Sondage des législatives 2025 : des favoris et des surprises en cas de nouvelles élections
De nouvelles élections législatives permettraient-elles d'apporter de la clarification au Parlement et de dégager une nouvelle majorité - même relative ? Si Emmanuel Macron décide de dissoudre l'Assemblée nationale et, par voie de conséquence, d'engendrer des législatives à l'automne 2025, c'est que le président de la République considère qu'elles permettront de sortir de la crise politique. Pour l'heure, il n'est pas convaincu de la pertinence de rappeler les Français aux urnes, ces élections sont donc un scénario de politique-fiction. Mais Emmanuel Macron doit tout de même être très attentif aux sondages qui envisagent ces législatives anticipées.
Et s'il est assez attentif aux résultats de ces études, le chef de l'Etat peut discerner sans trop de difficultés que la donne de l'an dernier n'est plus vraiment la même : l'Assemblée nationale pourrait bien être renouvelée bien plus profondément que ce que nombreux observateurs affirment depuis des mois.
D'abord parce que l'union opérée par les principaux partis de gauche pour former le Nouveau front populaire n'est plus d'actualité. Ensuite parce que le bloc central est considérablement impopulaire tandis que la gauche hors LFI est en mesure de créer une surprise.
Ce que disent vraiment les résultats des sondages sur un premier tour d'élections législatives 2025
Selon l'institut Elabe, qui a effectué une étude le 30 août 2025 pour BFMTV et La Tribune Dimanche, les intentions de vote sont les suivantes : le RN associé au parti d'Eric Ciotti serait largement en tête du premier tour (31-31,5% selon l'hypothèse). Dans l'éventualité d'une union de la gauche de type Nouveau front populaire, elle obtiendrait 23,5%, en hausse. L'union des partis macronistes ou du centre droit apparait en baisse par rapport à l'an dernier (14%) et LR obtiendrait 10,5%. En cas de gauche divisée- la configuration la plus réaliste pour des élections législatives 2025 - une alliance PS/EELV/PCF recueillerait 16,5% des intentions de votes, LFI est donnée à 10%.
Premiers enseignements des sondages : le RN favori du premier tour, mais la gauche peut créer la surprise
L'alliance entre le Rassemblement national et l'Union des droites pour la République, le parti créé par Eric Ciotti en 2023, est encore la première force politique du pays. Selon les intentions de vote mises au jour par l'étude du sondeur Elabe, il apparaît que les résultats du premier tour donneront de très nombreux duels de 2e tour entre l'extrême droite et un parti de l'union de la gauche - hors LFI ou bien un représentant d'Ensemble. Il faudra aussi miser sur des triangulaires avec le RN, l'alliance PS-EELV-PCF et Ensemble. Il est vraisemblable que ces deux situations soient majoritaires sur l'ensemble des circonscriptions.
L'élément déterminant de ces élections législatives pourrait donc être la propension des partis et des électeurs à répondre ou non au "front républicain". C'est-à-dire à faire barrage au Rassemblement national. Cela signifie pour les partis politiques soutenant cette logique à retirer leurs candidats lorsqu'ils sont qualifiés en 3e position au 2e tour. Cela signifie surtout pour les électeurs opposés à l'extrême droite à voter pour le candidat opposé au RN au 2e tour.
Les électeurs prêts au "front républicain" pour les législatives 2025 ?
Le sondage Elabe donne le niveau d'approbation des Français à ce front républicain. 53% se disent opposés à son application, révèle l'étude. Mais peut-on en conclure qu'il ne se fera pas ? En réalité, le sondage indique l'inverse et qu'il devrait à nouveau se mettre en place lors des futures élections législatives. Pourquoi ? Parce que 46% des Français souhaitent bien un "front républicain" et qu'il s'agit dans leur immense majorité des électeurs de gauche et du centre, c'est-à-dire ceux qui sont amenés à adopter cette ligne politique.
Si une majorité de Français ne souhaitent pas de "front républicain", c'est en réalité parce que 91% des électeurs du RN et 57% des électeurs de la droite le rejettent. Or, 80% des électeurs du NFP et 68% des électeurs d'Ensemble y sont favorables. Tout indique donc que le jour du 2e tour, le front républicain se mettra bien en place dans de très nombreuses circonscriptions.
Cela peut donc paraître contre intuitif, mais il est probable que si cela est bien le cas, les candidats de l'alliance PS-EELV-PCF en soient les premiers bénéficiaires. La surprise de ces élections législatives 2025, si elles surviennent, peut donc venir de cette alliance de la gauche, qui pourraient engranger des voix venus des électeurs de LFI et des électeurs des partis du bloc central selon les circonstances. Les candidats du camp présidentiel qualifiés au second tour devant la gauche, pourraient eux-aussi être soutenus dans une large mesure par les électeurs de gauche face au RN. L'extrême droite peut tout de même envisager ces législatives avec un raisonnable optimisme : dans des duels de second tour face à la gauche, le report des voix pourrait s'avérer insuffisant pour la gauche, compte tenu des tensions fortes entre les cadres et militants LFI et PS. Le RN pourrait passer le plafond de verre dans des circonscriptions où il ne le faisait pas auparavant.
Pour sortir du flou, il faut donc être très attentif aux futures projections de 2e tour qui prendront en compte avec précisions et pertinence l'usage du potentiel front républicain.