Européennes 2024 : la lettre au vitriol de Glucksmann à Macron
Dans une lettre ouverte, Raphaël Glucksmann étrille la politique d'Emmanuel Macron vis-à-vis de la Chine et de la Russie, l'accusant de "flatter" les "tyrans".
"Narcissisme", "court-termisme", "obséquiosité", "orgueil"... Raphaël Glucksmann ne mâche pas ses mots. Alors qu'Emmanuel Macron reçoit son homologue chinois Xi Jinping lors d'une visite d'Etat de deux jours, la tête de liste du parti socialiste et de Place publique pour les européennes 2024 s'en prend vivement à la diplomatie du président français, qu'il accuse de faire du "charme" aux "dictateurs". Dans une lettre ouverte publiée par Le Monde, Glucksmann condamne les "signaux d'amitié" envoyés par Macron à Xi Jinping.
"Vous déroulez le tapis rouge et vous l'invitez même sur un lieu cher à votre enfance dans les Pyrénées, un lieu intime censé donner à cette relation que vous rêvez si particulière les habits de l'amitié", déplore la tête de liste des socialistes. Emmanuel Macron emmène en effet lundi 6 mai son homologue dans les Hautes-Pyrénées, où il passait ses vacances chez sa grand-mère.
Des "offensives de charme"
"Jusqu'ici, qu'avez-vous donc obtenu [...] avec vos signaux d'amitié perçus à Pékin comme autant de signaux de faiblesse ?" Interroge Raphaël Glucksmann avec véhémence, avant de souligner le soutien de la Chine à la Russie, mais aussi la réduction en esclave du peuple ouïghour par le pouvoir chinois, la répression des Tibétains, des Hongkongais et les menaces sur Taïwan. "Vous n'avez rien obtenu d'autre que des hommages symboliques flattant votre orgueil", conclut-il. Selon lui, "les leçons de l'échec total de vos cinq années d'offensives de charme envers Vladimir Poutine n'ont apparemment pas été tirées."
"Flatter un empire autoritaire fondamentalement hostile aux intérêts et aux principes de nos nations ne nous rapporte rien et nous coûte beaucoup", dénonce encore Raphaël Glucksmann. L'eurodéputé appelle ainsi à "mettre fin au narcissisme présidentiel français qui pousse la plupart des locataires de l'Elysée à embrasser les dictateurs dès lors qu'ils sont puissants."