Panot et Hassan ont-elles soutenu des terroristes ? Pourquoi une enquête est ouverte
Les Insoumises Mathilde Panot et Rima Hassan sont entendues par la police ce mardi 30 avril dans le cadre d'enquêtes pour "apologie du terrorisme" après des propos liés à la guerre au Proche-Orient.
Mathilde Panot, présidente du groupe La France Insoumise (LFI) à l'Assemblée nationale, et Rima Hassan, militante franco-palestinienne et candidate "Insoumise" aux élections européennes en septième position sur la liste menée par Manon Aubry, sont entendues ce mardi 30 avril par la police judiciaire dans le cadre d'enquêtes pour "apologie du terrorisme" après des propos liés au conflit opposant Israël au Hamas. "Nous sommes du bon côté de l'histoire". Le gouvernement français "ne nous fera pas taire". Tels étaient les mots de Rima Hassan, ce mardi, proche du tribunal de Paris dans le 17e arrondissement de la capitale.
Un texte vivement critiqué
La cheffe des Insoumis Mathilde Panot doit s'expliquer sur un communiqué publié par son groupe parlementaire le 7 octobre 2023, le jour de l'attaque du Hamas contre Israël. Un texte qui avait été fustigé par l'opposition, car il semblait établir un parallèle entre l'attaque du mouvement islamiste, décrite comme "une offensive armée de forces palestiniennes" et "l'intensification de la politique d'occupation israélienne" dans les territoires palestiniens. Ce texte avait également déchiré la gauche, scellant le sort de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES) à l'Assemblée nationale.
Rima Hassan a-t-elle légitimé l'action du Hamas ?
Rima Hassan, elle, devra répondre de ses propos tenus entre le 5 novembre et le 1er décembre 2023. Dans une interview accordée au média Le Crayon, la juriste de 32 ans avait indiqué qu'il était "vrai" que le Hamas mène une action légitime. Depuis, cette dernière dénonce un montage trompeur de sa réponse. Voilà pourquoi, le média a annoncé lui avoir remis "l'intégralité de cet entretien", "afin qu'elle puisse s'en prévaloir dans le cadre exclusif des actions judiciaires qu'elle aura à mener".
Ce mardi matin, un rassemblement était organisé par La France Insoumise devant le siège de la police judiciaire de Paris où Mathilde Panot et Rima Hassan doivent être entendues. "Dans quelle démocratie les méthodes de l'anti-terrorisme sont-elles utilisées contre des militantes politiques, des militants associatifs ou des syndicalistes" a notamment déclaré la première concernée.
Explosion des signalements pour "apologie du terrorisme"
Depuis le 7 octobre dernier, le nombre de signalements et plaintes pour "apologie du terrorisme" s'est envolé. Le parquet de Paris compte 386 saisines en lien avec le conflit Israël-Hamas, alors qu'en 2022, le pôle "haine en ligne" avait été saisi 500 fois, toutes affaires confondues. En réalité, comme l'explique une source judiciaire auprès de l'AFP, une enquête est quasiment systématiquement ouverte et les personnes visées auditionnées par la police quand il s'agit du sujet "très sensible" de la guerre au Proche-Orient. En revanche, elle insiste bien sur le fait qu'une convocation ne présume pas de la culpabilité.