à l'heure de la toute dernière campagne présidentielle de son père, elle décide de le soutenir et de militer sur le terrain à ses côtés. Son déplacement sur les marchés avec sa sœur Marine Le Pen sont alors particulièrement médiatisés. Elle refait de même lors de la première campagne présidentielle de Marine Le Pen en 2012. Un an avant, cette dernière confiait lui avoir totalement pardonné ce ralliement à Mégret "parce que c'est ma sœur et que nos enfants sont cousins" (propos rapportés par RTL). En 2016, Marie-Caroline Le Pen réintègre même le FN, jusqu'à s'investir bénévolement dans la seconde campagne de sa sœur. En 2022, elle fait quelques apparitions aux côtés de la candidate et affiche publiquement son soutien.
Elle est aujourd'hui pleinement réintégrée dans le camp du RN, l'illustre son retour au conseil régional d'Ile-de-France, où sa liste récolte 10,8% des voix au second tour des élections régionales du département en 2021. A l'heure où son parti a obtenu des scores historiques à la présidentielle 2022, cette nouvelle tentative aux élections législatives pourrait peut-être être la bonne. La réponse ce soir à 20h !